Ozzy Osbourne
Patient Number 9
Genre hard rock
Pays Royaume-Uni
Label Sony Music
Date de sortie 09/09/2022

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Comprenne qui pourra… Même si la mode est aux tournées d’adieux, personne n’imaginait un seul instant voir Ozzy Osbourne revenir aux affaires après la sienne, entamée voici quatre ans déjà. Victime de la maladie de Parkinson, le Prince des Ténèbres avait abrégé sa tournée d’adieux et rien n’indiquait qu’il serait apte à la reprendre… Tout cela, c’était juste avant la sortie de Patient Number 9, le single qui annonçait, dans la foulée, la sortie d’un nouvel album. Autant l’écrire de suite : Ozzy pète la forme. Il suffit de se laisser entraîner par ce premier single qui ouvre l’album. Avec Mister Jeff Beck himself à la guitare, les riffs sont efficaces et le refrain particulièrement accrocheur. On entre immédiatement dans le vif du sujet. Le clip est juste hallucinant, logique puisque sa réalisation a été confiée à Todd MacFarlane qui n’est autre que le dessinateur américain du comic Spawn, avec lequel Ozzy travaille sur la réalisation d’un comic qui accompagne la sortie de son album. Le titre est juste génial et détient un potentiel commercial énorme.

La suite est un peu moins consistante mais tout aussi intéressante. Ainsi, on apprécie le travail de Mike McCready, le gratteux de Pearl Jam, qui apporte un son bien heavy à son jeu de guitare sur Immortal. Sur Ordinary Man, le précédent album sorti en 2020, Ozzy Osbourne avait fait appel à Andrew Watt à la production. Le garçon a un CV éloquent puisqu’il a travaillé avec Justin Bieber, Elton John ou Eddie Vedder. Il avait osé pousser le Madman dans ses derniers retranchements en lui assignant des collaborations aussi farfelues qu’audacieuses (Elton John, Post Malone ou le rappeur Travis Scott). Cette fois, le producteur a puisé dans un répertoire plus en phase avec la période de gloire des eighties. Ainsi, le maître Tony Iommi y pose ses accords. L’association n’est d’ailleurs pas sans rappeler les heures fastes de Black Sabbath sur le très heavy No Escape from Now. Et que dire du solo de guitare du fondateur de Black Sabbath sur Degradation Rules si ce n’est qu’il s’agit d’une véritable prouesse de technicité en la matière. On retrouve aussi Zakk Wylde, le guitariste qui a longtemps accompagné Ozzy dans sa carrière solo, sur des titres plus lents mais très lourds aussi, où la patte du chevelu blond ne passe pas inaperçue, notamment sur le cogneur et très heavy Parasite ou sur le remuant My Darkness.

On notera aussi l’apparition d’Eric Clapton sur One of Those Days. Dès les premières notes, on croit avoir affaire à une ballade langoureuse un peu pop, mais il n’en est rien. Quelques riffs plus tard, on est plongé dans l’univers du Madman avec des paroles aussi géniales que « It’s One of These Days I don’t Believe in Jesus ». Et que dire des parties de guitare de Clapton. Elles claquent comme elles ne l’ont jamais fait avec Cream ! De la très très haute voltige ! Et cela même lorsque les notes s’adoucissent quelque peu. C’est quand même chouette quand Clapton se met à rocker à nouveau…

L’association avec Jeff Beck reprend aussi du sens sur A Thousand Shades qui montre bien combien les Beatles ont eu une influence sur la vie du Prince des Ténèbres. Ozzy Osbourne revient en force…

Duff McKagan (Guns ‘n Roses) et le regretté Taylor Hawkins (Foo Fighters) décédé en mars dernier, assurent la section rythmique sur certains titres. Il s’agit d’ailleurs des dernières productions musicales du batteur des Foo Fighters. Ozzy Osbourne s’est, une fois de plus, attaché les services des meilleurs, et cela s’entend tant la qualité de Patient Number 9 est évidente. Gageons désormais que ces titres s’inscrivent dans la durée. Ce serait amplement mérité…