Raven, Lord Volture
South of Heaven, Bilzen (BE)
Date 16 août 2024
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://www.southofheaven.be

En première partie de ce concert que de nombreux fans attendaient, les Néerlandais de Lord Volture nous proposent leur heavy d’école, plaisant, puissant, et parsemé de quelques petites touches épiques par moments, histoire de varier les ambiances musicales. Après trois albums studio dont le dernier remonte à 2014, le groupe fit son retour discographique en 2023 par le biais du live Live ‘Em Up!, signe probable d’un retour actif aux affaires, que nous leur souhaitons prospères. Ils le méritent.

Raven tourne afin de célébrer les cinquante ans de sa formation. Ceci dit, Raven tourne sans arrêt, de toute façon, et un prétexte en vaut un autre pour nous asséner, une fois de plus, une belle mandale, grâce à un heavy/speed toujours aussi furieux et à une dépense d’énergie digne des plus grands sportifs. On en reste pantois à tous les coups, même si on n’en attend pas moins du trio originaire de Newcastle. Après tout, « Athletic Rock » est l’appellation que Raven a donnée à sa musique. Appellation non dénuée de sens — quand bien même il s’agit aussi de l’un des titres figurant sur All for One (1983) —, tant les prestations des frères Gallagher, Mark (guitare) et John (basse et chant), ont toujours été très « sportives », et le restent malgré le temps qui passe. Les gaillards déploient un maximum d’énergie et mouillent leur chemise — et tout le reste — comme personne. De vieux briscards comme ceux-là pourraient se trouver en pilote automatique depuis longtemps. Mais si pilote automatique il y a, celui-ci est certainement bloqué en position « overdrive » ! Après même pas trois morceaux, Mark est dégoulinant comme s’il avait pris sa douche tout habillé. John, muni de son micro-casque et ainsi affranchi de tout « attache » à un pied de micro, peut se mouvoir et se démener autant qu’il le souhaite, donnant ainsi le change à son frangin, tout en hurlant ses paroles, le plus souvent de sa voix suraiguë.

Côté setlist, Destroy All Monsters donne le ton d’entrée de jeu et nous fait comprendre que le groupe ne compte pas se reposer exclusivement sur ses innombrables classiques des 80’s. Au contraire, il compte bien faire aussi honneur à son répertoire plus récent. Extrait d’ExtermiNation (2015), ce titre d’ouverture sera suivi d’une majorité d’extraits de Rock Until You Drop (1981), Wiped Out (1982) et All for One (1983), les trois premiers albums incontournables du combo. La setlist inclut aussi The Power, en provenance de Metal City (2020) et Surf the Tsunami et Turn of the Screw, issus du petit dernier All Hell’s Breaking Loose (2023), ainsi que sa plage titulaire. Cerise sur le gâteau, ou surprise — qui n’en est pas une pour nous qui avons vu le groupe cette année à l’Alcatraz Open Air — : On and On, extrait de Stay Hard (1985), album décrié en raison de certains aspects jugés commerciaux, un virage imposé à Raven par son label de l’époque. Une pratique courante dans ces années-là, le plus souvent un mauvais calcul, le « grand public » n’étant nullement atteint et les fans criant au scandale. On and On est pourtant sans conteste un titre réussi et accrocheur. Détonnant certes, de par son côté FM, au milieu de torpilles toutes plus explosives les unes que les autres, il passe néanmoins très bien, et c’est tant mieux.

Pour finir, Raven nous sert un petit medley de reprises comprenant Rock Bottom (UFO), Symptom of the Universe (Black Sabbath), Supernaut (idem), Victim of Changes (Judas Priest) et Breadfan (Budgie), et Chainsaw, un dernier titre de Wiped Out et également le dernier d’un concert fort en testostérone et à la setlist brillant par sa variété.

 

Lord Volture

 

Raven