Site Internet
Mental Cruelty est formé en 2014 en Allemagne. Le groupe sortira son premier album quatre ans plus tard, mais peinera à se démarquer des autres formations de deathcore. Ce n’est que plus tard qu’il commencera à développer sa propre identité musicale : mélodies avec des ajouts de symphonies et des passages qui font penser au black metal, que l’on peut appeler « blackened deathcore ». Mais c’est seulement avec ce dernier album que le groupe a réellement fait parler de lui, en recrutant comme chanteur Lukas Nicolai que l’on peut considérer comme le boss final du game deathcore. Il est capable de sortir des sons que je ne pouvais pas soupçonner d’être humains…
Mental Cruelty line-up:
Lukas Nicolai – Vocals
Nahuel Lozano – Guitars
Marvin Kessler – Guitars
Viktor Dick – Bass
Danny Straßer – Drums
L’album est composé d’une dizaine de morceaux pour une durée de presque 49 minutes. Midtvinter en est la courte intro, on y entend des orages et des sons de cloches qui lui donnent une profondeur épique.
Obsessis a Daemonio nous révèle la voix du nouveau frontman, et quelle voix ! J’ai toujours pensé que le roi en matière de voix hallucinante était le seul et unique Will Ramos de Lorna Shore. Visiblement, va falloir faire de la place sur le trône. Le morceau est parsemé de gros blast beats et de passages vocaux hallucinants qui nous coupent le souffle et qui même par moments nous font jurer : je ne compte plus le nombre de « bordel de merde » balancés dans ma voiture à l’écoute de ce titre.
Forgotten Kings est le morceau qui définit à lui seul ce qui représente le plus le blackened du deathcore.
Pest est tout simplement énorme tout en restant planant, jamais autant reçu de violence dans la gueule avec une telle légèreté, sans parler des mélodies qui restent bien en tête et laissent mon imaginaire se perdre dans un monde post-apocalyptique. Difficile de se dire que ce sont des humains qui ont pu imaginer une musique aussi subtile et réfléchie au millimètre.
Sur Nordlys, une fois de plus, on retrouve la recette qui fait mouche, le mélange black/deathcore, pourtant pas souvent pratiqué par les groupes. Mortal Shells est le morceau le plus technique, bien que les autres soient aussi d’un sacré niveau.
Zwielicht, intro en voix claire qui fait du bien aux oreilles et à celles des voisins, ouvre le morceau Symphony of a Dying Star, qui contient d’ailleurs un des plus beaux solos de cet album.
Pour clôturer ce chef-d’œuvre, A Tale of Salt and Light, avec ses 7 minutes 30, nous livre ses dernières grosses patates de forain, assené par le frontman, notamment après le splendide solo à 5 min 15 qui débouche sur une performance vocale remarquable.
Côté visuel, le groupe est aussi super balaise, comme le prouvent les quatre clips qui défendent l’album. Tout d’abord, on a pu découvrir Symphony of a Dying Star et ces plans où les musiciens sont sur fond noir, les pieds dans l’eau, ensuite Forgotten Kings avec son ambiance macabre et son inspiration black metal, puis Nordlys qui, lui aussi, est juste magnifique à regarder. Ici, les rituels et le feu sont en avant. Et enfin l’excellent Obsessis a Daemonio qui fut tourné dans un manoir magnifique. Mais ici, pas de maquillage ou de costumes de scène, mais plutôt de sobres costards cravates, qui donnent un contraste bien sympa avec la musique. Avec ces quatre clips, Mental Cruelty nous montre les diverses facettes qui complètent parfaitement son univers. Et l’artwork est quant à lui purement génial.
Je pense, sans m’avancer, que Zwielicht finira facilement dans le top 5 des albums 2023, et fera sûrement partie des master class du genre. Je conseille de foncer écouter cet album si vous aimez Lorna Shore, Signs of the Swarm et Brand of sacrifice, mais à mes yeux Mental Cruelty est bien plus complet que ces groupes et propose une large palette de sensations qui vous feront voyager à coup sûr !!! Pour ma part, avec cet album, Mental Cruelty est placé dans mon top 5 aux côtés de Cattle Decapitaion, Stillbirth, Archspire et Cult of Lilth !!!!
Ci-dessous, les quatre clips magistraux qui ont dû demander beaucoup de travail, dans l’ordre de sortie :
