Drenalize
Edge of Tomorrow
Genre hard rock/metal mélodique
Pays France
Label autoproduction
Date de sortie 23/09/2022

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Drenalize se donne les moyens de ses ambitions, notamment au niveau promotionnel. Et comme l’état d’esprit d’un groupe qui veut aller de l’avant se traduit forcément, certes dans certaines proportions seulement, dans sa musique, c’est avec enthousiasme et curiosité que nous nous lançons à la découverte des dix titres d’Edge of Tomorrow.

D’entrée de jeu, un bref instrumental en guise d’intro, où la guitare volubile est reine, donne le ton pour aboutir sur le riff nerveux et dynamique de Strangers in the Night. Drenalize nous mène là où se rejoignent le hard rock et le heavy metal de l’école américaine, tel qu’il se pratiquait, à l’origine, dans les années 80 et au début de la décennie suivante. Un très bon solo, un break aérien, semi-acoustique et une remontée en puissance confèrent à ce titre une belle dynamique qui le rend d’autant plus intéressant, alors que le côté très accrocheur, qui séduit l’auditeur dès le début, aurait déjà suffi au bonheur de tout un chacun.

No Miracle ne dénote pas par rapport à son prédécesseur, mais le côté limite heavy est remplacé par un groove propre aux groupes flamboyants de la vague hair metal, et songer à Slaughter ou Warrant à l’écoute de ce titre ne constitue pas une aberration.

Un peu plus loin, nous découvrons Thirty More Seconds, très belle ballade mi-acoustique, mi-électrique, avec un emprunt direct à Cinderella au détour d’un couplet : « You don’t know what you’ve got ‘til it’s gone ». Ceux qui connaissent, vous vous en rappelez, n’est-ce pas ? La construction de ce titre est aussi parfaitement conforme à ce qui est à même de susciter l’émotion : un début calme et une progression flamboyante qui débouche sur un final très doux. Mais il ne suffit pas d’appliquer une recette de fabrication pour faire en sorte qu’un titre fonctionne. Encore faut-il posséder un savoir-faire. Et comme vous l’avez déjà deviné, ce savoir-faire, les Nancéiens l’ont assurément.

Partant, il serait inutile d’égrener chacun des dix titres d’Edge of Tomorrow. Une mention honorable est cependant due à Passage en Force, très bon instrumental auquel il ne manque que les paroles. Ceci étant dit sans le moindre sarcasme, car la musique se tient très bien toute seule et n’a rien de lassant ou de démonstratif. Qui plus est, les guitares y sont à nouveau pour beaucoup, avec cette dynamique et cette volubilité dosée de façon à ne jamais trop en faire.

Relevons aussi le bref passage hurlé dans la dernière partie d’Into Madness, qui présente d’ailleurs des sonorités plus modernes. Pourquoi ? Mais après tout, pourquoi pas ? Dans le même ordre d’idées, les paroles déclamées sur un tempo très rapide et saccadé, à la manière d’un Mike Muir (Suicidal Tendencies), dans la dernière minute de Fast and Lethal, peuvent sembler légèrement hors contexte.

Mis à part ces petits bémols, Edge of Tomorrow se pose comme un très bon album de hard rock à l’américaine ; un genre intemporel et indémodable, n’en déplaise à certains, que bon nombre de jeunes formations, comme Drenalize, perpétuent avec talent. La voix chaude et veloutée de Chris Voltage et les guitares magistrales de Julien Angel Brunello et Max Waynn, qui enveloppent tout l’album, contribuent pour beaucoup à la réussite.