Ugly Kid Joe, My Diligence, Virgin Prozak
Reflektor (Liège, BE)
Date 18 août 2023
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://reflektor.be

Le concert d’Ugly Kid Joe affichait complet ce 18 août au Reflektor, à Liège (BE). Les 550 spectateurs allaient pouvoir voir ou revoir le groupe qui a incendié les charts au début des années 90, avant de se faire, comme tant d’autres, balayer par la vague grunge. Mais les Californiens sont tenaces et, après des années de galère, une séparation, puis une reformation en 2012, force est de constater qu’ils n’ont rien perdu de leurs atouts, toujours à même de réjouir un public dont une partie non négligeable n’était pourtant pas encore de ce monde lorsque le groupe tutoyait les sommets. Vous avez dit indémodable ?

En ouverture, deux groupes belges. Le trio Virgin Prozak, tout d’abord, a le vent en poupe. Proposant un mélange d’éléments heavy rock, grunge, alternatif ou encore stoner, il multiplie les premières parties de prestige, les fests et dates en tête d’affiche. Un signe de qualité indéniable.

My Diligence, qui officie également sous forme de trio, propose une musique inclassable, hypnotique et envoûtante. Stoner progressif, heavy psyché, post-metal et une touche indus pour le côté hypnotique, sauront susciter une réaction enthousiaste, à défaut d’être délirante, d’un public dont on devine pourtant l’impatience de voir apparaître les rois de la soirée.

Sin City, le classique d’AC/DC, retentit dans les enceintes en guise d’intro on ne peut mieux choisie, puisque la bande à Whitfield Crane investit ensuite les planches pour nous présenter That Ain’t Livin’ issu de son dernier album, Rad Wings of Destiny (2022). Un titre de hard rock’n’roll simple et efficace dont la source d’inspiration ne laisse planer aucun doute. Belle entrée en matière.

Quiconque connaît un tant soit peu UKJ devine que la part belle sera faite à l’album America’s Least Wanted, premier LP du groupe qui lui permit directement d’atteindre le sommet de sa notoriété avec des titres irrésistibles comme Neighbour — et son clip hilarant —, Goddamn Devil, So Damn Cool ou encore le hit Cats in the Cradle (une reprise d’Harry Chapin, auteur-compositeur et chanteur américain de folk-rock, disparu en 1981). Whitfield plaisante avec ses musiciens et avec le public, s’adressant personnellement à certains spectateurs du premier rang ou à un barbu au milieu de la foule, qu’il surnommera « Mr. Beard ». Le frontman se montre aussi expert lorsqu’il s’agit de faire réagir ou crier le public, ce qui, ce soir, n’est pas un exploit, tant la foule est chaude. La carrière d’UKJ ne se limitant pas à ses hits, le groupe aura le bon goût de couvrir à peu près l’ensemble de sa discographie, presque chaque album étant honoré par l’interprétation d’au moins un titre. Whitfield nous prévient, UKJ ne se prêtera pas au rituel des rappels, où « le groupe fait semblant de partir mais tout le monde sait qu’il va revenir ». Il nous demande simplement si nous souhaitons encore entendre un ou deux morceaux. Pour avoir droit au second, nous devons évidemment donner de la voix. Et ô surprise, nous décrochons le gros lot… Une reprise tonitruante, presque étonnamment énergique par rapport à un show qui, pourtant, l’était déjà franchement, d’Ace of Spades (Motörhead), déclenche un pogo. Et en final, bien sûr, le méga-hit, bourré d’humour, qui mit le feu aux poudres en 1991, Everything about You, termine ce show d’une heure et demie, le plus chaud de la tournée, dixit Whitfield Crane lui-même.

Ugly Kid Joe