Hate
Rugia
Genre Blackened Death Metal
Pays Pologne
Label Metal Blade Records
Date de sortie 15/10/2021

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Formé en 1992 à Varsovie, Hate passera ses trois premières années d’existence à faire sa place sur la scène Black Metal en sortant trois CDs démo, avant de finalement sortir son premier album en 1996, intitulé Daemon Qui Fecit Terram, qui se fera remarquer. Au cours des dix ans qui ont suivi, le groupe a sorti quatre albums de plus, donnant naissance à plusieurs compilations.

Hate s’est souvent vu faire de l’ombre par les grands noms de la scène polonaise, comme Vader, qui inspira énormément la scène Metal des années nonante, Behemoth ou encore Decapitated. Mais malgré cela, ces musiciens ont toujours su se mettre en avant avec des albums toujours plus personnels. Car oui, à leurs débuts, ils faisaient du Death Metal teinté d’ambiances légèrement black. Mais à partir de 2010, Hate a sorti pas moins de six nouveaux albums, tenant compte de leur dernier-né. C’est à partir de là que s’ensuit l’évolution sonore que nous connaissons maintenant, c’est-à-dire du bon gros Blackened Death Metal. Pour imager, prenez le côté sombre de Behemoth et incorporez le groove de Vader, saupoudrez le tout d’esprit Black Metal et de « corpse paint » et vous obtiendrez Hate.

Un douzième album après moins de trente ans de carrière, ce n’est pas rien. Rugia est composé de neuf titres pour un peu plus de trente-cinq minutes d’écoute. D’ailleurs c’est le titre éponyme qui ouvre les hostilités, très agréable et très recherché, il débute sur des sons de cloche d’église accompagnés par des riffs très accrocheurs. Mais ce titre n’est que l’amuse-bouche de cet album. C’est ensuite The Wolf Queen qui arrive à mes oreilles, et là PAF, une claque monstrueuse. Le titre se veut très brut de décoffrage avec des parties plus lentes et plus hargneuses, mais là où je suis conquis, c’est en découvrant de solo de guitare magique, digne d’un véritable guitar hero. Dans ce style de musique, c’est assez rare pour être souligné.

Après un morceau d’une telle qualité, on s’attend forcément à être déçu par les suivants. En tout cas, cette pensée m’a traversé l’esprit. Hate l’a balayée en une seconde avec la suite de l’album, Exiles of Pantheon et ses refrains très carrés, Saturnus et ses riffs atypiques et rapides sont, eux, aussi extrêmes que bien construits, tout en restant brutaux, mais redoutablement efficaces. Un peu plus loin on retrouve un titre légèrement moins énergique par moments, mais tout aussi bien que les autres, il s’agit de Resurgence, qui apporte un vent de fraicheur à la scène polonaise. Sans parler des deux derniers morceaux qui portent à eux deux le coup de grâce.

Pour conclure, quand j’ai écouté Rugia pour la premier fois, je pensais savoir à quoi m’attendre, et bien je me suis trompé. Sur beaucoup de morceaux, certains passages m’ont clairement surpris car je ne m’attendais pas à trouver tout ça sur cet album, que j’imaginais plus Black Metal. Je m’explique : du blast beat à fond, des basses qui vous retournent l’estomac et des solos de guitare qu’on aurait plutôt imaginés dans un groupe de Heavy ou de Power. Pour moi, cet album est l’un des meilleurs du groupe et s’il continue comme ça, c’est lui qui risque de faire de l’ombre aux plus grands… Vader n’a qu’à bien se tenir !!!! Je trouve que Hate mériterait tellement plus de visibilité vu son talent !