Pour sa toute première édition, le Montreux International Guitar Show pose ses valises au Casino Barrière de Montreux, du 29 avril au 1er mai 2022. Pour cette occasion, votre magazine metal se transforme, le temps d’un live-report, en magazine consacré aux instruments de musique, puisque Paulo Lopes et moi-même sommes conviés à couvrir la journée du samedi. Ainsi, le jour J, nous ne cachons pas notre enthousiasme à l’idée d’assister à ce rendez-vous regroupant les représentants des plus grandes marques de matériel musical !
D’où nous vient donc cet enthousiasme, pourriez-vous vous demander, nous qui sommes plus habitués à la chronique d’albums et de concerts ? À cette question, je répondrai par une autre : que seraient nos groupes favoris sans leurs guitares et leurs amplis ? Combien de groupes possèdent-ils une marque sonore les rendant reconnaissables ? De votre côté, combien d’entre vous, chers lecteurs, êtes-vous à jouer dans vos propres groupes et à rechercher votre propre marque sonore ? Si tel est le cas, cet article vous permettra peut-être de trouver votre bonheur, en dehors des marques habituelles.
Le premier stand que nous découvrons est celui de Blackdust Guitar Straps, tenu par la jeune Valaisanne Priscilla Mayor. La spécialité de cette marque consiste en la fabrication et la customisation de sangles de guitares en cuir, à la main bien entendu. En effet, pour qui prête un tant soit peu d’importance au look de sa guitare, ce dernier ne saurait être complet sans une sangle bien adaptée. De nos discussions avec Priscilla, il ressort que cette dernière apprécierait bien de voir des sangles de sa création tenir les guitares de Samael, représentants du Valais sur la scène black metal internationale ! Si le message pouvait passer…
Notre tour des stands se poursuit du côté de la marque française Skull Strings, bien connue de nombreux guitaristes de la scène metal. Un succès justifié, au vu de la grande variété de cordes proposée. Amateurs d’instruments à six, sept ou huit cordes ne peuvent qu’y trouver leur bonheur ! Gwendy Pavicich, représentante de Skull Strings, nous explique au cours d’échanges très enrichissants en quoi consistent les spécificités des cordes produites par la marque, particulièrement celles adaptées pour armer nos guitares et donner à ces dernières un son lourd et puissant. Elle nous fournit aussi de précieux conseils sur les gestes à adopter pour assurer une durée de vie prolongée aux cordes tout en conservant de la clarté de leur son.
Un peu plus loin, se trouve le stand d’une autre marque française, SP Custom, tenue par son directeur Jeremy Begoin. Cette entreprise fabrique des micros pour guitares de façon artisanale, entièrement à la main. Conçus avec un soin particulier, ces micros peuvent facilement rivaliser avec ceux de célèbres marques telles EMG, Di Marzio et Serymour Duncan. Du moins, c’est ce que semblent penser Loudblast, Myrath, Escape the Fate, et d’autres artistes ayant accordé leur confiance à la marque… Dans tous les cas, il est aisé d’y trouver ce que l’on cherche parmi la quantité de micros actifs ou passifs à disposition !
Juste à côté du stand SP Custom se trouve celui d’une autre marque française, ALH Effects. Fondée par deux jeunes Bretons, Alexandre et Vincent, sa spécialité réside quant à elle dans les effets sonores pour guitares. Du chorus au flanger, en passant par les distorsions bien sales, tout y est ! En outre, petit détail qui plaira à coup sûr aux amoureux de la nature, les pédales de distorsion possèdent la particularité d’être décorée d’illustrations d’animaux.
En continuant notre périple au milieu de ce labyrinthe de guitares, ce sont pourtant les basses de la marque Cortex qui attirent par la suite notre regard. Créées par le Genevois Pierre Camilleri, elles sont taillées en France par le luthier Paul Lairat qui s’applique à leur donner une finition de luxe ainsi qu’un design qui ne manque pas de style. Voilà de quoi faire vibrer les amateurs de quatre et cinq cordes ! Une telle qualité, cela va de soi, a un prix, qui s’élève ici à pas moins de 3000 CHF… Cependant, pour ceux qui seraient prêts à débourser une telle somme pour une basse Cortex, cet investissement pourrait bien être celui de toute une vie !
L’horloge tourne jusqu’à atteindre 16 heures, moment de notre rendez-vous avec Emanuel Cottier et David Rosset pour une interview sur le Montreux International Guitar Show, ou MIGS, que vous pouvez retrouver sur notre page Facebook ainsi que sur YouTube prochainement. J’en profite au passage pour remercier messieurs Cottier et Rosset une nouvelle fois pour le temps qu’ils nous ont accordé !
Bien que le programme de la journée comporte de nombreuses masterclass assurées par de grands noms comme Martin Miller, Ben Poole, Thibaut Cauvin ou Nick Johnston, nous privilégions les exposants pour cette première édition. Nous croisons ainsi de nombreux luthiers venant de divers pays, comme par exemple la Bulgarie ou la Hongrie, ainsi que des amis musiciens suisses.
Parmi les pays francophones, la Belgique a elle aussi droit à sa représentation au sein du salon, au travers de la marque d’amplis Invaders. Malgré une apparence compacte qui ne paie pas de mine et une puissance s’élevant à 50 Watts, le son produit par les engins de la marque envoie du pâté ! Les fondateurs d’Invaders proposent également à leurs clients une option permettant de personnaliser les haut-parleurs dans les box 2×12 ; le choix se fait, selon le style de musique, entre des Celestion ou des Eminence. Par ailleurs, pour se faire une idée de la capacité des amplis, rien de tel que d’écouter Evil Invaders, groupe de thrash metal compatriote de la marque. D’ailleurs, au vu des similitudes évidentes entre le nom de cette dernière et celui du groupe, je regrette de ne pas avoir pensé à poser la question de l’existence d’un lien entre les deux…
En fin de journée, notre tour du MIGS s’achève en beauté au stand du Tessinois Giulio Negrini, luthier créateur de guitares très haut de gamme. Ces petits bijoux à six, sept et huit cordes arborent un look taillé pour le metal, en particulier les modèles Morgoroth et la Shen, fleuron de la marque. La fabrication d’une guitare, assurée dans toutes ses étapes par le seul Giulio Negrini, nécessite un temps conséquent : 21 mois, selon les dires de ce dernier ! Ceci pour un résultat qui ne devrait laisser aucun guitariste de marbre ; en tout cas, pas nous, à qui le maestro a très aimablement permis d’essayer une de ses créations ! Cependant, et d’une façon évidente, les sommes à débourser pour se dire propriétaire d’une de ces dernières se révèlent à la hauteur de l’expertise et de la minutie de leur créateur… Comptez ainsi 8000 CHF pour la Morgoroth et, accrochez-vous bien, 14 900 CHF pour la Shen ! Tel est le prix du savoir-faire et de l’authenticité.
Aux environs de 20 h, la première journée du MIGS touche à sa fin et le salon s’apprête à fermer ses portes jusqu’au lendemain. Pour notre part, nous quittons cette première édition heureux des belles découvertes et rencontres que nous avons pu y faire, et impatients d’y retourner l’année prochaine !
Galerie Photo
Par Paulo Lopes
