Cavalera, Incite
L'Aéronef, Lille (FR)
Date 12 novembre 2023
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Georges Meulenyser
https://aeronef.fr

Nous arriverons à L’Aéronef de Lille un peu tard pour être en mesure de shooter Incite, qui assurait la première partie du concert, mais assez tôt pour nous rendre compte que le bien que nous vous disions de ce groupe, à travers notre chronique de son dernier album Wake Up Dead et notre interview de son frontman Richie Cavalera est parfaitement fondé.

Richie, beau-fils de Max Cavalera (qui l’a adopté officiellement, d’où le nom) fait preuve de hargne et d’une belle dynamique sur scène, alors que ses comparses ne sont pas en reste non plus en ces domaines. Ainsi, le thrash/groove metal du combo, qui tire par moments vers le death en raison de certains vocaux de Richie, prend, en live, non seulement toute sa dimension, mais fait aussi mouche presque à chaque instant, doté qu’il est de riffs parfaitement efficaces. Le public, qui remplit bien la salle même si le concert n’est pas sold-out, lui réservera un accueil favorable.

Qu’il est bon, parfois, de se replonger dans le passé ; pas seulement par nostalgie, mais aussi pour réaliser à quel point les premiers disques de Sepultura contenaient déjà les germes de ce qui allait engendrer l’un des groupes faisant référence incontournable en matière de thrash/death metal. Les productions de Bestial Devastation — sorti, au départ, sous forme de split avec Século XX d’Overdose — et de Morbid Visions avaient leurs faiblesses, toutefois ces opus renfermaient tout ce qu’il fallait pour devenir culte. Éclipsé des set-lists depuis des lustres, ce répertoire old-school est jouissif en diable, joué par un groupe aguerri, carré, qui ne cherche pas pour autant à moderniser des compositions qui n’en ont pas besoin, au risque de les dénaturer. C’est bien à un retour aux sources que nous sommes conviés ; pour preuve, le look clouté est de retour, comme à la belle époque. Les morceaux des deux œuvres seront interprétés dans l’ordre chronologique, à ceci près que Troops of Doom sera gardé pour la toute fin.

Le concert eût été un peu court sans quelques bonus, ainsi nous aurons droit, en guise de rappels, à Escape to the Void, extrait de l’album Schizophrenia (1987) et, plus étonnant car symbolisant le virage vers une musique plus « moderne » que prenait Sepultura en 1993, à Refuse/Resist et Territory de Chaos A.D., qui font immanquablement bouger le public, tout comme Troops of Doom, qui met donc un point final à cette soirée. Max nous balancera que tout ceci représente « le vrai Sepultura« . Celui d’avant Roots, en résumé. La neutralité journalistique nous interdisant d’acquiescer, nous nous en abstiendrons. Enfin, le public, dans l’excitation du moment, s’en ira sur un grand « yeaaah » unanime…