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S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher à Udo, c’est bien de n’avoir jamais cédé à quiconque la moindre compromission. Udo est toujours bien décidé à se faire entendre malgré ses 71 printemps. L’homme a toujours joué dans la même pièce du heavy metal old school puissant et corrosif. Quitte parfois à lasser celles et ceux qui attendraient une once d’originalité dans la démarche artistique du gaillard. On s’imagine toujours bien le chanteur teuton arcbouté sur ses combat shoes, le micro entre les deux mains, froncer des sourcils derrière ses lunettes noires et envoyer les vocalises que lui seul est capable de vociférer. Et avec Touchdown, U.D.O. convertit à nouveau l’essai.
U.D.O. a subi un nouveau changement de line-up. Encore une fois, serait-on tenté d’écrire. Le groupe a en effet accueilli en la personne de Peter Baltes, le 25e musicien de sa formation en tant que nouveau bassiste en remplacement de Tilen Hudrap, victime de soucis de santé. Peter Baltes n’est pas un illustre inconnu puisqu’il fut le bassiste d’Accept, aux côtés d’Udo notamment, durant de nombreuses années. Peter Baltes a quitté le groupe en 2018 car il reprochait aux Allemands une propension à ne prendre aucun risque artistique et de trop faire de surplace au niveau musical. Pas sûr que cela changera fondamentalement avec U.D.O. même si le son du groupe d’Udo Dirkschneider est très moderne grâce à une production toujours à la pointe.
Pour le reste, pas de révolution de palais dans la maison U.D.O. C’est toujours Sven Dirkschneider, le fils d’Udo, qui officie derrière les fûts. Et son influence se fait de plus en plus ressentir comme en témoigne Touchdown, le titre qui sert de support même s’il ferme ce 19e album studio, composé de 13 titres et d’une durée inférieure à l’heure de musique.
C’est par Isolation Man que le rejeton montre immédiatement de quel bois il se chauffe. Les riffs de guitare lacèrent aussi le tempo effréné de ce titre qui ouvre l’album à la vitesse de l’éclair. Le travail de la paire est tout simplement remarquable comme en témoigne The Double Dealer’s Club. Même s’il est emmené par une icône du heavy metal des années 80, U.D.O. est avant tout un groupe de scène. Le refrain entêtant de Fight for the Right en est la parfaite illustration. Et que dire de ce passage amusant à la guitare jouant la Marche turque de Mozart, glissé au beau milieu du titre et destiné sans doute à faire chanter les fans…
Punchline et Heroes of Freedom sont écrits dans la même veine avec de gros riffs et des chœurs qui se mémorisent. The Betrayer est sans conteste le morceau le plus original, puisqu’Udo y pose une voix plus grave et plus claire avant de rejoindre les gammes qu’il maîtrise avec autant de brio qu’à ses heures les plus glorieuses. Ce qui est déjà, en soi, une performance de choix…