fleshgod apocalypse
Fleshgod Apocalypse
Opera
Genre death metal symphonique
Pays Italie
Label Nuclear Blast
Date de sortie 23/08/2024

Site Internet

Pour la petite histoire, Opera est le tout premier opus sur lequel ne figure pas Paolo Rossi, bassiste et fondateur du groupe. Suite à son départ en 2024, Francesco Paoli a repris la basse et Veronica Bordacchini l’exclusivité du chant clair.

Avec Opera, Fleshgod Apocalypse s’impose comme un groupe capable de proposer une œuvre puissante, mêlant death metal symphonique et opéra et unissant l’intensité émotionnelle et la virtuosité technique, le tout inscrit dans un récit profondément introspectif et inspiré. Francesco Paoli, devenu chanteur principal, puise en effet dans sa propre expérience de survie après un accident quasi mortel (no sport, comme disait Churchill) pour donner vie à une série de morceaux qui abordent des thèmes de douleur, de renaissance et de résilience. L’album, composé pendant sa convalescence, porte une authenticité brute, quasi déconcertante, et une intensité qui prend aux tripes. Chaque chanson se tisse dans une narration personnelle sur la fragilité de la vie et le courage de surmonter l’adversité.

L’un des titres les plus marquants, Bloodclock, illustre parfaitement cette fusion d’intensité symphonique et de profondeur émotionnelle. Inspiré par les visions que Paoli a eues lors de son accident, ce morceau transporte l’auditeur dans un univers sombre et amène à s’interroger sur sa propre expérience. Paoli a confié avoir revécu, comme dans un film, les moments où sa vie défilait devant ses yeux. Ces visions – de sa famille, de son propre fils creusant sa tombe – illustrent le désespoir, mais aussi une lueur de survie qui traverse toute la composition. L’imagerie morbide et la puissance orchestrale des chœurs créent une atmosphère oppressante et captivante, transformant la souffrance personnelle en une épopée musicale d’une grande intensité​.

Matricide 8.21 est un autre titre profondément personnel. Il s’agit là d’un morceau qui sert à la fois de lettre d’excuse et de rédemption envers la mère de Paoli. Après son accident, voir la douleur dans les yeux de sa mère a éveillé en lui un sentiment de culpabilité intense. Ce titre traduit le poids de cette souffrance partagée et la volonté de Paoli de se pardonner tout en cherchant la compréhension de ses proches. La musique s’élève comme un hymne cathartique, où l’orchestre et les guitares se rejoignent pour exprimer une dualité entre l’amour familial et le besoin de s’affranchir du passé. La combinaison de ces éléments symphoniques et des growls profonds de Paoli plonge l’auditeur dans une intensité émotionnelle rare, où chaque note semble refléter un processus de guérison et de libération​

L’album se conclut avec Till Death Do Us Part, une chanson qui célèbre l’espoir, malgré l’adversité. Dans ce morceau, la voix de Veronica Bordacchini incarne le positif, apparaissant comme une force lumineuse dans l’obscurité de l’expérience de Paoli. Ce dialogue avec l’espérance, qui se manifeste dans la douceur de la voix de Bordacchini face à la brutalité des riffs, symbolise l’acceptation et la reconstruction de soi après un traumatisme. L’ambiance opératique du morceau, enrichie par une orchestration complexe, transforme cette conclusion en une véritable ode à la résilience, rappelant que, malgré les épreuves, tout est surmontable avec détermination et foi en l’avenir​

En somme, Opera n’est pas seulement un album : c’est une exploration artistique et personnelle où Fleshgod Apocalypse repousse les limites du metal symphonique en mariant les extrêmes. Cet album s’adresse autant aux fans de longue date qu’à ceux en quête de récits profonds et authentiques, offrant une immersion totale dans un univers où la musique devient un exutoire de l’âme humaine. Bien qu’il soit extrêmement personnel, Opera n’est pas seulement réservé aux puristes de Fleshgod Apocalypse ou aux amateurs de musique torturée. Une lecture plus simple est également possible tant l’album est accessible. Petit coup de cœur personnel pour l’intro de l’album, Ode to Art (De’ Sepolcri), absolument divine.