James LaBrie
Beautiful Shade of Grey
Genre acoustique
Pays Canada
Label InsideOut Music
Date de sortie 20/05/2022

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La majorité de nos lecteurs connaît sans doute Dream Theater, ce prolifique groupe de metal progressif américain réputé pour sa maîtrise technique de ses instruments, ainsi que la complexité de ses compositions. Ce groupe est, depuis 1991, assuré au chant par James LaBrie. D’abord connu pour ses impressionnantes capacités vocales à tenir des notes aiguës, LaBrie a toutefois essuyé son lot de critiques dans les dernières années, notamment en raison de sa voix nasillarde lors des concerts, distincte de ce que l’on peut entendre en studio.

Outre Dream Theater, James LaBrie a également fait partie d’autres groupes, notamment Frameshift ou encore Mullmuzzler. Son plus grand projet externe relève toutefois de sa carrière solo, avec un premier album sorti en 2005. C’est ainsi que ce 20 mai 2022 marque la publication de son quatrième album studio en solo. Intitulé Beautiful Shade of Grey, ce dernier opus est composé de neuf chansons totalisant près de quarante-cinq minutes.

Pour cet album, LaBrie tente de se renouveler et délaisse la musique metal, afin de mettre sa voix au profit de l’acoustique. Ainsi, l’album retrouve dans l’ensemble des chansons plutôt calmes, qui s’identifieraient davantage à des ballades soft-rock, voire country-pop. James LaBrie se fait également plaisir en collaborant avec son propre fils, Chance LaBrie, qui assure la batterie.

D’entrée de jeu, l’album commence en force avec Devil in Drag qui est, à mon avis, la meilleure chanson de l’opus. Ce single, sorti originellement en mars 2022, retient l’attention principalement en raison des sonorités plutôt associées au rock progressif mélangées à des instruments à cordes plutôt funky, qui résultent en une très belle musicalité, suivies d’un refrain accrocheur. Rien de technique, comme on peut être habitué à l’entendre avec son groupe principal, mais la mixité du son est parfaitement maîtrisée, ce qui est très agréable à l’écoute.

Pour gagner mon intérêt, cet album aurait mérité de contenir plus de chansons musicales, comme Give and Take ou encore Hit me Like a Brick. Ces morceaux, tout comme le premier, se démarquent par leur musicalité accrue, qui ne met pas nécessairement l’accent sur le chant. Ces morceaux sont composés dans le style du rock progressif, en délaissant l’acoustique, les rendant plus entraînants et accrocheurs.

James LaBrie cherche toutefois à se prouver dans de nombreuses ballades, notamment Supernova Girl, Wildflower et Sunset Rain. Ces titres, sans grande musicalité, permettent au chanteur de montrer l’étendue de son talent, en allant chercher une grande variété de tonalités. J’ai personnellement un peu moins accroché sur ces chansons, que je trouve de moindre intérêt. On est ici à des années-lumière d’une chanson metal, mais je dois admettre que LaBrie m’a impressionné par la qualité de sa voix et… Bon, c’est son album solo, je lui donne le droit de se mettre en valeur.

Bien que ce ne soit pas ma préférée, la piste What I Missed constitue définitivement mon coup de cœur. Introduite par un bref interlude issu de la plage précédente, Conscience Calling, on se laisse graduellement envoûter par la mélodie du piano et la musicalité qui culmine en intensité, aboutissant à un refrain des plus accrocheurs. La pièce est dans l’ensemble très belle et originale, c’est nécessairement un incontournable de cet album.

Bref, j’ai bien aimé. N’en déplaise à nos lecteurs affamés de metal progressif, Beautiful Shade of Grey est purement constitué de ballades acoustiques, sans technicité et à faible intensité. Toutefois, les amateurs de musique de tous genres seront comblés par les diverses mélodies, l’agencement des instruments dans les titres susmentionnés, ainsi que la qualité supérieure du son.