Host
IX
Genre electro/gothique
Pays Royaume-Uni
Label Nuclear Blast
Date de sortie 24/02/2023

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Je le reconnais volontiers, l’accroche est bancale, mais ô combien proche de la réalité. Néanmoins, avant d’expliquer tout ça, un petit retour dans le passé s’impose : en 1995, Paradise Lost sort un album somptueux, à savoir Draconian Times, chef-d’œuvre du metal gothique. Les Anglais couronnaient ainsi dix ans d’un parcours sans faute. Ayant acheté le disque à l’époque, celui-ci m’avait immédiatement plu : subtiles nappes de clavier, voix « à la Hetfiled », riffs pesants, bref un-chef d’œuvre (et tant pis pour la répétition) ! Suite logique, One Second (sorti en 1997) continue sur la lancée de son prédécesseur et … Hop hop hop, non ce n’est pas du tout ça ; nos Anglais continuent de faire évoluer leur musique, et ont ainsi instillé quelques éléments electro/pop à leur metal gothique, pour un résultat, euh, intéressant ? J’avoue, à l’époque cette évolution m’avait quelque peu décontenancé (clairement un manque d’ouverture de ma part) et j’avais complètement lâché l’affaire suite à la sortie de Host en 1999 : trop electro, trop pop, trop Depeche Mode en somme ! Cependant, avec le temps (et l’âge), j’ai redécouvert une facette de Paradise Lost que j’avais soigneusement occulté, à savoir la période d’expérimentation de 1997 à 1999. Et j’ai été depuis conquis par ces deux albums.

Mais il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet, à savoir le premier album (IX) de Host que j’attendais de pied ferme. Le fait d’avoir choisi de créer un side-project (plutôt que de sortir IX sous le nom Paradise Lost) est un choix complètement justifié par Nick Holmes (voix) et Greg Mackintosh (clavier, guitare) et notamment le clin d’œil plus qu’assumé à leur œuvre de 1999. Je serais même tenté de dire que IX continue là où s’était arrêté Host : on retrouve ainsi les sonorités propres à la Cold Wave, l’effacement plus ou moins appuyé des guitares et la voix de Holmes bien mise en avant. Les intonations de celui-ci, couplées à ces sonorités electro font tellement penser à Depeche Mode que j’en ai fait mon accroche pour cette chronique (my bad). Mais limiter le disque à cette influence serait bien trop réducteur, le ton se veut moins pop, plus noir, plus froid, très « Paradise Lost » en somme. Petite illustration avec un extrait de la troisième piste de l’album, Divine Emotion :

Insanity yearns
Denying the worth
A tireless flame
The dying of words
A fire on the earth
Living with heartless shame

Que dire de plus ? Pour moi, ce disque est une très belle réussite ! Autant j’avais mis du temps à apprécier Host (de Paradise Lost), autant là j’ai été conquis directement : les arrangements de Greg Mackintosh complètent à merveille les lignes vocales de Nick Holmes. Et si comme moi, vous avez apprécié le virage electro de Paradise Lost, je suis persuadé que vous serez également conquis par IX !

* A noter que le disque (en version CD) existe sous deux formats : format classique avec 9 titres et format digipack avec 3 titres bonus (dont I Ran du groupe de new wave A Flock of Seagulls).