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We Shall Remain, le 4e album du groupe de heavy metal symphonique suédois Eleine, est sorti le 14 juillet dernier et s’annonce déjà comme un best dans la carrière du groupe. Massif, épique et sombre, selon le groupe, le mot d’ordre de l’opus est donné dès le titre : We Shall Remain (nous demeurerons). Cet album est aussi marqué par l’arrivée de Filip Stalberg en tant que nouveau bassiste.
L’album, qui comporte dix titres, a été composé en 2021-2022 et enregistré au siège du groupe ainsi qu’au The Panic Room Studio de Thomas “Plec” Johansson. Il est pour le groupe une suite logique à l’opus précédent Dancing in Hell (2020) qui évoquait les pertes et les démons intérieurs. Avec We Shall Remain, Eleine nous délivre un message de confiance en soi, un appel à la réunion.
L’opus s’ouvre sur un premier titre, Never Forget, qui nous invite à retrouver le chemin vers nous-mêmes, à nous réapproprier notre vie et à avoir confiance en nous. Et à être aussi forts que la batterie de Jesper Sunnhagen qu’on entend dès le début, presque frénétiquement, contrastant avec les chœurs et les growls déjà présents de Rikard Ekberg. Ce message de foi se perpétue dans le deuxième titre, Stand by the Flame, marqué dans l’introduction par les riches vocalises de Madeleine Liljestam, qui nous incite à nous battre encore et toujours, à faire front et à rester debout. C’est un cri de guerre, porté par la voix de la chanteuse. Ce qui fait notre force est d’être ensemble, et c’est ce que nous raconte We Are Legion. Le groupe explique à propos de ce titre que la légion, c’est leurs fans. Ils constituent leurs propres légions, leur armée. Eleine a souhaité avec ce titre honorer ses fans en leur disant qu’ensemble, ils sont forts, aussi forts que les guitares qui martèlent ce titre, et qu’écouter une voix stimulante est important. Leurs fans, leurs fidèles, c’est aussi leur force, ceux qui leur permettent d’affronter le néant. Promise of the Apocalypse, 4e titre, est moins brutal, il donne ainsi à Madeleine l’occasion de montrer l’amplitude de sa voix.
Blood in Their Eyes nous permet de retrouver les sonorités et les thématiques du dark metal symphonique. Les riffs de guitare et la voix de la chanteuse prennent sur ce morceau toute leur ampleur pour évoquer un personnage semblable au vampire qu’aucune tombe ne peut retenir (No grave can hold our bodies down). Ce titre sombre est suivi d’un court interlude musical, Vemod, tout en simplicité et très mélancolique. Il marque une pause dans l’album, une sorte de repos du guerrier. C’est dans Through The Mist que le guerrier se réveille puisque le titre laisse la part belle à Rikart Ekberg au chant sur le premier couplet. Madeleine vient ensuite le soutenir. Ce titre invite à poursuivre le combat, à relever la tête pour sortir du néant et à regarder vers le soleil pour avancer à travers la brume qui symbolise les obstacles que l’on peut rencontrer. Suffering vient ensuite exprimer la souffrance, la difficulté parfois pour se relever et pour affronter les épreuves de la vie (mourning the past : faire le deuil du passé). Le texte, lourd de sens (I’m tearing myself apart : je me déchire) est porté par une musique plus calme mais transmet une souffrance évidente. War Das Alles, avec son refrain en allemand, reste dans la continuité de cette thématique mélancolique portée par les envolées de guitares de Rikart et Filip, et la voix de la chanteuse. Chanson intimiste, écrite dans des moments sombres, elle est l’une des plus touchantes et des plus intimes de l’opus. L’album s’achève sur le titre éponyme, We Shall Remain, qui est beaucoup plus puissant. Épique, brut, il incite au rassemblement, à l’union qui fait la force, concluant ainsi sur une note d’espoir : à plusieurs, on est forts, à plusieurs, on peut tout affronter.
Pour conclure, Eleine nous offre avec We Shall Remain un album émouvant, puissant, intimiste, accessible à tous par des thématiques qui parlent à tout un chacun : l’espoir, la confiance en soi, le tout à la sauce dark metal.