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Qui a dit que le metal et la musique trance n’étaient pas compatibles ? On remarque de plus en plus de genres hybrides dans le metal moderne, et la fusion de ces deux styles musicaux, quoique très différents dans leurs sonorités respectives, prend tout son sens puisque l’on écoute en général l’un comme l’autre pour son intensité. Rage of Light est un très bon exemple d’un groupe qui effectue une telle fusion avec bon goût, et leur second album, Redemption, démontre que sortir des niches conventionnelles dans l’approche stylistique peut donner naissance à un résultat fort intéressant. Avec une chanteuse aussi à l’aise dans le chant mélodieux que dans les cris rauques impressionnants, des riffs aux sonorités Djent, de multiples effets de synthétiseurs ainsi que des percussions électroniques, la formation suisse sait comment bien marier plus d’un sous-genre du metal avec la trance, et leur album fraîchement paru le 8 décembre dernier marque un pas de plus vers un son encore plus raffiné.
Rage of Light a vu le départ de sa chanteuse originale au début de l’année 2021, et c’est à peine quelque temps plus tard que Martyna Halas, d’origine polonaise, a rejoint le trio en tant que nouvelle vocaliste. Son arrivée est une aubaine pour le groupe, puisque sa performance tout au long de Redemption démontre la polyvalence dont elle est dotée. Les harmonies qu’elle effectue sont particulièrement satisfaisantes à entendre. Toutefois, ce qui est encore plus satisfaisant, ce sont les hurlements d’outre-tombe que Martyna Halas maîtrise si bien. En effet, ceux-ci ne sont pas trop nombreux mais juste assez pour que leur effet soit exponentiellement ressenti lorsqu’on les entend.
De plus, les effets au synthétiseur se marient surprenamment bien aux riffs mélodiques et bien rythmés autour desquels les chansons sont généralement construites. Le son des guitares est très clair et grave. Ces riffs varient de « breakdowns » classiques à des harmonies à deux guitares magnifiques. La toute fin du titre Exploder illustre bien cette harmonie grâce à un passage intense autant metal que trance, presque dubstep. Les cris de Martyna Halas contrastent avec l’instrumental exclusivement techno — y compris les percussions — pour créer une fin de chanson intense et originale.
Un autre bon exemple qui démontre que la trance se fond très bien lors de « breakdowns » se trouve vers la moitié du morceau Breaking Infinity. Celui-ci s’achève par un riff aux guitares ainsi qu’aux synthétiseurs suivant les percussions. Toute cette instrumentation est complétée par Martyna Halas hurlant « Welcome to the Abyss! » ; s’ensuit un solo de guitare en gamme diminuée. Sur la fin, le tout s’accélère et les synthétiseurs embarquent, créant une recette parfaite au chaos en contexte de spectacle. Pour un musicien qui compose à la fois les partitions de guitares, de synthétiseurs et de percussions programmées, Jonathan Pellet effectue un travail assez impressionnant, et pouvoir écouter le fruit de ses efforts constitue d’après moi une source d’inspiration pour les musiciens en devenir.
Il est bon de voir de plus en plus d’excellents groupes pour lesquels des femmes sont chanteuses. De même, il est toujours agréable de découvrir des groupes qui fusionnent différents types de musiques, qu’il s’agisse de metal ou non. Pour ces raisons, Redemption de Rage of Light constitue un nouvel album-clé pour les auditeurs ouverts d’esprit et d’oreilles qui recherchent de la nouveauté musicale intense et originale, dans le bon sens du terme.