Dark Funeral, Hate, Pénitence Onirique, RüYYn, Houle, FT-17
Le Champilambar, Vallet (FR)
Date 20 septembre 2024
Chroniqueur K-ro
Photographe Vanessa Sorin
https://muscadeath.fr

Arrivée à Vallet (en France), accueil impeccable avec MOOffice comme d’habitude, et la première interview du Muscadeath : FT-17 va bientôt commencer, elle arrivera sur vos écrans prochainement. Une chance de les avoir, ils jonglent entre balances et interviews, heureusement qu’ils sont sept sur scène. Je croise Aurélien des éditions des flammes noires et quelques têtes connues, donc je suis presque à la maison. Ce fest commence décidément très bien.

Le monde attend déjà devant l’entrée, l’ouverture des portes a lieu à l’heure, Ben et les bénévoles sont au taquet. FT-17 entre en scène, sans crier gare, la voix d’Hugo résonne et un essaim de metalleux et metalleuses se dirige au pied de la scène. Rodolph de FT-17, nous a briefés, les chansons extraites des trois albums seront jouées dans l’ordre chronologique des faits historiques qu’elles évoquent. Le piano, décrit bien souvent comme glacial, permet de s’ancrer ou se réancrer dans la réalité, en solo, ou en duo avec Tom et Hugo pendant les interludes. Pendant le 2e morceau, La fleur au fusil, les changements de rythme et le solo de guitare sont incessants. Je reviens sur le duo chanté par Tom et Hugo qui est intéressant, le travail de la voix de Tom ajoutée à celle d’Hugo, le doublement des voix est peut-être ce qui donne la profondeur, ils sont à l’unisson et pourtant il y a une différence l’un sans l’autre, une belle dualité d’un seul être : Marcellin, personnage central de l’album Marcellin s’en va​-​t’​en guerre. C’est Tom qui introduit La poursuite, et oui Hugo sort de scène pour changer de costume, l’époque change et la tenue militaire évolue en fonction de celle-ci, le képi laisse place au casque, le bleu change mais la guerre est toujours là. Le morceau est long, à la fin de celui-ci Hugo s’est changé, et dans sa nouvelle tenue, il énonce une nouvelle lettre. Je reviens sur la place du piano qui intervient aussi dans certains morceaux. Je crois que l’esprit symphonique n’est pas que dans le type d’instruments utilisés, il est aussi et surtout dans la composition et l’enchaînement des mélodies comme dans l’armée des taupes ou Les baïonnettes de Corbény.

Une pause pour le matos et les derniers réglages et Houle démarre son set à 19 h 40. Le phare aveugle les chalands réunis sur cette plage ou falaise pour voir ces marins confrontés au chaos. Le début du premier morceau est sombre, les artistes sous leurs cirés noirs jouent vite, très vite. Une petite pensée pour ma photographe Vanessa qui va devoir trouver un moyen de faire de belles photos car entre les capuches, les cheveux, les lumières rouges, bleues,… et les masques pour certains groupes, la tâche va être ardue en ce festival. La chanteuse, Adsagsona, alterne growl et voix claire presque parlée, cela peut parfois sortir de l’écoute du morceau, le son de son micro est parfois noyé dans la musique mais le groupe est impressionnant. Le batteur a des « riffs » très intéressants avec des boucles qui se décalent, des répétitions qui restent en tête et des changements de rythme très bien exécutés. Pendant le deuxième morceau, il fait tomber son ciré pour laisser apparaître la marinière, la tenue de scène du groupe. Le travail des éclairages est magnifique, la lumière se fait chaude, la batterie adoucit son rythme et la force de ses coups fond petit à petit, la guitare distille ses notes comme le calme après la tempête. Le coucher de soleil est de courte durée, le combat reprend sur un rythme presque militaire martelé… Ce batteur, Vikser (Maxime Pons) est un demi-dieu !

Le public ne s’y trompe pas, le merch est pris d’assaut et les membres du groupe répondent volontiers aux nombreuses sollicitations. Un concert qui valait le coup !

Une petite pause pour le dîner, le fest a encore évolué cette année, les CB sont directement acceptées aux stands dédiés aux rafraîchissements et à la restauration, ce qui désengorge la terrasse au profit de tous.

La suite des événements est plus classique avec RüYYn et Pénitence Onirique. RüYYn dessert un black classique. La salle se remplit, il pleut dehors, les guitares saturent mais le maquillage et les flammes réchauffent l’atmosphère. On sort des concepts band ou pas avec RüYYn qui est à l’origine un one man band, mais je vous rassure, ils étaient quatre sur scène, une recherche sur le line up s’impose pour les plus intéressés.

Plus speed que RüYYn, les hommes masqués et encapuchonnés de Pénitence Onirique jouent vite. C’est dû au style, j’avoue que c’est très, voire trop répétitif pour moi. L’éclairage qui tout à l’heure collait si bien à la musique et à l’ambiance dessert un peu le décorum prévu par le groupe et aveugle régulièrement le public. Dommage. Le son est trop fort malgré le public de plus en plus nombreux, il est temps de prendre l’air.

23 h 15 : le batteur de Hate, Nar-Sil, ouvre le bal sur fond de musique et chants guerriers. Le chanteur arrive sur les planches. Est-ce que l’on est « fucking ready », visiblement oui…

Tiermes, le bassiste, harangue le public, ça y est ! C’est parti ! La batterie tabasse, vive la maîtrise de la double pédale et l’année 1983, année de la naissance de celle-ci, c’est bon, appuyé par la basse. Tiermes maîtrise ses cordes qui résonnent dans la salle. Adam the First Sinner, statique derrière son micro, nous balance une voix sortie des entrailles, de ses entrailles, de la profondeur de son âme. Domin ne démérite pas. En effet, le niveau est allé crescendo. Un bon set, le public est là pour le groupe qui le lui rend bien. Franchement, la première journée du Muscadeath nous donne une bonne dose de son. Vivement la confirmation demain !

Dark Funeral, la tête d’affiche, cette voix, celle de Heljarmadr depuis dix ans, ce son tellement reconnaissable ! Depuis quand ? Combien de concerts ? Leurs maquillages identiques depuis des années, les costumes travaillés et impeccables mais surtout cette puissance qui nous ramène à l’essence du style. Tout est impeccable, les variations de rythme, de voix, l’enchaînement des morceaux, nous avons des pro en face de nous, une valeur sûre que l’on aime. La batterie a été entièrement changée, l’éclairage est plus fixe, c’est plus confortable pour le spectateur. Je kiffe, ne serait-ce que pour la double pédale. Eh oui, encore elle. Je crois qu’aujourd’hui, les batteurs étaient bons, et que l’ingénieur du son et leur surélévation sur scène leur a donné les moyens d’être entendus, ou je développe une certaine obsession o_O.

Le Muscadeath, les bénévoles tellement souriants, agréables et serviables, nous ont, comme toujours, bien accueillis au Champilambar. Merci et à demain !