Salle Avel Dro à Plozévet, France
Date 6 et 7 mai 2022
Chroniqueur Norn
Photographe -
https://www.courtsofchaos.fr

Planifié sur deux jours, le festival Courts of Chaos a proposé principalement du heavy et du death, avec comme têtes d’affiche Asphyx et Cirith Ungol (une première en France pour ce dernier).

Habitant le Nord Finistère, j’ai fait la route tranquillement vers le Sud Finistère, direction Plozévet, sous un beau ciel bleu. Arrivé vers 12h15, donc limite à la bourre pour le set d’Herzel, j’ai été surpris de constater que pas mal de monde attendait dehors pour entrer. J’ai topé assez facilement un pote qui attendait tranquillement l’ouverture des portes et qui m’a appris que deux groupes seraient absents ce premier jour : Nagasaki Sunrise et Midnight Priest, pour cause de Covid. D’où l’ouverture plus tardive du fest, un passage de Herzel à 13h15 et un double set de Night Demon !

P’tit topo rapide avant d’entrer dans le vif du sujet : comme les précédentes éditions, le fest s’est tenu dans la salle Avel Dro qui affiche une capacité de 700 personnes. Et je pense pouvoir dire qu’on n’a pas été très loin du sold-out, vu l’affluence dans la soirée !

Allez hop, premier groupe de la journée de vendredi, à savoir Herzel ! C’est un peu particulier, dans le sens où la quasi-totalité du groupe officie au sein de La Vonologie, association à l’origine du festival. Mais ça n’a été en rien en frein, tant la qualité de la prestation a été bonne ! Herzel évolue dans un registre heavy épique, piochant de ci, de là, quelques influences bretonnes. On retrouve ainsi régulièrement des motifs musicaux typiques de la musique bretonne, avec une répétition de certains phrasés sur différents riffs comme sur L’épée des Dieux ou L’Ultime combat. Petite touche sympathique, le chant est en français, et ça passe carrément bien ! On a eu droit entre autres aux deux morceaux de leur premier EP/démo, à savoir Unis dans la gloire et Nominoe qui sont d’excellents titres ! Bref, très belle prestation d’Herzel, avant de retrouver du monde et se boire une p’tite IPA légère (élaborée par la brasserie La Débauche, tout un programme) en papotant.

On enchaîne sur Iron Flesh, groupe de death originaire de Bordeaux. J’ai trouvé ça sympathique, mais sans plus : ça jouait bien, mais c’était finalement assez classique dans l’exécution. De ce fait, rien de trop marquant (à mes oreilles, en tout cas).

S’en est suivi le set d’Hexecutor, groupe de thrash de Rennes, grand habitué des lieux ! En effet, ils étaient présents sur la première édition du Courts of Chaos (et sur un des warm-up aussi, de mémoire). Au programme, plusieurs titres issus de leurs deux albums. Mais je n’ai pas été vraiment convaincu cette fois-ci. La faute, je pense, à une interprétation assez brouillonne (avec malheureusement pas mal de pains) et à un final en eau de boudin. C’est vraiment dommage, car logiquement, un set d’Hexecutor, ça arrache le slip, mais là pas tout à fait…

Bon ensuite je préviens, je ne vais pas être partial. J’attendais avec impatience de voir pour la première fois ce fameux groupe de heavy qu’est Night Demon, qui a pour le coup proposé de remplacer au pied levé Midnight Priest pour les raisons évoqués plus haut. Donc, deux shows différents sur les deux jours, et bon dieu, que c’était énorme !!! D’aucuns pourraient pointer le manque d’originalité du combo, ou les multiples emprunts à leurs idoles. Mais c’est tellement bien fait ! D’autant plus que le tempo était encore plus haut que sur albums, sans compter le fait que le guitariste et le bassiste ont passé leur temps à arpenter la scène en courant pendant tout le set. Mention spéciale aux deux reprises qui ont clôturé le show : 100 MPH de Cirith Ungol avec Tim Baker en guest et Wasted Years de qui vous savez. Bref, un excellent moment !!!

C’est ensuite au tour de Slaughter Messiah, groupe belge de black/speed metal. Set sympa ma foi, bien exécuté et intense comme il se doit. Ne connaissant pas du tout le groupe, je ne saurais dire si l’exécution était à la hauteur de leur réputation, mais honnêtement, ça l’a fait !

Enfin, dernier groupe (pour moi) de la journée avec les vétérans de Jameson Raid, tout droit issus de la NWOBHM. J’ai passé un très bon moment sur ce set, plein de sonorités classiques délicieusement élaborées. Mention spéciale au guitariste très impressionnant et d’une bonhomie à toute épreuve.

Et puis c’est tout ? Et oui : pas de Death Strike ni d’Asphyx. Dans les faits, je ne suis pas ultra fan du death, et comme je revenais le lendemain avec mon fils aîné pour voir un max de groupes, j’ai préféré écourter le premier jour histoire d’économiser mon dos (mais je n’aurais peut-être pas dû, à priori le set d’Asphyx était énorme !).

Et hop, deuxième journée de fest avec, ce coup-ci, mon fils aîné de quinze ans avec moi : après une journée sur le Hellfest 2017 puis le Gros 4 il y a de ça un mois, il était temps de lui faire découvrir ce qu’est le bon vieux heavy metal !

On a donc commencé la journée avec Lord Gallery, sympathique combo vendéen qui officie dans le heavy classique et qui a délivré une prestation très convaincante ! Je connaissais juste de nom, et n’ayant pas encore leur EP, j’ai découvert le groupe en direct live, comme on dit. Bref, achat à prévoir rapidement !

S’en est suivi Ritualization, qui évolue dans un registre black/death, et là, pour le coup (pas taper), j’ai eu juste l’impression d’un morceau qui s’est étiré sur quarante-cinq minutes. Aucun changement de rythme, tout à fond, façon pavé dans la gueule. Alors certes, ça jouait vite et bien, mais la densité des différents morceaux n’a pas aidé — pour moi — à apprécier le set du combo.

Une petite crêpe froment beurre avec le fiston et c’est déjà l’heure de Black Oath, groupe italien de doom. Du fait de l’absence de leur batteur durant la moitié du set, l’exercice n’a pas été évident pour eux ! Un des guitaristes a remplacé au pied levé le batteur pour un résultat ultra correct ! À noter le passage en guest de Lord Sabathan de Slaughter Messiah sur le dernier morceau. Une très bonne découverte pour ma part !

Place au second show de Night Demon, aussi endiablé que la veille : je ne sais pas à quoi tournent les gars, mais quelle débauche d’énergie ! Comme le jour précédent, ils ont mis la salle dans leur poche, avec toujours cette ultra efficacité dans l’exécution de leurs morceaux. À noter un p’tit Overkill pour commencer Dawn Rider au passage. P’tite anecdote sympa : une des baguettes du batteur a fini dans les mains de mon fils après avoir rebondi sur ma tête à la fin du set. Si c’est pas un souvenir à vie ça…

P’tite pause glou (la Poste Punk de la brasserie Tri Martolod) avant de continuer sur le set de Sijjin (death metal). Bon, honnêtement ça n’a pas été ma tasse de thé : ultra monolithique et du coup bien trop monotone à mes oreilles.

On a ensuite retrouvé du monde et repapotage avec une mousse sous le beau ciel bleu de Plozévet. Car oui, on a eu du bol avec le temps, avec un ciel dégagé et une température de 18°. Donc vachement bien pour un début mai dans le Finistère !

Puis est venu le temps de Mindless Sinner, combo suédois de heavy ayant officié dans les années 80 avant de revenir en 2014. C’était pas mal du tout, avec pas mal de passages en twin guitars que n’auraient pas reniés Judas Priest. Le chanteur poussait des fois à la limite de ses capacités, mais ça fait tellement plaisir de voir un groupe se démener comme ils l’ont fait que c’est passé crème, comme on dit.

P’tite pause miam et l’heure de rejoindre Pagan Altar (NWOBHM) était venue. Pour ma part, j’ai été complètement conquis par l’exécution du set du combo anglais, avec un chanteur habité par son rôle : il y avait un côté ésotérique et théâtral dans sa prestation, qui, alliée à la musique, ont mis d’accord — il me semble — beaucoup de festivaliers. Je connaissais déjà le groupe car possédant les albums Lords Of Hypocrisy et Mythical & Magical, mais la prestation live s’est avérée meilleure que sur album. Pour moi, un des meilleurs moments du festival !

Enfin, le temps était venu pour Cirith Ungol d’arpenter la scène du Courts of Chaos ! Groupe mythique des années 80, celui-ci s’est vu renaître en 2015 grâce aux efforts de Jarvis Leatherby, le bassiste de Night Demon — et qui du coup officie également dans Cirith Ungol ! Et très honnêtement, le set a été à la hauteur de mes espérances : le timbre si particulier de Tim Baker se marie terriblement bien aux compos de Cirith Ungol, aussi bien sur les anciens morceaux (Blood & Iron, I’m Alive) que sur les récents (Legions Arise). Mention toute particulière à Forever Black qui a, pour moi, tout de l’hymne ultime de Cirith UngolLook Into My Soul… Forever Black ! »)

En conclusion, j’ai passé un excellent moment, aussi bien le premier jour que le deuxième avec mon fils ! Je n’en ai pas parlé encore, mais le son a été plutôt bon pendant toute la durée du fest et le houblon et les différentes nourritures proposées (crêpes diverses et chili sin carne) étaient top ! Les prestations que j’ai le plus apprécié ont été celles de Herzel, Night Demon, Jameson Raid, Pagan Altar et enfin Cirith Ungol !

Un dernier mot ? Un énorme merci à La Vonologie qui a organisé de main de maître ce troisième Courts of Chaos ! Vivement la prochaine édition !!!