White Stones
Memoria Viva
Genre death prog
Pays Espagne
Label Reigning Phoenix Music (RPM)
Date de sortie 28/06/2024

Site Internet

White Stones est une formation constituée autour de Martín Méndez, bassiste d’Opeth depuis plus de vingt-cinq ans. Avec Memoria Viva, troisième opus du groupe, Martin Mendez rend hommage à ses origines uruguayennes en nous offrant des textes intégralement en espagnol.

Le thème des chansons évoque notamment notre situation dans un monde à l’avenir peu encourageant.
Le line-up du groupe est globalement inchangé depuis Dancing into Oblivion, son précédent album, et, comme pour ce dernier, Memoria Viva a été enregistré aux Farm of Sounds Studios et mastérisé par Gerard Porqueres, qui livre un travail de qualité.

Memoria Viva, premier titre éponyme de l’album, est un instrumental à l’ambiance lourde, quasi lovecraftienne. On enchaîne sur Humanoides, qui démarre sur une intro prog avant d’attaquer les choses sérieuses avec le chant growl d’Eloi Boucherie, et qui se termine en douceur avec des arpèges de guitare hispanisants.

La chanson suivante, D-Generación, est sans doute ma préférée de l’album : elle est simple, ne relâche pas la pression et bénéficie d’un riff sympa et accrocheur.

Puis arrive Zamba de Orun, instrumental introduit par une guitare classique et une flûte, oscillant entre prog et jazz, mais dont la longueur de presque quatre minutes fait tomber le rythme général de l’album, ce qui était déjà le problème du précédent LP du groupe.

Le titre suivant, La Ira, consacré à la cupidité et au désir de pouvoir qui hantent chacun de nous, démarre par des claquements de mains quasi-flamenco et relance vigoureusement la machine, s’achevant sur des éclats de rire démoniaques.

Malheureusement, Somos, un nouvel instrumental assez insipide, vient à nouveau plomber l’ambiance.
Les deux chansons suivantes, Gritos al Silencio et Vencedores Vencidos, reviennent au genre qui nous intéresse et sont toutes deux efficaces.

Le dernier titre, Yemayà, est également un instrumental prog/jazzy avec arpèges de guitare, flûte et caisse claire jazzy, et va clore Memoria Viva sur le bruit des vagues.

À l’arrivée, sur les neuf titres de Memoria Viva, seuls cinq sont des chansons metal, d’ailleurs tout à fait réussies, les quatre autres titres étant des instrumentaux qui m’ont laissé un peu indifférent, bien qu’étant un amateur de prog et de jazz, un peu comme s’il fallait régulièrement quitter le moshpit pour aller faire de la relaxation au spa du coin.

Précisons qu’avant de me plonger dans cette chronique, j’avais réécouté le dernier brûlot des fous furieux de Brujeria, dont les textes sont eux aussi en espagnol, et que leur tabassage a sans doute faussé mon approche de l’univers de White Stones. Il n’empêche que, pour moi, le metal prog se caractérise par un mélange de styles au sein d’un même morceau, pas par une alternance de chansons metal et d’instrumentaux jazzy indépendants les uns des autres.

Pour conclure, si Memoria Viva est un album agréable à écouter, il est possible que le métalleux n’y trouve pas vraiment son compte, et que Martín Méndez devrait consacrer un album exclusivement au prog/jazz, qui lui permettrait de nous offrir parallèlement un LP vraiment metal.