Alexander
I
Genre Funeral Drone
Pays Canada/Allemagne
Label Schneider Collaborations / Plastic Head
Date de sortie 09/04/2021

Site Internet

De prime abord, ma première perception fut la pochette. Je ne connais pas l’artiste, je me mets en mode analyse automatiquement tout en me gardant un suspense. À quel type de musique ai-je affaire ? Je pense à Borknagar car l’artwork m’y fait drôlement penser. Je pense aussi à du Metal progressif…hummm… Allez hop, trêve d’analyse, je charge la première pièce.

Une première offrande de quinze minutes. Je suis abordé par une lourde basse texturée d’effets enveloppants. Je me sens tout de suite au pays du Drone. Ce style n’est pas pour tout le monde. Pour les non-initiés, on parle ici d’extrême lenteur. On joue avec les fréquences (basses ici) et on voyage au gré des variations texturées tout en gardant une ligne directrice appliquée comme un mantra voulant nous faire entrer dans une sorte de transe. C’est progressif et évolutif. Il faut être patient et savourer chaque seconde.

Amateurs de rapidité (Thrash et compagnie), vous allez mourir d’ennui mais si vous avez l’esprit ouvert, tentez le coup ! Alexander I est, comme son titre le laisse prédisposer, le premier effort de ce duo de Kyle Alexander McDonald (de la formation Canadienne Zaum), formation que j’ai eu le plaisir de voir en concert. Déjà, au sein de Zaum, on peut apprécier la touche Ambient et astrale de Kyle qui y joue du même instrument. Il est efficacement épaulé par Jörg Alexander Schneider qui lui fait dans le Free Jazz au sein du duo.

Les percussions complexes et appliquées de Jörg amènent une tout autre dimension à ce que nous sommes habitués d’entendre dans le Drone. C’est très évolutif et intéressant. Les vocaux de Kyle se veulent oppressantes et caverneuses. Les fans de Funeral Doom s’y retrouveront facilement.

La deuxième pièce intitulée Runes continue la descente aux enfers avec davantage de rythmiques plus rapides et frénétiques à mesure que les minutes s’écoulent, nous piégeant dans un univers lourd et sans retour. Le chaos est bien installé, un cauchemar enveloppant et étrangement confortant laisse l’auditeur perplexe et dénaturé.

Alexander I est une collaboration ambitieuse qui devrait se frayer un chemin parmi les grands de ce genre déjà existant, et j’oserais parler de Merzbow, Sunn O))) ainsi que Boris.