Rhapsody of Fire
Glory for Salvation
Genre Power Metal symphonique
Pays Italie
Label AFM Records
Date de sortie 26/11/2021

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Nouveau vocaliste, nouvelle saga ; tel a été le motto de Rhapsody of Fire en 2019, année de la sortie de The Eight Moutain, premier volet de la (future) trilogie Nephilim. En novembre de cette année, et après la sortie de l’EP « teaser » I’ll Be Your Hero, les géants du Power Metal symphonique lui donnent une suite, intitulée Glory for Salvation. Après la sortie de quelques extraits, dont le titre éponyme un tantinet décevant car trop peu hymnesque à mon goût, que vaut donc ce nouvel album ?

Glory for Salvation se permet un début sur les chapeaux de roue avec Son of Vengeance, un titre aux accents très « rentre-dedans ». À l’écoute, un premier constat s’impose, plutôt positif : après quelques productions au mixage déséquilibré mettant trop en avant les guitares au détriment du reste, l’ensemble trouve un équilibre agréable aux oreilles. Guitares, orchestrations, chant choral et lead s’accordent plutôt harmonieusement, au service d’un ensemble combinant éléments du Rhapsody « moderne » et du Rhapsody « old school », harmonieusement aussi. Parmi ces éléments old school, on pourra apprécier les sonorités folks à la flûte et au violon sur Terial the Hawk et son intro narrative Eternal Snow. Tout est très carré, soigneusement structuré, réglé comme du papier à musique…

Un peu trop, peut-être. Au fil de l’écoute, les morceaux s’enchaînent sur un fil conducteur bien tendu, qui ne bouge pas, ou alors très peu… d’où mon impression que Rhapsody of Fire reste dans la retenue et le classicisme, au détriment de la fantaisie qui fait le charme du power symphonique du groupe depuis ses débuts. Le titre du milieu de l’album, Abyss of Pain, est ainsi sûrement le plus abouti, livrant une belle démonstration de composition et des talents de chacun. Cependant, ses presque onze minutes ne tardent pas à traîner en longueur. I’ll Be Your Hero, un autre des extraits promotionnels, sait être entraînant et marqué par son message sur l’héroïsme, mais reste classique dans sa structure. De tous les musiciens, Roberto de Micheli est sans doute celui qui parvient le mieux à se lâcher lorsque l’occasion lui est donnée de shredder. L’amatrice de basse que je suis apprécie tout autant la place accordée à Alessandro Sala.

Il en est de même pour les parties vocales, qu’il est bien évidemment impossible de ne pas évoquer quand on parle de Rhapsody of Fire. Giacomo Voli possède une voix puissante et maîtrisée, cela est indéniable, et en fait des démonstrations remarquables dans des titres comme le dynamique Maid of the Secret Sand, au refrain haut perché, ou sur l’hymne The Kingdom of Ice. Néanmoins, à l’instar de la partie instrumentale, son interprétation souffre d’un certain manque de fantaisie et de lâcher-prise, notamment sur les ballades comme Magic Signs. Chains of Destiny dégage, a contrario, une belle énergie communicative… Dommage, tout de même, de devoir attendre le dernier titre de l’album pour en ressentir pleinement l’alchimie !

Au-delà de toutes considérations purement musicologiques, Glory for Salvation se veut lumineux, porteur d’un message chargé d’optimisme et d’espoir en cette période où les nuits se font longues et le futur incertain. Bien que n’atteignant pas le degré d’« epicness » du Rhapsody of Fire des années 2000-2010, il ne fait nul doute que ses mélodies et sa thématique universelle sauront toucher le cœur du héros qui sommeille en chacun et chacune. Ainsi, s’il ne révolutionne ni le genre ni la carrière du groupe, Glory for Salvation offre une bonne dose de positivité qui illumine l’hiver à venir.