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Dans le vaste univers du metal extrême, peu de noms résonnent avec autant de ferveur obscure que celui de Nifelheim, le légendaire groupe de black/thrash metal suédois connu pour son intensité sans compromis. Alors que Nifelheim entre en hibernation en 2022, un nouveau chapitre s’ouvre avec la formation de Hellbutcher, un projet mené par Per Ola Arne Gustafsson lui-même.
Hellbutcher n’est pas une continuation de Nifelheim, mais une réinvention. Faussement étiqueté black metal, Hellbutcher est en fait un pur groupe de black, speed & thrash, style né dans les années 80 et popularisé par Hellhammer ou encore Sodom. Le groupe marque le retour triomphal de Per Ola Arne Gustafsson à la scène. Et le gaillard sait parfaitement s’entourer, avec Dan G Andersson (Mordant, Total Inferno) a.k.a Necrophiliac à la lead guitare, Erik Martin Axenrot (Bloodbath) a.k.a Devastator à la batterie, Frode Kilvik (Aeternus, Gaahls Wyrd, Malignant Eternal) a.k.a Eld à la basse et Fredrik Kristian Folkare a.k.a Iron Beast (Unleashed) à la guitare rythmique. Ces musiciens ne sont donc pas des boiteux. Non, ils ont fait ou font partie de groupes établis offrant aux fans une nouvelle manière de vivre l’expérience brutale et sans retenue qu’ils chérissent. Avec Nifelheim en pause, les attentes étaient grandes et Hellbutcher les dépasse avec brio.
Ce nouveau groupe est un hommage au style que Gustafsson a toujours prôné. Le son est un mélange explosif qui puise dans le speed metal son énergie débordante et dans le black metal sa profondeur sombre et mystique. C’est le thrash metal, cependant, qui sert de colonne vertébrale à ce projet, avec ses riffs tranchants et ses rythmes implacables.
Le choix de se lancer dans cette aventure musicale semble être une réponse naturelle à une période de transition pour Gustafsson, qui, tout en rendant hommage à son héritage, n’a pas peur d’explorer de nouveaux territoires. Hellbutcher est donc perçu non seulement comme une réaffirmation de son identité artistique mais aussi comme une évolution. Avec des morceaux puissamment écrits et des performances scéniques qui promettent de faire vibrer les fondements mêmes du genre, Hellbutcher s’annonce déjà comme un incontournable pour les aficionados du black/thrash metal.
Mais qu’est-ce qui ferait que cet album pourrait être, dans son genre, l’album de l’année 2024 ?
Le style black/speed/thrash metal de Hellbutcher délivre des riffs de guitare rapides et tranchants, mélangés avec les structures vocales criées et les ambiances sinistres du black metal. Les rythmes sont généralement rapides et agressifs, souvent accompagnés de batterie à double pédale ou de blast beats qui accentuent l’intensité de la musique.
The Sword of Wrath démarre l’album avec une intro puissante, mettant en avant des riffs de guitare tranchants et une batterie frénétique. Les paroles évoquent la vengeance, la colère et la quête de pouvoir. Le chant guttural ajoute une intensité brutale à l’ensemble. La section instrumentale est marquée par des solos de guitare virtuoses et des changements de rythme dynamiques. La production sonore est crue et agressive, caractéristique du style death/thrash metal old school. Ce titre est un hymne féroce qui plonge l’auditeur directement dans l’univers sombre et brutal de Hellbutcher.
Perdition s’ouvre avec une intro sombre et oppressante, créant une atmosphère intense. Les guitares distordues et les rythmes martelants sont au cœur de ce titre. Les paroles explorent des thèmes tels que la damnation, la perte d’espoir et la descente aux enfers. Le chant agressif renforce l’aspect brutal du morceau. La section instrumentale alterne entre des passages rapides et des moments plus lourds. Ce titre est un voyage sonore vers l’obscurité, capturant l’essence du death/thrash metal.
Violent Destruction est dans la continuité des deux premiers titres avec un riff de guitare d’intro agressif, accompagné d’une batterie rapide et puissante. Les paroles expriment les thèmes de dévastation, de rage et de destruction totale. Le chant guttural renforce l’intensité du morceau. Ce titre alterne entre des moments de frénésie et des passages plus lourds des deux guitaristes. Il harponne l’énergie brute du groupe, avec des solos de guitare incisifs et une rythmique implacable. Ce morceau est une véritable décharge d’adrénaline pour les amateurs de metal.
Hordes of the Horned God démarre avec un riff de guitare puissant et diabolique, évoquant une atmosphère maléfique. Les paroles sont inspirées d’une ancienne chanson de Dissection où Jon mentionne “mon dieu a des cornes”. La chanson mélange une sensation épique avec une brutalité thrash. Le chant agressif de Per Ola Arne Gustafsson renforce l’amplitude du morceau. Le guitariste Iron Beast livre des solos fantastiques tout au long de la piste. Hordes of the Horned God capture l’esprit agressif du vrai heavy metal.
Death’s Rider et son intro épique, combine des riffs de guitare mélodiques et des percussions puissantes qui rappellent le tempo qu’utilisait Lemmy dans Motörhead. Les paroles racontent l’histoire d’un cavalier de la mort, chevauchant à travers les ténèbres pour réclamer les âmes des damnés. Le chant alterne entre des passages mélodiques et des cris gutturaux, reflétant la dualité du personnage central. L’arrangement musical est marqué par des solos de guitare virtuoses et les rythmes galopants de la batterie de Devastator.
Possessed by the Devil’s Flames impose dès le départ une lenteur relative dans une ambiance sombre, puis bascule dans un rythme de guitare qui montre crescendo, combinant des riffs de guitare speed metal pur jus et des percussions puissantes. Ce titre évoque un monde sombre et dévasté, où l’obscurité règne en maître. Le narrateur se présente comme l’exécuteur, porteur des pouvoirs de l’enfer, et invite à craindre sa colère. La section instrumentale est marquée par une rythmique rapide de la batterie et des rythmes galopants des guitares agrémentés de quelques solos.
Satan’s Power et Inferno’s Rage, les deux derniers morceaux de l’album qui s’écoute en 33’32’’ (oui, c’est un peu court mais il est construit « old school » comme dans les 80’s), accentuent une ambiance sinistre, avec des riffs de guitare lourds et hypnotiques. Le thème de ces titres évoque la puissance du diable, la corruption et la tentation. Le chant agressif de Per Ola Arne Gustafsson en renforce la profondeur. Ces deux morceaux mettent en avant des solos de guitare incisifs et des rythmes martelants et auraient pu n’en constituer qu’un seul.
Hellbutcher n’est pas seulement une continuation de ce que Gustafsson a commencé avec Nifelheim. C’est une promesse que le metal extrême, avec tout son caractère impitoyable et son intégrité, continuera de prospérer et d’inspirer. Les fans de longue date ainsi que les nouveaux venus sont donc invités à découvrir ce nouveau visage de la musique de Gustafsson, où les chaînes du passé sont brisées pour laisser place à une expression encore plus féroce et intransigeante du death/speed/thrash metal. Il ne fera aucun doute que le groupe devrait tourner en 2025 sur pas mal de scènes. En tout cas, je ne manquerai pas son passage pour savoir si l’agressivité positivement métallique de l’album sera retranscrite sur scène.
Si vous aimez les groupes des 80’s comme Possessed, Death (à ses débuts), Sepultura (avec Schizophrenia et Beneath the Remains), Kreator et son Pleasure to Kill, Celtic Frost, Morbid Angel et les premiers albums de Sodom, mais aussi, plus récemment Revocation, Legion of the Damned, Devastator, The Troop of Dooms, Nightrage et Bütcher pour n’en citer que quelques-uns, vous devez vous procurer cette nouvelle pépite de Hellbutcher !