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Découvert par hasard au Sweden Rock Festival 2024, j’avais été subjugué par la prestation intense d’Avatarium, à laquelle je n’avais pourtant pas prévu d’assister. De retour chez moi, je me suis immédiatement plongé dans l’univers des maîtres du doom mélancolique suédois, devenant rapidement fan de leur discographie. Leur précédent album, Death, Where Is Your Sting ? m’a particulièrement marqué et continue de me captiver à chaque écoute. C’est donc avec une impatience non dissimulée que je me suis lancé dans la découverte de leur nouvelle création, Between You, God, The Devil and The Dead.
Pour cet album, plutôt que de répéter inlassablement la recette qui leur a, jusqu’ici, valu tant de louanges de la part de la presse comme du public, les musiciens ont fait le choix d’un retour à leurs racines doom.
Alors que Death, Where Is Your Sting ? explorait des territoires musicaux calmes et variés, les titres de Between You, God, The Devil and The Dead s’ancrent davantage dans le doom metal classique, tout en conservant leurs influences diverses (blues, psychédélique, rock progressif, folk, hard rock). Les riffs massifs qui parsèment l’album constituent un hommage appuyé au genre créé (entre autres) par le grand Black Sabbath.
Pourtant, si chaque titre est baigné de riffs pesants, les Suédois s’emploient à créer différentes ambiances donnant à chacun d’eux une atmosphère particulière. Ainsi, les heavy Long Black Wave, Being with the Dead, Until Forever Again et l’instrumental Notes from Underground s’habillent de riffs inquiétants, lourds comme des pierres tombales, I See You Better in the Dark possède une énergie très occult rock 70’s. My Hair Is On Fire (But I’ll Take Your Hand) sonne, quant à lui, comme une lente marche funèbre.
Seuls Lovers Give a Kingdom to Each Other et Between You, God, The Devil and The Dead, titre qui donne son nom à cet album, ne bénéficient pas de la puissance apportée par la guitare électrique. Le premier déploie une atmosphère folk psychédélique, tandis que le second se révèle être une ballade d’une beauté déchirante sur laquelle la voix envoûtante de Jennie-Ann Smith transcende la mélodie, portant le morceau vers des sommets d’émotion.
Sur Between You, God, The Devil and The Dead, chaque instrument joue un rôle crucial dans la construction sonore. Que ce soit la basse profonde de Mats Rydström, la batterie polyvalente d’Andreas Habo Johansson, les nuances guitaristiques de Marcus Jidell qui passe sans difficulté d’un riff puissant à une caresse bluesy, et la voix magistrale de Jennie-Ann Smith, tous fusionnent pour créer une œuvre riche en émotions.
De plus, l’album bénéficie d’une qualité d’écriture et de composition impressionnante, offrant une place prépondérante aux arrangements soignés. La production claire et aérée, dirigée par Marcus Jidell lui-même, met parfaitement en valeur l’alternance entre moments de pure poésie mélodique et passages ténébreux angoissants, le tout interprété avec une précision chirurgicale, sans pour autant se perdre en démonstration futile.
Between You, God, The Devil and The Dead est l’œuvre d’un groupe mature, sûr de ses qualités et fier de ses racines ancrées dans les 70’s, et qui, par son évolution constante, permet au doom metal de se réinventer. L’album devrait définitivement imposer Avatarium comme un groupe majeur de la scène doom et lui ouvrir les portes d’un avenir radieux qu’il mérite amplement.
