Greta Van Fleet
Starcatcher
Genre hard rock prog
Pays États-Unis
Label Universal
Date de sortie 21/07/2023

Site Internet

Si l’on s’obstine à considérer Greta Van Fleet, comme la réincarnation de Led Zeppelin, il est évidemment difficile de faire une critique objective de Starcatcher, leur nouvel opus.

Certes, la première écoute, peut-être encore plus que pour leurs deux précédents LP, évoque fortement la bande de Jimmy Page, ainsi que d’autres groupes des glorieuses seventies (Rush, Deep Purple, Boston, voire même Yes pour certaines harmonies vocales sur The Indigo Streak, et j’en passe…).

Et c’est une recette qui a réussi à bien d’autres : je me souviens de Marillion repompant maladroitement Genesis à ses débuts avant de trouver son style et d’accoucher du sublime Misplaced Childhood ; les réponses faites aux journalistes par les frères Kiszka, têtes pensantes de Greta Van Fleet, à propos de Led Zeppelin, rappellent furieusement celles des frères O’Keefe d’Airbourne au sujet d’AC/DC, sans parler de Ghost qui a su pratiquer le recyclage avec le succès que l’on sait, la liste est très, très longue…

Si l’on évite le petit jeu des références, d’autant que Greta Van Fleet y ajoute un côté stoner rock que n’avaient pas les groupes dont il s’inspire, il faut admettre que Starcatcher est un album fort bien ficelé.

La production de Dave Cobb (entre autres, Slash, Rival Sons et Chris Stappelton, pour les amateurs de country, …) est excellente et ses arrangements travaillés mettent en valeur tant la voix étonnante de Josh Kiszka que le jeu de guitare de son frère Jake.

D’emblée, l’intro à l’orgue de Fate of the Faitfull, premier titre, nous plonge dans l’ambiance prog/stoner/rock psychédélique dans laquelle va baigner Starcatcher, même si le côté prog est un peu moins présent que sur The Battle at the Garden’s Gate, leur précédent LP.

Waited for Your Life démarre sur une intro à la guitare acoustique avant de monter en puissance sur un rythme mid tempo. Beaucoup des titres suivants, Frozen Light, ou Meeting the Master, reposent à peu près sur cette même recette. D’autres attaquent d’emblée, comme The Falling Sky, qui se conclut par un sympathique break à l’harmonica. De même, Runway Blues, avant-dernier morceau de l’album, est un rock court et totalement bourrin. Farewell for Now, qui clôt l’album, est une ballade rock assez soft, pour finir en douceur.

Contrairement aux groupes des années 70, qui n’hésitaient pas à se lancer dans de longues variations et à étirer leurs morceaux avec plus ou moins de réussite, je pense que le format court des chansons de Greta Van Fleet ne permet pas toujours de développer le potentiel des compositions, mais là, c’est l’amateur de prog qui parle…

Reste à voir le groupe en live, et, à en juger par les multiples vidéos de concerts que l’on trouve sur internet, il tient bien la route.

Ceux qui seront à l’Accor Hotel Arena en novembre prochain ne devraient pas être déçus !