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Soen est un groupe dont j’aimais bien quelques chansons mais que je ne connaissais pas assez avant de l’avoir vu en live. Je m’étais alors plus plongée dans sa discographie et avais découvert de bien bonnes choses. Quand j’ai ouï dire qu’un nouvel album (Memorial) sortait cette année, je fus donc joie et bonheur. Et ce qui est sûr, c’est que cet album confirme l’idée que je m’étais faite de Soen…
À la fois parfaitement aligné avec ce qu’a fait le groupe auparavant mais en même temps très différent sur plusieurs aspects musicaux, Memorial permet à Soen de réussir là où beaucoup de groupes échouent : se renouveler tout en se respectant. En d’autres termes, faire différent sans pour autant dérouter son public et renier son identité. L’album ouvre sur Sincere. C’est sympa et honnêtement, à ma première écoute, les premières minutes de Sincere n’annonçaient pas un album de cette profondeur. Elles annonçaient un très bon album, mais pas de telles ambiances comme sur le dernier tiers de cette chanson. Arrivée à la troisième minute, j’ai été comme basculée dans une autre dimension, comme avec Dr. Strange (mais sans Benedict, dommage, il a l’air sympa comme tout). Cette impression ne m’a pas quittée de l’album.
Et ça donne le ton : Memorial est d’une profondeur sans nom, il vous tiraille subtilement les émotions de fond en comble, sur fond de bonne musique qu’on aime ! Les chansons ne se ressemblent pas : elles racontent toutes une histoire différente, ou plutôt, différents chapitres d’une même histoire. D’une manière générale, si Joel Ekelöf étoffe son instrument vocal, je reste quand même un peu sur ma faim niveau vocal et regrette que la voix ne soit davantage puissante. C’est un peu frustrant par moments…
Parmi les titres les plus aboutis, on retrouve Violence qui, paradoxalement, est d’une douceur sans nom. Unbreakable m’a aussi bien retourné les tripes avec sa puissance musicale. C’est intéressant car je m’étais fait une idée de la chanson, confirmée par cette interview de Martin Lopez, batteur et membre fondateur : « ‘Unbreakable’ est une chanson sur la façon dont on se limite en tant qu’être humain, en croyant aveuglément en quelque chose ». Mais pour moi, Vitals (empreinte d’une influence à la Pink Floyd indéniable) est sûrement celle qui m’a le plus touchée. En somme, Memorial est un album doux-amer qui mêle en tous points douceur et puissance, sans jamais virer dans un grotesque brutal qui n’irait pas au groupe. L’album propose aussi un duo, Hollowed, qui se veut être une ballade, en featuring avec Elisa Toffoli, chanteuse italienne.
Memorial rejoint donc la liste des albums « émouvants » que j’aime à écouter quand je me sens mélancolique et qu’avant ça je suis passée par tristesse et colère passive (si grosse colère, j’irai plutôt écouter le dernier Cannibal Corpse). Sans être une caricature de groupe émotif, je terminerais cette chronique en disant que Memorial est un album que l’on peut qualifier comme son introduction : Sincere.
