Bonjour et merci pour votre disponibilité ! Le 11 octobre est sorti votre nouvel album Alcyon. Aussi, afin de faire connaissance, pouvez-vous présenter Solventis depuis sa création jusqu’à aujourd’hui ?
Sol : Le projet Solventis a émergé d’un besoin urgent de création qui me tient depuis l’enfance, clé de guérison d’un grand soutien au long de mon début de parcours accidenté. J’ai commencé en composant des chansons dans ma chambre d’ado, que j’ai enregistrées avec les moyens du bord sous la forme d’un EP, Wintersongs, en 2018. J’ai par la suite été rejointe par un bassiste, un violoniste et un percussionniste, avec lesquels nous avons enregistré un premier album, Of Dusk and Dawns, en 2020. Après deux ans à jouer ensemble, certains des membres ont choisi de se consacrer à d’autres voies professionnelles. Ça m’a fait beaucoup de bien de me réapproprier le projet, de pouvoir créer Alcyon en y intégrant de nouveaux sons, de nouvelles textures. Melody m’a rejointe en 2023, donnant à Solventis sa forme actuelle.
Personnellement, Solventis me fait penser aux vents solaires. Quelle est la signification exacte de votre nom ?
Sol : Solventis est la combinaison de deux mots : sol, le soleil en latin, en référence à la devise latine sine sole nihil : sans soleil il n’y a rien, et la citation verba ventis : jeter sa parole au vent.
Pouvez-vous nous présenter Alcyon, votre nouvel album ? Comment a-t-il été composé ?
Sol : Alcyon est sûrement l’album le plus proche de moi que j’ai sorti jusqu’ici. Le voir achevé clôt un chapitre d’intensité houleuse qui m’a submergée le matin du 1er novembre 2019, lorsque des souvenirs d’une autre vie ont déferlé dans ma mémoire et ne m’ont plus lâchée. Ces parcelles d’images très lumineuses étaient accompagnées d’une vive et déchirante mélancolie et de la grande douleur d’une perte. Certaines des chansons ont été écrites à ce moment-là, d’autres lorsque je me suis à nouveau retrouvée en solo en 2023.
Dans quel studio avez-vous enregistré ?
Sol : Au Nekopolis studio à Toulouse. Mon très cher ami Florent Soler y officie et nous avons travaillé les nouveaux sons de Solventis ensemble. Ces instants de création sont très précieux, Florent me comprend profondément et sait donner corps à ce que j’imagine. Je lui dois beaucoup.
Qui s’est occupé du son du mastering ?
Sol : C’est également Florent qui a masterisé l’album !
Qui a réalisé votre pochette ?
Sol : J’ai beaucoup hésité pour cet artwork. Pour les deux albums précédents, j’avais une idée précise de ce que je voulais mais, pour celui-ci, ça s’est avéré plus compliqué. Il mélange plusieurs éléments. J’avais linogravé une petite fée qui me parlait beaucoup et une amie m’a suggéré de la recréer en photo. Melody, qui est aussi photographe, a pris une photo de moi en mouvement. Puis nous l’avons envoyée à Raphaelle Monvoisin, qui avait déjà réalisé la couverture de notre premier album Of Dusk and Dawns, pour qu’elle crée l’artwork d’Alcyon à partir de ces éléments. On en est très contentes !
À travers vos clips et vos photos, j’ai le sentiment que Solventis dégage un univers assez pur et éthéré. Quels sont les thèmes que vous aimez aborder dans vos morceaux ?
Sol : Certains morceaux parlent de mon expérience spirituelle, d’autres sont clairement une forme de catharsis. Je parle de mes émotions, d’événement traumatisants, de guérison, de santé mentale, d’amour… J’écris aussi des chansons pour des personnes qui me touchent, c’est notamment le cas de Folia dans le nouvel album.
D’ailleurs, pouvez-vous nous décrire votre processus créatif ?
Sol : Je crée quand une émotion forte me traverse. En général, j’attrape ma guitare, un carnet ou je m’installe au piano et je me laisse porter. Il en sort un morceau brut que je retravaille ensuite.
Vous avez des chansons en anglais ainsi qu’en français. Comment se fait le choix de la langue ?
Sol : Il y a des textes qui me viennent en anglais, d’autres en français. Ce n’est pas vraiment réfléchi. Je trouve que l’anglais permet plus facilement de faire passer des émotions brutes, sans trop de filtre. Ce n’est pas ma langue maternelle, alors peut-être que je me cache un peu derrière aussi. Quant au français, j’écris des poèmes depuis l’enfance dans cette langue et je la maîtrise mieux. Pour certaines paroles, j’ai hésité. Primevère et Rifts ont notamment été écrites dans les deux langues, et j’ai choisi celle qui résonnait le plus.
Vous avez changé de label entre votre premier album et Alcyon. Comment s’est fait le choix ?
Sol : Avec l’évolution un peu plus rock/shoegaze de notre musique, nous avions envie de nous retrouver dans un label qui pratique ce style. Le fait que Lili Refrain, dont on adore la musique, soit chez Subsound Records nous a motivé à les contacter. On est ravies qu’ils nous aient répondu favorablement, c’est un chouette label. On reste très contentes de notre collaboration avec Steelwork Maschine chez qui notre précédent album Of Dusk and Dawns est toujours disponible en vinyle édition limitée dorée.
Vous êtes parties sur une belle tournée. Qui se charge de trouver les dates ?
Sol : On a travaillé avec Black Speech Booking pour notre tournée européenne de l’hiver dernier et la tournée française qui arrive.
Avec quels artistes aimeriez vous collaborer ?
Sol : J’adorerais ouvrir pour Sylvaine et rejouer avec Kaelan Mikla.
Melody : Kalandra !
Pour terminer, un petit quizz : vous souvenez-vous du premier album que vous avez acheté ?
Sol : La BO de Princesse Mononoke au Virgin Megastore de Toulouse, quand j’étais au lycée.
Melody : Vengeance Falls de Trivium, acheté à la FNAC de Toulouse quand j’étais en école de photo.
Votre premier concert en tant que spectatrices ?
Sol : Un orchestre de chambre à la Halle aux Grains à Toulouse à dix ans, avec mes parents.
Melody : Graeme Allwright avec ma mère, quand j’avais sept ans. Son énergie et sa lumière m’ont marquée pour toujours.
Votre premier concert en tant qu’artistes ?
Sol : Dans un bar, je faisais du bodhran pour un duo irlandais à 19 ans.
Melody : En 2022, avec mon projet solo Moon Before Sunrise, lors d’une de mes expos photos.
Votre plus grande influence, musicale ou non ?
Sol : J’adore la peinture romantique, mon tableau préféré c’est Parmi les Vagues d’Ivan Aïvazovsky. Je aussi suis très touchée par la musique celtique et baroque — la Follia de Vivaldi m’émeut énormément — et la poésie de Rainer Maria Rilke entre autres. Mes temps dans la forêt sont également une grande source d’inspiration et de création.
Melody : Les Kinks, la poésie des sœurs Brontë et Klavdij Sluban, un photographe franco-slovène qui travaille en argentique, en noir et blanc avec beaucoup de flous et de textures.
On est également toutes les deux fans inconditionnelles de Jane Austen !
La question que je n’ai pas posée et que vous auriez aimé que je vous pose ? (en y répondant)
Nos plats préférés !
Sol : Les FRITES !
Melody : Tacos mexicain croustillant !