Behemoth
Opvs Contra Natvram
Genre black/death metal
Pays Pologne
Label Nuclear Blast Records
Date de sortie 16/09/2022

Site Internet

Behemoth est un groupe qui a connu une réelle effervescence durant la dernière décennie. En effet, certains iront jusqu’à dire que Behemoth a réussi à atteindre une notoriété comparable à celle de Cannibal Corpse, Mayhem ou Death. Nombreux sont ceux qui attribueront cette explosion à leur dixième album, The Satanist, sorti en 2014, jugé par plusieurs médias rock et metal comme étant l’un des meilleurs albums metal de la décennie, figurant en numéro un du palmarès des magazines Loudwire et Consequence of Sound, en numéro quatre pour le site metal-archives.com, en numéro neuf pour le magazine Revolver et en numéro dix pour Louder Sound. D’autres attribueront le gain en popularité de ce groupe polonais à la présence accrue du chanteur, guitariste et frontman Nergal dans le monde des réseaux sociaux. Quoi qu’il en soit, Behemoth est un groupe ayant atteint une notoriété immense, et chroniquer la sortie d’un douzième album sans le comparer à The Satanist se trouve être un défi. Par contre, avant d’entamer la chronique elle-même, il est important de contextualiser Opvs Contra Natvram.

Behemoth, formé en 1992, a connu seulement deux phases à travers sa discographie. La première, couvrant la période de 1992 à 1997, voit le groupe pratiquant du black metal à la norvégienne. C’est à partir de son troisième album, Pandemonic Incantations, publié en 1998, que Behemoth a innové et créé un style mélangeant le death et le black metal, marquant ainsi le début de sa deuxième phase. Les critiques furent élogieuses de 1998 à 2015 pour chaque sortie d’album jusqu’au onzième, le plus controversé d’entre eux, I Loved You at Your Darkest. Et c’est le 16 septembre 2022, après cet album hautement critiqué, qu’est publié Opvs Contra Natvram.

Ce nouvel opus de Behemoth mise davantage sur un aspect symphonique que les premiers albums de leur phase black/death metal. En effet, l’ajout de chorales de type congrégation dans les pièces The Deathless Sun, Vervs Christvs et Thy Becoming Eternal amplifient l’atmosphère satanique propre au groupe. Bien évidemment, l’emploi de ce type de chant rappelle la dernière composition sur l’album The Satanist, O Father O Satan O Sun. Bien que d’autres pièces telles que Neo-Spartacvs et Disinheritance n’incluent pas de chorales à proprement parler, il n’en reste pas moins que la présence de claviers dans ces compositions donne à l’auditeur une impression de grandiosité. Ainsi, au travers de ces cinq titres, on perçoit un désir pour Behemoth de retrouver ce son perfectionné dans l’album de 2014.

Bien qu’Opvs Contra Natvram soit évidemment présenté comme étant la continuité logique de The Satanist, il reste tout de même quelques éléments, inspirés du style heavy metal, pouvant être plutôt associés à I Loved You at Your Darkest. Les compositions Once Upon a Pale Horse, Off to War ! et Thy Becoming Eternal se voient être les pièces les plus répétitives et prévisibles de l’album. On y retrouve par contre bien évidemment toute la puissance caractéristique du death/black metal popularisé par Behemoth.

Finalement, en termes d’influences, le black metal est toujours présent, bien qu’il soit plus souvent entrelacé au death metal. Le titre Malaria Vvgata est certainement celui qui se rapproche le plus de la musique popularisée par les norvégiens au début des années 90.

En tout et pour tout, Opvs Contra Natvram est certainement un retour aux death/black metal rappelant The Satanist, bien que quelques éléments liés au heavy metal comme dans I Loved You at Your Darkest sont toujours présents. Pour tout fan de black/death metal, il s’agit d’un album intéressant, mais ceux qui recherchent un son repoussant les limites établies en 2014 avec The Satanist seront déçus. Ce qui est certain, c’est que Behemoth est sur un chemin plus prometteur suite à la sortie d’Opvs Contra Natvram qu’il ne l’était après l’album de 2018.