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Qui va piano, va sano, comme l’affirment les Italiens. Cet adage s’applique plutôt bien au groupe Sound of Memories. Formé en 2010 par Alain « Del », Luis « Lucho » (guitares) et Fabien « Fab » (basse), le groupe prend le temps de stabiliser son line-up et d’expérimenter avec un EP, Living Circles, avant de sortir en 2015 un premier album, To Deliverance, qui reçoit un accueil chaleureux. Fin 2020, c’est avec retard mais non sans enthousiasme que le trio devenu quintet présente son second opus, fruit de quatre ans de travail, intitulé The Sand Within. L’attente en valait-elle la chandelle ? Coupons d’emblée court au suspense : oui.
Revendiquant des influences death old-school, thrash et heavy metal, Sound of Memories les distille avec maîtrise et savoir-faire tout au long des cinquante minutes d’écoute. Après une intro éponyme allant crescendo, Life Ascending et son ouverture sur la voix puissante de Florent propulsent l’auditeur dans l’univers que le groupe a su se forger en dix ans de carrière. Un univers bâti sur des mélodies catchy que ne renieront pas les fans de Carcass et des In Flames et Children of Bodom de la première heure, ainsi que sur de bonnes grosses rythmiques thrash bien senties. Les titres State of Grace et le sus-mentionné Life Ascending en constituent de bons exemples, de même que Black Virgin et son intro inspirée de Slayer. Un rien de metal progressif, également, dans la structure des morceaux et la mise en avant de la virtuosité de chacun des instrumentistes. Mention spéciale aux lignes de basse ainsi qu’au solo de Fate and Doom, aux accents néoclassiques.
The Sand Within se permet toutefois par moments de laisser de côté les rythmiques rapides pour d’autres plus posées. Ces baisses de tempo, bien loin d’être synonymes de baisses de rythme, révèlent au contraire certaines surprises des plus plaisantes de l’album. Parmi elles, on retiendra l’intense Soul Asylum ou encore le très contrasté et presque reposant The Shivering Whisper. La présence de vocaux clairs ; ceux de Florent sur The Mirror Behind, titre un tantinet mélancolique, et ceux de Max Cuillerat, frontman du groupe de death progressif Daturha, sur le final The Last Architect, créent aussi un contraste bienvenu. Je regrette un peu, tout de même, de ne pas en entendre plus que ça… Peut-être sur un prochain album ?
Dans l’attente de cette potentielle quatrième sortie, il ne fait nul doute que The Sand Within ravira les amateurs de death mélodique. Fort de ses influences diverses et d’une maîtrise technique impeccable sur tous les niveaux — y compris du mixage sonore qui fait la part belle à chacun des cinq musiciens —, son écoute se rend accessible et fluide. Le quintet montre qu’il sait trouver son équilibre entre ses influences old-school et sa part de modernité et mettre en valeur ses talents. Avec Sound of Memories, la France semble bien avoir trouvé son In Flames…