Les 13 et 14 octobre 2023, le New Blood Fest faisait son retour pour sa troisième édition, toujours à Culoz, toujours organisé par Metal in Veins, avec toutefois un petit changement au niveau de la programmation puisque cette dernière est cette fois-ci assurée par Arno Strobl. Pour l’occasion, le rédacteur de chez Rock Hard a mis les petits plats dans les grands en rassemblant des groupes aux styles divers parmi ses connaissances, quitte à s’éloigner quelque peu du concept de « festival mettant à l’honneur des groupes émergents » au vu de la présence des très expérimentés Sadist et Samael en guise de têtes d’affiche. Un an après une deuxième édition entachée par de nombreux problèmes techniques ayant conduit à sa conclusion dans la précipitation, cette affiche deluxe parviendra-t-elle à redorer le blason de ce jeune festival ? Dans tous les cas, elle promet de belles découvertes, ainsi que du pain sur la planche pour moi avec plusieurs interviews de prévues au programme en plus des photos…
Aux environs de 18 h 30, peu après mon arrivée sur les chapeaux de roue suite à un retard de train, la première soirée s’ouvre sous le signe de l’humour horrifique et sexy avec Bad Tripes. L’introduction sur fond de générique des Contes de la Crypte et le look tout en cuir et clous de la chanteuse Hikiko Mori annoncent la couleur : tout ce qui compte, c’est le fun, et rien que le fun ! Un fun que le groupe n’a pas à se forcer pour le transmettre au public déjà présent, armé de ses multiples références éparpillées façon puzzle au cinéma de genre et à la période 70’s/80’s, autant dans son rock au coup de griffe très punk que dans son dress code volontairement kitsch, entre maquillage trop fort, fausse fourrure arborée par le bassiste et tétons couverts de ruban adhésif. Entre chaque morceau, Hikiko multiplie les traits d’humour bien sentis, parmi lesquels une blague sur Freddy Krueger ou un tacle au film Le Dahlia Noir de Brian de Palma en rappelant qu’il est « nul à chier », suscitant les rires de l’audience… l’occasion également pour elle de présenter la nouvelle venue au sein du groupe, Paprika. Cette dernière, bien que prenant encore ses marques et moins délurée que sa consœur, n’en apporte pas moins un bon complément à celle-ci, sa voix mélodieuse tranchant avec celle plus agressive de Hikiko, notamment sur le morceau éponyme du dernier album, La vie la pute, un titre rap « très black metal » selon miss Mori… En tout cas, du shock rock éclectique et électrique, voilà qui est parfait pour démarrer en beauté !
Après une courte pause, vient le tour de The Prize d’arpenter la scène. Bien qu’encore jeune du haut de ses trois ans d’existence, le quatuor peut se targuer de compter des vétérans dans ses rangs, avec en figure de proue ni plus ni moins que Maggy Luyten, dont le talent n’a d’égal que l’excentricité de ses tenues de scène ; vétérans dont les soutiens fidèles accaparent le premier rang pour les encourager. Des encouragements largement mérités au vu de ce qui est servi ! Au menu, un hard rock aux riffs péchus et à la rythmique mid-tempo, une basse puissante, une batterie jazzy et une guitare aux petits oignons, le tout accompagnant la voix aux accents blues de la frontwoman. Les autres musiciens ne sont pas en reste sur ce point, tous trois assurant des backing vocals, plus notablement le guitariste Christophe Godin qui chante carrément en même temps qu’il joue une lead ! Avec tout cela, la solidité de l’expérience des membres de The Prize ne fait aucun doute, expérience qu’ils partagent au travers d’une setlist centrée sur leur album éponyme sorti en 2022 mais qui comporte également quelques inédits… « Si vous partagez ce morceau sur les réseaux, je vous bloque ! » plaisante Maggy Luyten au moment d’annoncer l’un de ceux-ci. En attendant une sortie plus officielle, il fait bon constater que l’ex-chanteuse de Nightmare et Beautiful Sin a trouvé sa place dans un groupe qui lui colle à la peau et qui promet encore de bien belles choses.
Point médian du line-up de cette première partie d’affiche, les cinq Parisiens de Malemort prennent place sur la scène. En dépit de ce que pourrait laisser imaginer son nom un poil morbide, c’est une bonne tranche de vie que le groupe va servir au public du New Blood Fest avec son rock endiablé ! Très élégants dans leurs chemises blanches et pantalons et cravates noirs avec chapeau en option, ces messieurs ne sont pourtant pas là pour faire dans la dentelle lorsqu’il s’agit de danser et faire danser façon Cabaret Voltaire dans un grand Carnaval cannibale. Sur scène, aucun mètre carré n’est épargné par des musiciens qui se complaisent, à raison, dans leur théâtralité, fidèles au principe de metal « libre » aux racines de la fondation de Malemort. En première ligne, le frontman Xavier « Malemort » Napora, véritable pile électrique ne restant pas une seconde en place en constante interaction avec ses pairs sur scène comme face à lui. Ainsi, lorsqu’un spectateur lui crie « Enlève ton chapeau ! », c’est la chemise qu’il finit par tomber ! Dans la catégorie « grand fun décomplexé », citons également Jean-Christophe Tassin, bassiste aux expressions aussi jazzy que son excellent jeu, et Sébastien Berne, musicien multifonctions qui tout en jonglant entre la guitare et le clavier n’oublie pas de sourire à l’objectif — malgré quelques soucis de son au début du set. En fin de set, Arno Strobl monte rejoindre le groupe sur scène pour un duo avec Xavier, qui donne au show sa cerise sur le gâteau. Aussi drôle et mordant qu’entraînant et original, Malemort apparaît comme une version « cabaret rock » de Pensées Nocturnes. À quand une scène commune ?
Par la suite, un retour à une musique plus posée, mais toujours dans l’esprit rock, s’opère avec la prestation de Moho Vivi, qui tire son nom de ses deux fondateurs, Moho Chemlakh et Yves « Vivi » Brusco, accompagnés sur scène de Sylvain Laforge et Camille Sullet. Étant deux grandes figures du rock français ayant entre autres fait partie des rangs de Trust dans les années 80, la parenté se ressent immédiatement dans leur rock aux riffs et rythmiques simples et catchy et empreint des vives couleurs de l’époque, de même que leur expérience et leur professionnalisme. Aucun doute, Moho et Vivi ont de la bouteille à revendre et le font savoir au travers d’un set d’une justesse impeccable sur tous les plans. Musiciens de la vieille école et compagnons de scène plus jeunes démontrent une belle complémentarité et livrent au New Blood Fest une performance qui apparaît comme une leçon de sagesse après la folie fêtarde de Malemort et presque reposante. Une performance dont je manquerai les dernières minutes, l’appel de l’estomac ayant pris le dessus.
L’un des groupes initialement programmés pour cette première soirée, Molybaron, étant indisponible pour cause de tournée européenne, la tâche de conclure ladite soirée revient à Dropdead Chaos. Formé en 2020 dans l’optique de récolter des fonds pour soutenir la Fondation de France et le personnel soignant en période de covid-19, le collectif, plutôt que groupe, possède comme atout de taille la diversité des horizons musicaux de ses membres, allant du groove metal au deathcore en passant par le metal atmosphérique et le gothic metal. En studio et sur scène, ce rassemblement d’influences prend la forme d’un neo-metal à la sauce années 90 et 2000, avec basse slappée, samples hip-hop et duo vocal masculin au programme. Un style musical qui dénote avec le reste d’une affiche plutôt old-school, mais non pas moins investi par les cinq musiciens et deux chanteurs, qui insufflent tous à leur prestation leur expérience et une émotion palpable à chaque moment. En parlant du duo vocal formé par Renato di Folco (Flayed, Trepalium, Les Tambours du Bronx) et Déhà (Wolvennest, Cult of Erinyes, etc.), il démontre sa complémentarité sur un morceau entièrement constitué de samples. En outre, dans un genre n’étant pas reconnu pour sa technicité, il fait plaisir de voir celle dont fait preuve Nils Courbaron, qui excelle aux soli. Dropdead Chaos livre ainsi une conclusion efficace et qui apporte une touche de modernité à cette soirée, quoique peut-être un peu longue ; par ailleurs, je ne peux m’empêcher de penser qu’au vu de son style, le groupe aurait davantage eu sa place sur l’affiche de l’édition de l’an dernier…
Après une courte nuit de sommeil, vient le temps pour mes confrères et consœurs de médias metal et moi-même de reprendre notre couverture du New Blood Fest. Avec neuf groupes devant se produire sur scène et des interviews avec au moins quatre d’entre eux au programme, voilà une journée qui promet d’être aussi stressante qu’enrichissante !
Ladite journée s’ouvre sous le signe du death metal made in France avec les locaux de South of Hell, de retour sur scène quatre ans après leur dernière date documentée au Dark Breath Fest II. N’ayant qu’un album à son actif sorti en 2015, Rising of Hate, South of Hell le met au maximum à profit tout au long du temps de set qui lui est alloué, offrant ainsi aux premiers spectateurs de cette seconde journée un beau panel d’influences à la fois old-school et modernes. Pour ma part, bien que ne comptant pas parmi les grands connaisseurs du genre, j’apprécie le ciselé des riffs et l’ambiance sombre se dégageant de l’ensemble, ainsi que la maîtrise dont font preuve les quatre membres du groupe — ceci, bien que l’absence de bassiste fasse fatalement ressentir son impact au niveau du son. À ce niveau, mention spéciale au batteur, qui révèle un talent impressionnant pour son apparent jeune âge !
« Tu vas me remercier de les avoir programmés », me promet Arno Strobl quelques minutes avant le passage sur scène d’Orob. Ayant eu un coup de cœur pour Aube Noir, premier album de ce quatuor toulousain, j’en attends effectivement beaucoup de sa prestation, qui constitue également l’occasion pour le groupe de présenter ses nouveaux membres, le guitariste Baptiste Belot et le batteur Vincent Causse. Le moins que l’on puisse affirmer, c’est que ni moi, ni les fans de metal noir dans le public ne sommes déçus. Orob joue une musique sombre et empreinte de mystère, hybridation étrange entre black metal atmosphérique, metal progressif et post-rock et qui possède sa touche personnelle indéfinissable qui la distingue des autres. De morceaux qui prennent leur temps se dégage une ambiance crépusculaire, à l’image des lumières éclairant la scène, portée par le dialogue entre blasts très black et montées en puissance très prog ainsi que les modulations de la voix de Thomas Garcia, entre cris rauques et quelques passages en chant clair. Au niveau scénique, ce dernier et son collègue vétéran, le bassiste Pierre-Yves Boivert, montrent un aplomb de rigueur et qui fait plaisir ; quant aux nouveaux venus Baptiste et Vincent, ils ont d’ores et déjà pris leurs marques. Issus du groupe Opprobre, ils apportent avec eux l’expérience du black metal atmosphérique qui en découle. Pour un peu, j’en oublierais presque de prendre des photos tant Orob sait y faire pour emmener ses auditeurs dans un voyage musical planant… autant dire que je laisse des plumes à l’atterrissage !
L’annulation d’Angel Crew a rebattu les cartes au niveau du running-order : Sunbeam Overdrive récupère le créneau horaire initialement prévu pour Deathcode Society, ce qui décale par extension ceux des groupes qui suivent. Ces changements sont synonymes de découverte pour le public du New Blood Fest et, qui sait, peut-être de belle surprise ? Cela semble en tout cas bien s’annoncer. Venu tout droit de Marseille, le groupe en a ramené une musique qui fleure bon le thym et l’olive, l’air marin et les mélodies du sud. En des termes plus concrets, cela s’illustre par un rock progressif où se ressentent en premier lieu les influences de Tool, à la fois mélodieux et botteur de culs dans sa rythmique et qui comporte sa juste dose de passages un peu plus extrêmes. Des traits de caractère qui font la fierté sudiste, c’est surtout une véritable énergie solaire qui se dégage de la prestation de Sunbeam Overdrive, autant dans la musique que dans l’enthousiasme dont font montre les musiciens, notamment le frontman Karim Arnaout qui, en plus d’une voix envoûtante, possède un sourire à faire tomber plus d’un cœur… En troquant du hardcore brûlant contre du rock chaleureux, le New Blood Fest est bien loin d’avoir perdu au change. Idéal en cette journée pluvieuse !
Après une attente qui me paraît bien longue, Deathcode Society fait son entrée, autre groupe que j’attendais avec impatience de découvrir sur scène. Perle rare de la scène extrême française de par son style black metal symphonique dans la lignée directe d’Emperor, le groupe possède également comme atouts de taille sa direction artistique très aboutie, ainsi qu’un second album à sortir quelques semaines plus tard dont quelques extraits sont au programme. Tout comme pour Orob quelques heures plus tôt, d’un point de vue musical, aucune déception n’est à relever. J’irai même jusqu’à dire que le New Blood Fest reçoit une bonne claque, administrée comme il se doit par des spécialistes ! Sur scène, les cinq hommes masqués et vêtus de lambeaux montrent un investissement de tous les instants dans une prestation dont la maîtrise n’a d’égale que la puissance de la musique ; en tête, le frontman et fondateur Arnhwald, qui apparaît comme possédé. Du côté des musiciens, le bassiste Nicolas se distingue par son jeu au médiateur très pointu, qui porte les compositions de bout en bout. Gros point noir, cependant, que les stroboscopes épileptiques faisant office d’éclairage qui impactent non seulement la prise de photos, mais aussi la façon de vivre le set. Difficile, en effet, d’estimer l’impact d’une claque auditive quand on reçoit en permanence des coups dans les yeux !
Par la suite, l’enchaînement de deux interviews, l’une avec Arnhwald de Deathcode Society, l’autre avec Rodolphe de Barabbas, me conduit à manquer la prestation de ce dernier groupe ainsi que celle de Mortuary, sur lesquelles j’entendrai toutefois des retours très positifs. Leng Tch’e est donc le prochain groupe à passer devant mon objectif et sur la scène du New Blood Fest. À peine ai-je le temps de me dire que la Belgique fournit décidément beaucoup de groupes extrêmes au monde que les quatre hommes s’empressent d’attaquer le système auditif du festival à coups de lames de rasoir ! Ce « razorgrind », comme eux-mêmes nomment leur style, fait leur succès depuis plus de vingt ans, et leur prestation prouve une fois de plus en cette soirée que le temps ne lui fait rien perdre de sa saveur bien saignante. Comme dans le cas de tout groupe de grindcore qui se respecte, les morceaux sont courts, rapides, rentre-dedans à souhait et s’enchaînent sans temps mort, le tout en étant pourvu d’un son bien aiguisé ; Leng Tch’e peut donc profiter de son temps de set pour en caser de très nombreux, issus de sa riche discographie, histoire de se montrer digne de son nom en infligeant aux festivaliers les meilleures tortures (ndlr : le groupe tire son nom d’une méthode de torture chinoise) ! Toutefois, Leng Tch’e n’oublie pas de prendre soin de son public et communique beaucoup avec ce dernier, à qui il manifeste sa sincère joie de le retrouver. Des retrouvailles ont également lieu sur scène entre le frontman Serge Kasongo et son ami Christophe, le temps d’un duo. Ce n’est qu’à ce moment que je me permets de prendre une pause, n’appréciant personnellement le grindcore qu’à petites doses, mais saluant le talent et l’accessibilité dont fait preuve Leng Tch’e. Bientôt un retour en studio ?
L’heure tourne, la fin du festival approche, et avec elle celle du temps à accorder aux interviews. Ainsi, après une effectuée dans un timing précis avec Vorph de Samael, je reviens dans le crash barrière juste à temps pour la prestation de Sadist. Plus d’un an après son come-back discographique avec l’opus Firescorched, très bien accueilli par le public et la chronique, le groupe génois de death metal progressif fait son retour sur scène avec un tout nouveau line-up de live, bien décidé à faire (re)découvrir anciens comme nouveaux morceaux à ses voisins français. En guise d’entrée en matière, Sadist fait fort en ouvrant par Breathin’ Cancer, titre culte qui a encore récemment fêté son trentième anniversaire ! S’ensuivent d’autres morceaux issus des quatre coins de la discographie du groupe, exécutés comme écrits avec la maestria que les fans connaissent aux Italiens, tous assez courts pour être répartis en nombre. En somme, tout est réuni pour une prestation bien chargée en virtuosité et diversité riffique et rythmique, enrichie encore davantage par quelques moments de franche camaraderie, tels les grimaces enthousiastes de Giorgio Piva derrière les fûts et du nouveau bassiste Davide Piccolo, ou encore lorsque le frontman Trevor Nadir saisit par le cou son cher camarade Tommy Talamanca comme pour faire semblant de l’étrangler… Ce dernier, plus discret que ses confrères en dépit de son statut de fondateur et leader du groupe, n’en demeure pas moins impressionnant par sa technicité dans les deux instruments entre lesquels il navigue que sont la guitare et le clavier, allant par moments jusqu’à assurer les deux en même temps ! En tant que première tête d’affiche de la soirée, c’est une révision des classiques dans les règles de l’art que proposent les quatre membres de Sadist, en enseignants bienveillants ; une leçon plus que bonne à prendre — quoiqu’un peu longue à mon goût.
Après une pause m’apparaissant comme un répit bienvenu à la fin d’une journée mouvementée, vient le temps pour Samael de clôturer cette troisième édition du New Blood Fest. Sur fond d’une intro façon musique de film de science-fiction et sous la lumière encore ténue des stroboscopes, c’est devant un public fatigué mais déterminé à les accueillir avec les honneurs que débarquent sur scène les frères Vorph et Xy accompagnés de leurs confrères Drop et Ales, avant d’enchaîner sans plus attendre avec Rain, extrait de l’album de 1996 Passage. Par la suite, les bonds dans le temps s’enchaînent d’un bout à l’autre de la carrière de Samael, de la « période black » des 90’s aux années 2010, et intermédiaires… au final peu importe la période concernée, les coups font mouche à chaque fois ! En cause, peu de groupes peuvent se targuer de posséder une discographie intégralement composée d’hymnes, et Samael compte parmi ceux-ci. Une autre des forces du groupe réside, voyez-m’en pour témoin, dans sa manière de communiquer avec son audience. Accessible en interview, Vorph se le montre également avec les festivaliers, à qui il réserve ses plus belles expressions hargneuses et ses meilleurs encouragements à reprendre en chœur les refrains ; son frère Xy, bien qu’en retrait à l’arrière de la scène, fait bon usage du langage du mouvement — et des coups de baguette bien placés sur les percussions — pour communiquer son énergie. Ales, lui, ne cesse de s’agiter d’un bout à l’autre de l’espace scénique, au point que j’ai bien du mal à le cadrer ; quant à Drop, il met tant de cœur à l’ouvrage sous la chaleur des spotlights que sa chemise finit trempée de sueur… Ce voyage au travers de l’univers de Samael aboutit vers sa fin à un paradoxe temporel avec le très culte titre Baphomet’s Throne, sorti en 1994 et 2021. Suit un autre retour aux sources avec Black Trip, sur quoi Vorph annonce la fin du set sur Black Supremacy, extrait du dernier opus en date Hegemony. Bien entendu, le public a tôt fait de voir la feinte, et n’a donc pas à s’égosiller bien longtemps pour voir Samael retrouver la scène pour un rappel de deux titres qui conclut, pour de bon cette fois, le set ainsi que cette troisième édition du New Blood Fest.
Cette année, Metal in Veins et Arno Strobl ont souhaité porter l’ambition de l’affiche un cran au-dessus ; leur stratégie a-t-elle porté ses fruits ? D’un point de vue purement artistique, il ne fait nul doute que oui au vu des excellentes performances auxquelles elle nous a donné d’assister, de la part de groupes aux styles divers et variés, pour beaucoup sur le retour, toujours talentueux et passionnés. Une qualité qui, malheureusement, n’aura pas suffi à apporter à ce troisième New Blood Fest le succès qu’il aurait mérité, la fréquentation n’ayant pas atteint les seuils escomptés ; l’investissement des spectateurs présents apportant au moins un peu de compensation. Espérons un retour dans les prochaines années, en plus grande force…