Suicidal Madness
Vestiges d'une Ère
Genre Black Metal dépressif
Pays France
Label Wolfspell Records
Date de sortie 12/02/2021

Site Internet

Bonjour Tristesse…

Non, non, il ne s’agit pas ici du 1er roman de Françoise Sagan, mais bien du prochain EP de Suicidal Madness intitulé Vestiges d’une ère qui sortira ce mois-ci chez Wolfspell Records.

Ah ça y’est, j’entends déjà dans la brume les pensées de chacun d’entre vous: « Elle va encore nous relater une histoire à pleurer lors d’un jour de pluie… » Et bien, oui, cette antienne mélancolique que je porte tel un étendard, j’y tiens!  Parce qu’elle est un peu la marque de fabrique d’une Contralto adepte des plus belles œuvres de la Renaissance et de la période Baroque, soit les plus contrites et les plus amères, c’est la base… « Le plus noir de moi, du tréfonds du plus noir de mon âme, etc, etc…  » Vous vous souvenez ? Je ne vais pas vous la refaire, il faut suivre délicatement mes chroniques, comme à pas feutrés, pour saisir toute ma fascination pour l’univers froid et mélancolique de ce genre de Black Métal (cœur noir avec les doigts). Bref…

Alors donc, mon âme poétique se penche ce matin sur le combo grenoblois qui marque par cette sortie leurs 10 ans d’existence. Une rétrospective entièrement retravaillée de leurs deux premiers albums Les larmes du passé et Illusions funestes. Murmures caressants, voix lointaines et torturées comme un écho de l’âme vers sa destination finale, Suicidal Madness nous offre l’oubli et la bienheureuse délivrance de celle-ci à travers une production propre et aboutie au visuel bien old school et noir comme une bonne vieille pochette 90’s. Des titres élégants, mélodiques et sombres menés par des textes plutôt simples telles des pensées funestes posées çà et là sur des bouts de papiers épars au détour de sentiers bien tortueux. Un goût prononcé pour Goethe ou le Fado, messieurs ?

Les larmes du passé et Coma nous emmènent dans des titres d’une grande beauté qui font la part belle à chaque instrument comme autant de voix qui percent la brume: guitares mélancoliques, belles lignes de basse et mid tempos que j’affectionne particulièrement, comme autant de voix qui s’expriment d’un seul cœur voué au sacrifice… BM un jour, BM toujours m’voyez. Influences Dark Folk et interrogatives parfois qui ne sont pas sans me rappeler l’univers contemplatif d’Empyrium et de Bathory ou encore le groupe français Arides, même s’il n’y a absolument rien à comparer, cela va de soi. Inutilité de l‘existence et condamnation sans appel, l’âme migre d’un instant de vie à l’autre dans une sorte d’hébétude, étrangère à tout ce qu’elle est ou n’est ou plus, étrangère au corps qu’elle occupe. Tel est le Credo d’un Jour de pluie.

Un EP qui résume l’œuvre de ce groupe grenoblois qui mérite une oreille attentive un dimanche monotone au coin du feu… Remember Sadness…