Aephanemer
A Dream of Wilderness
Genre Death Metal mélodique/symphonique
Pays France
Label Napalm Records
Date de sortie 19/11/2021

Site Internet

Aephanemer est un groupe de death metal mélodique formé en 2014 à Toulouse. A Dream of Wilderness est le quatrième album de la discographie du groupe, deux ans après l’excellent Prokopton, qui avait déjà fait l’unanimité, tant au niveau des critiques de la presse spécialisée que des mélomanes métalleux. Composé de neuf morceaux, de deux bonus (Old French Song et Le Radeau de la Méduse en version française) ainsi que de sept versions instrumentales, A Dream of Wilderness est délicieux du début jusqu’à la fin, sans aucune fausse note au programme.

Servie par une production exceptionnelle, l’œuvre gagne une touche épique grâce au synthétiseur et les violons sur certaines pistes apportent un côté symphonique très agréable. La voix de Marion Bascoul est encore plus rageuse qu’à l’habitude. Les riffs de guitare de Marion et Martin Hamiche sont d’une virtuosité légendaire, le tout agrémenté de la furieuse double pédale de Mickaël Bonnevialle et de la basse de Lucie Woaye Hune. Cette dernière a d’ailleurs le mérite d’être bien calibrée, contrairement à beaucoup d’enregistrements de groupes où la basse est trop souvent absente.

La puissance mélodique et la qualité d’écriture de la musique et des textes sont remarquables et feront entrer le groupe parmi les plus grands. Ils n’ont en effet rien à envier à leurs collègues scandinaves, dont les influences sont habilement exploitées ici.

Bien qu’il soit très difficile de choisir un morceau préféré parmi les neuf, quelques-uns sortent du lot. Antigone, sorti sous forme de single, représente la force tranquille à l’état sauvage. Sur cette composition furieusement épique et puissante, le chant growlé de Marion est vraiment impressionnant, de même que le blast beat de Mickaël. Le riff principal d’Of Volition est sans conteste mon préféré de l’album, à la fois mélodique et intelligemment brutal.

L’album comporte deux versions du titre Le Radeau de la Méduse, une en anglais et une en français en « bonus ». C’est cette dernière qui a retenu toute mon attention car le fait de chanter dans la langue de Molière constitue une plus-value non négligeable que Marion a réussi à sublimer, par l’interprétation comme par le texte. Un côté « bodomesque » qui vient me toucher directement et qui prend aux tripes se ressent également dans l’ambiance de la chanson. L’aspect « pirate metal » et les influences scandinaves prennent ici tout leur sens.

Strider, le titre le plus symphonique du lot, apporte la preuve une fois de plus que le groupe peut écrire des morceaux variés et surprenants. La rapidité déconcertante d’exécution fait aussi partie des qualités de ces talentueux musiciens et musiciennes — le groupe étant formé de deux membres masculins et de deux féminins.

A Dream of Wilderness constitue sans nul doute sans faute pour le quatuor toulousain qui a de beaux jours devant lui et qui va bientôt défendre ce petit bijou sur scène. Pour le moment sont prévues trois dates, au Portugal, en Norvège et en Suisse. Je les ai découverts pour ma part en première partie d’Alestorm en 2019 à Québec et j’ai adoré leur prestation et leur présence sur scène. C’est rare qu’une première partie m’ait fait autant triper… Hâte de les revoir un jour au Québec ! Longue vie à Aephanemer.