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Elma Niacci est un compositeur d’origine française vivant au Québec. Il nous livre un nouvel album, Fleurs d’Octobre, officiellement lancé le 25 décembre dernier, après Twenty six minutes (2020) ainsi qu’Étincelles (2019).
Vaporeux, onirique, mais tout sauf instigateur de la paupière lourde. Les cordes vibrent et parfois percutent, sous forme d’une légère passive agressivité. C’est évolutif, transitif : un voyage se déroulant comme une ascension. On atteint une brisure, un fracas, de l’intensité sans démesure avec une généreuse part d’émotivité. Le premier titre, Des Gouttes d’Eau Sombre, ne laisse pas indifférent. Elma établit un lien avec l’auditeur, sa guitare nous parle.
Le deuxième s’inspire fortement des visuels et d’ambiances de Sergio Leone ainsi que d’Ennio Morricone, figures illustres de renommée du cinéma Western Spaghetti.
C’est quelque peu dissonant, voire « dreamy ». Echos d’Une Lune Rouge se ressent de façon mystique et pourrait aussi accompagner des visuels d’Alejandro Jodorowsky.
Le tout représente bien une nuit dans un désert glacial, abandonné à un triste sort et nous laissant prier pour un retour chaleureux du soleil levant.
Le troisième titre œuvre dans une saturation de couches sonores agissant comme un calfeutrant douillet, les guitares rythmiques nous soulèvent du sol et les mélodies nous communiquent à l’oreille multiples discours. Les nombreuses facettes vont de part et d’autre, se chevauchant entre elles afin de produire le résultat escompté : voyager, se laisser transporter au gré des cordes.
Fleurs d’Octobre est le premier extrait qui me fit découvrir le monde d’Elma Niacci. L’écoute attentive me rappela le caractère solennel de la formation de Portland (Etats-Unis) Agalloch. Mais ici tout est instrumental ; libre à nous d’y apposer nos mots, notre perspective. Fleurs d’Octobre se veut classique, d’inspiration Neofolk, voire romantique et est sans aucun doute très réussi. La structure y est différente, plus abrupte, évocatrice et directe, impulsive. On se rend plus rapidement au but. C’est la plage titre et avec raison.
Ce qui Brise la Glace s’en suit. Le ton me fait penser à Earth moins les répétitions et la langueur. Une version vitaminée, plus vivante. On y retrouve une mélodie qui se fraie un chemin de façon timide et modeste vers, ce que j’espère, est quelque chose de beau.
Pour le prochain titre, Quand une Etoile Percera cette Nuit, l’approche est quelque peu post-rock mais sans batterie. Le tout se veut une ode au ciel nocturne et étoilé. Une offrande aux constellations. C’est plus léger, moins saturé, plus aéré, plus épuré. D’un grand talent. Un vrai pèlerinage sur six cordes.
Fermez les yeux maintenant. Avec cette trame sonore, vous voyagez à l’intérieur de vous-même. Les mélodies se suivent, s’enchainent et propulsent l’auditeur dans un amalgame de sensations, de stimuli fort agréables. Peu à peu et après plus de la moitié de l’album en écoute, je dois affirmer que je reconnais une certaine signature propre à l’artiste. Et c’est d’un certain réconfort.
Avec le monde dans lequel on vit actuellement, il fait bon pouvoir s’évader, plus que jamais. Le dernier morceau illustre bien cette volonté dans la démarche artistique. Dans les compositions d’Elma Niacci, on ressent souvent de la contemplation, du questionnement, du doute ou tout simplement la quête d’une beauté perdue qui ne demande qu’à être reconquise.
Sur cette dernière piste sous le thème de la mer, Ces Vagues et Marées Incessantes, je vous cite Ronnie James Dio :
« We’re lost Children of the sea
We made the mountains shake with laughter as we played
Riding in our corner of the world
then we did he demon dance and rush to nevermore ! »
Album disponible en CD sur Bandcamp!