Burning Witches, Gomorra, Morpheus
Club Hell, Diest (BE)
Date 28 janvier 2024
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://www.facebook.com/helldiest

Les Burning Witches sont décidément bien présentes dans le paysage métallique et font tout pour devenir incontournables, à grand renfort de tournées. En ce début 2024, les filles déposent leurs flight cases au désormais non moins incontournable Club Hell, à Diest, à l’occasion de la date belge du Dark World Tour, emmenant avec elles les Suisses de Gomorra. Et, pour agrémenter ce package, ce soir, le jeune — dans tous les sens du terme — groupe belge Morpheus se charge d’assurer l’ouverture.

Nous savons très peu de choses de Morpheus, et les informations publiquement disponibles ne nous permettent pas vraiment d’en apprendre davantage. Ce jeune groupe belge se montre plein d’enthousiasme sur les planches et son heavy metal mélodique ne manque pas d’un certain charme. La voix de la chanteuse est juste, mais manque peut-être un peu de puissance pour se marier parfaitement au style de musique proposé et pourrait sembler plus appropriée à une musique à tendance symphonique. Cependant, le niveau technique des musiciens est là, et leur capacité à composer des mélodies honnêtes donne à penser que la marge de progression du groupe est importante.

Damir Eskić, ce nom vous dit quelque chose ? Mais oui, le lead-guitariste de Destruction depuis 2019, fait partie de Gomorra depuis la même année. Ce groupe suisse de Bâle, dont le premier single est paru en 2020, est fort de deux EP’s et d’autant d’albums, le dernier en date, Dealer of Souls, datant de 2022 et illustrant le backdrop en fond de scène. Gomorra nous assène un heavy/thrash metal des familles, aux forts relents de Grave Digger, en plus thrash que ce dernier, néanmoins. La science du riff et la puissance de feu des gaillards, alliées aux talents de soliste de Damir, nous font passer un très bon moment. Gomorra, un nom à retenir !

Les Burning Witches deviennent des habituées des lieux, puisque le Club Hell les accueille ce soir pour la troisième fois. La salle est quasi sold-out et a été bien chauffée par Gomorra. Le public est fin prêt pour le show des têtes d’affiche. Un show qui se déroule sans le moindre accroc ni temps mort, mené tambour battant par une Laura Guldemond dont les talents de frontwoman sont flagrants. Burning Witches a largement de quoi piocher dans une discographie déjà riche de cinq albums, et a l’intelligence de proposer des titres parmi les plus forts et les plus accrocheurs de son répertoire, en un mot, parmi les plus intéressants. Car force est de constater que leur heavy metal, bien que costaud et doté d’un son et d’une dynamique très contemporains, alliés à des racines old school, n’en reste pas moins assez générique et manque globalement de grandes compositions. Une question me taraude depuis longtemps : ce groupe, aussi valable soit-il, serait-il l’objet d’autant d’attention s’il était composé de gros poilus plutôt que de jolies jeunes femmes ? Quoi qu’il en soit, la prestation est solide, la set-list, judicieuse, et le public, ravi.

Burning Witches a confirmé sa très bonne santé scénique et aura pu s’envoler en toute confiance, en ce début mars, pour une tournée à la conquête des States, en première partie de KK’s Priest.

Morpheus

 

Gomorra

 

Burning Witches