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Vous connaissez probablement The Misfits, groupe légendaire du Horror-Punk fondé par le non moins légendaire Glenn Danzig, auquel a succédé l’éponyme Danzig en 1987. Toutefois, étiez-vous nombreux à connaître Samhain ? Actif entre 1983 et 1987, ce projet également mené par Glenn Danzig a constitué une influence majeure pour Metallica au cours de sa courte carrière. Malheureusement, le syndrome de l’enfant du milieu dont il a souffert et continue de souffrir a contribué à sa négligence par les plateformes musicales. Cette année, sous l’impulsion du label Black Donut Records, pléthore d’artistes rendent justice à ce groupe de l’ombre dans la compilation World Without End: An Underground Tribute to Samhain.
De prime abord, on pourrait redouter qu’une compilation consacrée à un unique groupe tombe dans la monotonie. Fort heureusement, l’éclectisme des artistes a tôt fait de démontrer que ces craintes sont infondées. Après un démarrage sur les chapeaux de roue avec la reprise très rentre-dedans de Black Dream par Atomic Kavemen et Marron Chaplin, la compilation nous mène vers des revisites revêtant des tons plus psychédéliques. Parmi elles, se distinguent Moribund par Night Goat, donnant une impression d’alcoolisation massive, et I Am Misery par Bovine Nightmares, chaotique et au chant schizophrénique — et à la durée plus longue que la moyenne pour un titre de punk ! Preuve, s’il en est, que les bêtes à cornes ont du plomb dans les tripes.
Dans son hommage à Samhain, World Without End délaisse par moments quelque peu les sonorités brutes du Horror-Punk au profit d’un son lissé. Les reprises de All Murder, All Guts, All Fun par Spellgrinder et d’Archangel par Energy illustrent bien cette modernisation, qui pourra peut-être en gêner certains mais reste loin d’être désagréable aux oreilles… Jusqu’à arriver finalement à Death… in its Arms par Matte Martin. De par son atmosphère calme et mélancolique, cet ultime titre apporte à la compilation une conclusion posée, qui tranche avec son début agressif et qui pourra donner l’envie à certains de danser un slow en s’imaginant sur la piste de danse du Batcave de Londres…
Modernisant le Horror-Punk de Samhain tout en restant Old-School dans l’âme, World Without End s’adresse tout autant aux fans de longue date de Glenn Danzig, qui apprécieront la revisite, qu’à ceux ne connaissant pas cette partie de sa carrière, qui quant à eux apprécieront la découverte d’un groupe injustement laissé de côté, dans l’ombre de ses plus célèbres grand et petit frères. Un pas de plus vers la revalorisation et la préservation du patrimoine méconnu du son underground des 80’s.