Dream Theater
Parasomnia
Genre metal progressif
Pays États-Unis
Label InsideOut Music
Date de sortie 07/02/2025

Site Internet

Fan de Dream Theater depuis leurs débuts, je m’étais progressivement détourné du groupe lorsque les musiciens ont commencé à délaisser la formule qui faisait la force de leurs premiers albums : ce parfait équilibre entre virtuosité instrumentale et sens aigu de la mélodie, au profit d’une course effrénée à l’exploit technique individuel.

J’ai néanmoins continué à donner sa chance à chaque nouvelle sortie du groupe, sans jamais retrouver ce qui me faisait vibrer dans leur musique. Certes, chaque album comportait un ou deux bons titres, mais ils étaient noyés au milieu d’un déluge de notes superflues qui ne faisaient qu’alourdir les compositions, leur ôtant tout intérêt pour quelqu’un en quête d’émotions.

Qu’allait-il en être de Parasomnia, le seizième album des Américains qui marque le retour tant attendu de Mike Portnoy après treize ans d’absence ? Deux chemins semblaient possibles : soit poursuivre dans la voie technique et virtuose initiée par John Petrucci depuis le départ de Portnoy, soit effectuer un retour aux sources vers les éléments fondamentaux qui avaient forgé leur succès initial.

La réponse se situe finalement à la croisée de ces deux approches. Dès les premières mesures de l’instrumental In the Arms of Morpheus, le son caractéristique de Dream Theater surgit avec cette signature sonore unique qui a fait leur renommée à travers les décennies. Le retour de Mike Portnoy derrière les fûts apporte immédiatement une dynamique familière, rappelant les grandes heures du groupe.

Tout au long de Parasomnia, on retrouve cette fusion entre puissance progressive et sensibilité mélodique qui est la signature historique de Dream Theater. Les longs titres comme le cinématique Dead Asleep ou le monumental The Shadow Man Incident, véritables fresques musicales riches en rebondissements, s’enchaînent avec fluidité, évitant l’écueil de la lassitude qui avait pu entacher, ces dernières années, les productions du groupe.

Le retour du batteur prodige n’est certainement pas anodin dans cette nouvelle dynamique. Sa présence semble avoir insufflé un nouvel élan, un souffle de créativité qui rappelle les grandes heures du groupe. Les arrangements conservent cette sophistication qui distingue Dream Theater, mais sans toutefois retomber dans l’excès de complexité technique qui avait pu éloigner certains fans, dont moi.

James LaBrie chante admirablement bien et est capable de passer avec une remarquable aisance des passages les plus introspectifs aux moments de puissance explosive. Sa performance vocale, couplée à l’excellence de chaque musicien à son instrument, contribue à donner à Parasomnia cette dimension émotionnelle qui transcende la pure virtuosité instrumentale.

Les morceaux s’articulent comme les chapitres d’un roman musical, chacun racontant une histoire, développant une atmosphère. C’est probablement ce qui le distingue des albums récents du groupe : la capacité à raconter, à émouvoir, et non plus à impressionner par une technique instrumentale stérile.

Parasomnia est un très bon album de Dream Theater, sans réelle prise de risque, mais qui renoue enfin, et pour mon plus grand plaisir, avec son côté le plus mélodique.

Un retour réussi pour Mike Portnoy et pour le Dream Theater !