Insane (Victims)

Insane est une formation suédoise qui propose un Thrash Metal sale et lourd teinté d’éléments de Death Metal comme le chant et l’agressivité de l’ensemble musical. Le groupe a vu le jour en octobre 2009 à Kristinehamn, à 270 km de Stockholm et a déjà sorti trois démos, deux EP, un split, une compilation sous forme de cassette et un album. Mis à part le batteur et le bassiste, le line-up est le même depuis la création du groupe.

Les thèmes préférés de nos thrasheux suédois au niveau des paroles sont la guerre, la mort, la violence et la politique, thèmes assez classiques pour un groupe de Metal, on va pas se le cacher ! L’ambiance générale est assez terrifiante et c’est ce que le quatuor recherche, il le fait avec brio.

Victims est donc le deuxième album complet du groupe. Les thèmes abordés ici sont principalement des histoires qui ont rapport avec le monde malsain des meurtres sordides qui ont eu lieu un peu partout à travers la Suède. Cet opus est encore plus obscur et glauque que son prédécesseur Evil sorti en 2017.

La production est subtilement underground et garage, on a l’impression d’écouter une démo d’un groupe Thrash des années 80 tellement c’est old-school et gras. L’effet rétro est subtilement maîtrisé et l’auditeur n’y voit que du feu. Sorti en 2021 ? Incroyable ! Au niveau des influences, on retiendra The German Big Four Of Thrash (Sodom, Tankard, Kreator, Destruction) mais également des formations cultes comme Sepultura, Slayer ou Exodus.

Deux singles ont vu le jour avant la sortie du disque, chronologiquement : Sinister Night et The Sword, mais ce n’est pas ces deux pièces qui ont particulièrement retenues mon attention.

Le chant est anxiogène au possible, à mi-chemin entre les deux premiers albums de Sepultura, et le chant du regretté Chuck Schuldiner du groupe Death. Les guitares sont parfaitement balancées : elles ne font pas trop brouillon et les riffs sont hyper calibrés et efficaces. La double pédale est présente mais j’en aurais pris un peu plus, et la batterie en général est également un peu trop timide à mon goût. Quant à la basse, elle fait le travail mais il faut tendre l’oreille pour l’entendre, ce qui arrive trop souvent dans ce genre de productions.

Les compositions sont efficaces, intenses et malgré le fait qu’ils ne réinventent rien au genre, la magie opère et l’auditeur est séduit par l’authenticité, la rage et la vitesse d’exécution. Les dix chansons sont dans la même veine mais quelques cartes sont à sortir du jeu, j’ai particulièrement aimé les compositions suivantes :

• Sanitarium : frais, créatif et incisif, le solo de guitare est percutant !

• Oblivious Mind : du classique Thrash à l’état brut, rapide et sauvage avec toujours le côté sombre en ligne de mire.

• Maximum Force : l’introduction est plus moderne que le reste des sonorités de l’album, le reste tabasse avec sa batterie féroce et son solo de guitare qui part dans tous les sens.

Cet album va plaire aux puristes du Thrash old school, sortez vos vieilles vestes en jeans patchées et vos ceintures en balles de fusil, ça cogne sévère ! Un bel hommage par le biais de la perpétuation de la belle tradition du Thrash Metal d’antan. Une galette à ne pas mettre dans les mains d’un néophyte de ce genre musical que j’affectionne particulièrement.

Petit fun fact : en faisant mes recherches j’ai trouvé 21 groupes de Metal qui portaient le nom d’Insane, c’est vrai que niveau originalité on a vu mieux, mais le plus important c’est le contenu musical !