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L’album s’ouvre avec Innocent que l’on prend directement tel un uppercut en pleine face. La musique des Scandinaves fait preuve de simplicité et va droit à l’essentiel, là où le Thrash est le plus incisif. La production est claire, puissante et volontairement datée, notamment au niveau de la ligne rythmique. Le son nous ramène avec un certain plaisir à la fin des années 80, à un moment où ce style musical commençait à bien s’établir dans le paysage sonore de l’époque.
Avec beaucoup de conviction, Prestige réussit la jonction entre tradition européenne et savoir-faire américain. Nous ne sommes pas loin de formations issues de la Bay-Area telles que Testament ou Death Angel, mais on peut également y discerner des influences germaniques comme Sodom et surtout Destruction.
Les brûlots que sont Exit et le terrible You Weep font partie des moments forts d’un album d’une indiscutable qualité. On pourrait peut-être reprocher une certaine redondance de l’ensemble et une absence quasi permanente des breaks traditionnellement présents dans ce type de production. Ce n’est pas totalement faux, rares sont en effet les occasions de reprendre son souffle durant ce déluge de Thrash old school, souvent très rapide. Le titre Ready est un parfait exemple de cette tendance.
Prestige n’oublie toutefois pas de nous proposer des riffs variés, parfaitement maîtrisés et balancés dans les oreilles de l’auditeur aux moments adéquats.
La plage de fermeture Prime Time nous surprend quelque peu avec une intro acoustique et un rythme plus lent en comparaison du reste du disque. La construction y est aussi inhabituelle, assez éloignée de la célérité généralisée des quelque quarante-trois minutes proposées.
