Ingested
The Tide of Death and Fractured Dreams
Genre deathcore/death metal
Pays Royaume-Uni
Label Metal Blade
Date de sortie 05/04/2024

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Ce nouvel opus s’ouvre sur Paragon of Purity, le premier single sorti en janvier. Pas le temps de niaiser, ça commence sur les chapeaux de roues. C’est tout l’Ingested qu’on aime : heavy, rapide et avec des petites touches de slam par-ci par-là. Ensuite vient Endless Machine. Ce morceau, assez rapide dans son ensemble, met en valeur la voix graveleuse, presque « sale » (et ce n’est pas négatif) du talentueux chanteur Jason Evans, qu’on reconnaîtrait à tous les coups parmi tant d’autres. Where No Light Shines, en troisième position, accueille l’auditeur avec une atmosphère assez inquiétante. Puis, la chanson prend de l’ampleur et est finalement menée par un superbe riff, faisant apprécier le travail du guitariste Sean Hynes.

Premier morceau de l’album comportant un invité, qui n’est autre que Josh Middleton de Sylosis, Expect to Fail arbore des sonorités presque thrash metal par moments, faisant sans doute référence au groupe de l’invité. Quoi qu’il en soit, Josh m’a tout bonnement surpris avec sa voix, ajoutant une dimension supplémentaire au breakdown le plus destructeur de cet opus. Starve the Fire est un de mes morceaux préférés. En effet, les riffs de guitare relèvent presque du djent/thall (le thall étant un sous-genre assez récent qui mélange des gros riffs de djent et la lourdeur du deathcore). Bien qu’il soit plus lent que les autres morceaux, Starve the Fire n’en est pas moins heavy.

On arrive déjà à plus de la moitié de l’album, avec Numinous, le seul morceau instrumental mais agrémenté de synthétiseurs et d’un magnifique jeu de guitare, le tout produisant un interlude atmosphérique, presque reposant, permettant à l’auditeur de reprendre son souffle. On retourne aux choses sérieuses avec In Nothingness, qui propose un featuring avec Mark Hunter de Chimaira, iconique groupe de groove metal. Cet invité de marque apporte sa touche personnelle avec de très bons growls et même quelques passages en voix claire. J’apprécie beaucoup qu’Ingested invite d’autres chanteurs, car cela contraste avec la voix unique et « lézard-esque » de Jason Evans.

On arrive ensuite à Pantheon, le point culminant de l’album. Il commence d’un coup, une véritable claque dans la figure. Quand y’en a plus, y’en a encore ! Les couplets s’enchaînent sans s’arrêter, c’est rapide, technique, entrainant, et rajoute un excellent breakdown au catalogue déjà bien fourni d’Ingested. Kingdoms of Sand, avant-dernier morceau, assez long mais groovy, est une fois de plus une démonstration du talent et de la technicité du batteur, Lyn Jeffs. Un petit bémol pourtant, est qu’il se termine sur un fade-out, ce qui est, à mon humble avis, un peu dommage sur un morceau pareil. On atteint désormais le terme de ce voyage, clôturé par A Path Once Lost, et c’est un sacré morceau : 6 minutes et 51 secondes au compteur. Après une longue intro qui nous met dans l’ambiance, on retrouve l’Ingested qu’on connaît, si ce n’est un peu plus lent et agrémenté de la voix claire du guitariste Sean. Le bruit des vagues (de la marée sans doute, en référence au titre) se fait agréablement entendre durant la dernière minute du morceau, annonçant doucement la fin de l’album.

En somme, The Tide of Death and Fractured Dreams regroupe ce qu’Ingested fait de mieux : des morceaux efficaces, techniques, rapides, pimentés par des pincées de slam (trop peu je trouve !) et d’exquis solos de guitare. Je suis très admiratif du ton de celle-ci qui sonne exceptionnellement bien. Comme sur les derniers albums, le groupe n’hésite pas à expérimenter avec des compositions plus longues et progressives, ce qui ne me déplaît pas du tout, au contraire. Ce LP me parait aller davantage droit au but comparé à son prédécesseur Ashes Lie Still.

Le trio de Manchester défendra son dernier opus lors d’une tournée européenne en avril/mai de cette année, accompagné par Fallujah, Vulvodynia et Mélancolia. Ayant déjà vu Ingested en concert, je ne peux que vous conseiller de foncer prendre vos billets et aller les voir si vous en avez l’occasion, ça promet d’être une sacrée dézinguée, si je puis dire. L’énergie qu’ils apportent sur scène est exceptionnelle et ils offrent un concert véritablement mémorable. Cette joyeuse troupe sera de passage à Paris (F) le 24 avril, Nantes (F) le 25 avril, Toulouse (F) le 29 avril, Aarau (CH) le 1er mai et Bruges (BE) le 17 mai. Plus d’infos sur leur site officiel.