Khemmis
Deceiver
Genre Heavy / Doom Metal
Pays Etats-Unis
Label Nuclear Blast Records
Date de sortie 19/11/2021

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En 2020, avec leur EP Doomed Heavy Metal, les Américains de Khemmis démontraient qu’ils étaient capables de reprendre un énorme classique de Dio sans faux pas. Cette année, les trois Américains récidivent en sortant un nouvel album qui, s’il en porte le titre, n’a rien d’un Deceiver. Ce nouvel opus se révèle même digne de leurs prédécesseurs, quoique plus peaufiné et davantage mélancolique par moments. À l’instar de ses confrères Pallbearer et Spirit Adrift, le groupe inscrit sa musique dans une nouvelle vague de Doom, en alliant à la perfection le Metal de la vieille école à un Doom assez traditionnel. Toutefois, ici, je me permets de vulgariser. Khemmis se perfectionne d’album en album et, comme une pierre brute à tailler, se révèle de plus en plus comme un joyau qui mérite notre attention.

Avec Deceiver, Khemmis reste fidèle à une recette gagnante mais donne plus, va plus loin. Ici, pas question de lésiner sur les détails. De plus, suite au départ du bassiste Dan Beiers, les trois comparses restant aux commandes se sont bien retroussé les manches et ont accompli une bonne besogne. Le titre d’ouverture, Avernal Gate, brise la glace de façon abrupte pour nous mettre dans le bain et nous mener par la suite à plonger dans des eaux connues. Je me dois de souligner la force particulière des titres Living Pyre et House of Cadmus. Les plus de huit minutes de Shroud of Lethe comportent quant à elles des moments dignes des rois du doom/death — Opeth, pour ne citer que cet exemple.

Certains fans, peut-être, regretteront de ne pas retrouver les sonorités de Hunted, considéré par beaucoup comme l’album charnière de la carrière de Khemmis. Néanmoins, Deceiver ouvrira les portes à de nouveaux fans par la même occasion. Phil Pendergast démontre de bien belle manière son évolution en tant que vocaliste et nous surprend par moments, agréablement. Khemmis accorde également une importance particulière à son batteur Zach Coleman, qui sait manier différents styles et surtout passer en un tournemain des rythmes simples aux tornades de blast beats imprévisibles. Le dernier morceau, The Astral Road, est plus long, moins pointu et agressif par rapport aux autres, ce qui pourrait laisser certains fans sur leur faim. Pour ma part, si ma première écoute intégrale m’a laissé quelque peu perplexe, les suivantes m’ont mené à apprécier.

Ainsi, selon moi, c’est au bout de plusieurs écoutes que Deceiver acquiert sa véritable valeur. Entre titres que l’on peut qualifier d’authentiques réussites et d’autres plus moyens, l’album comporte son lot d’imperfections. Il plaira tout de même, à n’en pas douter, à plus d’un auditeur.