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Assez populaire en Allemagne et au Japon, le combo souffre pourtant d’un manque de reconnaissance dans le reste du monde, malgré une discographie bien fournie, sans réelle fausse note.
La première chose qui vient à l’esprit à l’écoute du premier titre Where Ravens Fly, après une intro dispensable de deux minutes, est la production claquante et soignée faisant la part belle à la section rythmique. La batterie et les lignes de basse sont à la fête, pour le plus grand plaisir des amateurs de gros son. Brainstorm se distingue de la scène allemande traditionnelle par une approche plus « européenne » de sa musique. Nous ne sommes pas loin non plus du Heavy Metal américain à la Helstar ou Vicious Rumours, pour preuve le fantastique Turn of the Light, au riff acéré et au refrain soigné, une constante chez les Teutons.
Ceux-ci modulent avec beaucoup d’à-propos les différents morceaux du disque, alternant rythmiques rapides et chansons plus mid-tempo comme sur le single sorti en vidéo Glory Disapears. Pour ne jamais lasser l’auditeur, les Allemands ont plus d’un tour dans leur sac et nous en font profiter au maximum. Tout en respectant un cahier des charges bien précis, ceux-ci parviennent au tour de force de titiller notre curiosité. On a à chaque fois l’envie de poursuivre l’écoute pour savoir ce que ceux-ci vont nous proposer. Un album qui s’écoute d’une traite, en somme.
Nous sommes, c’est indéniable, en terrain connu. Brainstorm perpétue le style qui lui a permis d’acquérir au fil des années une solide fan-base dans son pays d’origine. Le tout ne souffre d’aucun temps mort, tout est bien en place. Pourtant, il manque un petit grain de folie, une étincelle salvatrice… ce qui était présent, en fait, sur Unholy, le deuxième album du groupe, sorti en 1998. Ce dernier bénéficiait d’une production moins étincelante, quasi underground, et la folie des débuts qui animait les Allemands y trouvait sa moelle épinière, son épine dorsale. Tout n’était qu’un déluge de son brut et le plaisir auditif s’en trouvait décuplé.
Revenons à Wall of Skulls, il est difficile de lui trouver des défauts et ce n’est pas mon but non plus. La qualité est au rendez-vous une fois de plus. On pourrait même dire que c’est la meilleure sortie du combo depuis Downburst en 2008, lui qui sort un album tous les deux ou trois ans depuis quasi un quart de siècle, sans fléchir. Une discographie sans fausse note, ou si peu, voilà un C.V. bien rempli pour une formation qui mériterait sans aucun doute de franchir un palier avec ce nouvel opus, même s’il est sans doute trop tard.
Néanmoins, Brainstorm reste, à l’instar de son compatriote Gamma Ray, une valeur sûre du Heavy / Power européen, malheureusement trop peu présent sur scène en dehors de sa contrée.
Je vous recommande fortement ce disque, il est rempli de bons titres (tous en fait), End of Innocense, Stigmatised, Solitude (dans lequel apparaît furtivement Peavy Wagner de Rage) et le très radiophonique Holding On en sont de bons exemples.
Du très bon boulot !