Aborted
Vault of Horrors
Genre death metal
Pays Belgique, international
Label Nuclear Blast
Date de sortie 15/03/2024

Site Internet

Vault of Horrors s’ouvre avec Dreadbringer, le second single sorti avant la publication de l’album. Il s’agit d’un titre qui démarre au quart de tour avec tout ce que l’on est en droit d’attendre d’Aborted. C’est-à-dire une batterie qui tape fort, des grattes qui, avec un savoir-faire tout particulier, vous envoûtent et un chant… que dire du chant ? Il est partagé entre Ben Duerr (de Shadow of Intent) et Sven de Caluwé, ce qui rend excessivement bien. Le contraste entre les deux voix est saisissant et leur association sonne à merveille !

L’album s’annonce déjà très bon, bestial même, avec une dose de riffs qui envoient du lourd tout en ayant une petite touche mélodique de temps en temps. Le son est vraiment excellent, ce qui ne nous change pas de leur qualité de production habituelle.

S’ensuit Condemned to Rot qui voit Francesco Paoli (Fleshgod Apocalypse) poser sa voix. Ce morceau ne fait que confirmer ce qui a précédemment été dit, c’est du tout bon Aborted ! Ça part à deux mille à l’heure, les deux voix sont puissantes, elles assurent bien mais le plus notable est, selon moi, à chercher du côté des guitaristes.

Le troisième titre, Brotherhood of Sleep, est d’une formidable intensité. Johnny Ciardullo (AngelMaker) chante en binôme avec le chanteur belge, ce qui rend le titre unique est particulièrement brutal. Le chant ne s’arrête jamais, ce qui donne un aspect galopant au morceau. Les seuls moments où il n’y a pas de chant sont ceux où le batteur mitraille avec ses doubles pédales.

Le suivant est le premier single que le groupe ait sorti, j’ai nommé Death Cult, en collaboration avec le chanteur de Despised Icon. En comparaison avec le précédent, ce titre est nettement moins intense. Il propose une montée en puissance qui a un effet dévastateur. L’ouverture du morceau me fait penser à la très bonne chanson d’Ingested Impending Dominance, ce qui est plutôt un bon point. Le groupe se démarque néanmoins assez vite avec un passage plus lent laissant place à un chant qui tend à ressembler plus à du hardcore qu’à un chant de death metal ou deathcore. C’est plutôt une bonne idée, qui rend le morceau bien différent des autres.

Le cinquième titre a été enregistré en collaboration avec Matt McGachy, le chanteur de Cryptopsy. Hellbound est très violent pour la nuque, les amateurs de secouage de tête intensif trouveront leur bonheur, j’en suis sûr. La chanson n’en finit jamais, avec des petits breaks qui la rendent imprévisible et tout simplement géniale ! Vient ensuite Insects Politics qui, en moins de deux minutes, nous fait une démonstration de ce qu’Aborted fait de mieux. Le morceau est sublimé par la présence de Jason Evans (Ingested). Il est hyper puissant.

The Golgothan commence un peu moins fort que les titres précédents, ce qui, une fois que le groupe décide de monter en intensité, permet à Hal Microutsicos (Engulf) de faire étalage de toutes ses capacités vocales. Il y a surtout un solo de gratte qui, venu un peu de nulle part, sait se faire apprécier.

The Shape of Hate accueille Oliver Rae Aleron d’Archspire. La chanson est vraiment top, les deux styles de voix se marient à la perfection. Cette collaboration est plus que réussie, Oli mettant tout son savoir-faire au service d’Aborted. Elle contient aussi un solo de guitare qui ravit les tympans !

Dans Naturom Demonto, Aborted, propose une collaboration avec David Simonich (Signs of the Swarm). Le titre est bâti sur un tempo plus lent, qui offre un léger moment de répit à l’auditeur, se terminant par un fade out qui offre un enchaînement très fluide avec Malevolent Haze, le dernier titre de l’album. Avec son growl profond, Ricky Hoover (Ov Sulphur) accompagne Sven de Caluwé dans cette ultime chanson. En plein milieu, il y a un passage très doux avec un solo de guitare qui étonne un peu à son début, mais qui, par sa qualité, bonifie le morceau.

L’ensemble est d’une extraordinaire qualité, les musiciens sont tous excellents, les compos aussi et les invités se fondent dans les morceaux, comme s’ils avaient été préparés spécialement en vue de ces featurings. Cependant, malgré un son parfait qui permet de lier le tout sans que les changements d’invités ne paraissent trop choquants, le fait d’avoir une telle diversité de chanteurs produit un rendu final légèrement décousu. On a presque l’impression d’écouter un best of, comme si chaque morceau avait été pensé indépendamment des autres. Je trouve cela un peu dommage. Ça ne veut pas dire que les transitions soient mauvaises, loin de là, mais simplement qu’en termes de cohérence d’album, on aurait pu avoir un peu mieux.

À part cela, si on l’écoute comme une compilation et qu’on l’apprécie titre par titre, tous les morceaux sont tout bonnement excellents.