Pestilence, Tyrmfar
Sunset Bar, Martigny (CH)
Date 27 octobre 2023
Chroniqueur Hugo Weyermann
Photographes Hugo Weyermann, Billy Stocco
https://www.sunsetbar.info

Quoi de mieux pour finir la semaine que de se retrouver au Sunset Bar pour voir deux super groupes tels que Tyrmfar et Pestilence ?

Quelques secondes après que les premières notes de l’intro de Tyrmfar aient retenti, la grotte était déjà bien pleine. Le groupe valaisan était comme à la maison, avec un public bien chaud. Ils ont enchaîné les morceaux pendant à peu près trois quarts d’heure. Le son était parfait, ce n’est pas une grande surprise pour quiconque connaissant le Sunset.

Ils ont voulu entraîner le public dans leur melodic black metal et ce dernier a plongé tête la première. Avec des mélodies tantôt agressives tantôt plus calmes, et un chanteur au coffre impressionnant, au point de pousser, par moments, des braillées pour toute la salle sans utiliser son micro. Le bassiste et le batteur ne sont pas en reste, loin de là. La chaleur de la salle compense bien la froideur des riffs de Tyrmfar. Ils donnent l’impression de vouloir nous couler tout au fond des abîmes, là où la lumière ne va pas, avec des blasts qui, telle la pression de l’eau, nous broient le crâne.

Ils nous ont montré qu’ils avaient vraiment un bon niveau, autant dans la pratique de leurs instruments qu’en matière de compositions agressives et mélodiques. On pouvait sentir que le groupe était déjà passé par là, qu’une bonne partie du public connaissait leur musique. Ce fut une mise en bouche bien plus que réussie que nous a offerte Tyrmfar, il était alors venu l’heure de sortir de la caverne pour laisser la place à Pestilence de se préparer.

Tyrmfar (© Hugo Weyermann)

Tyrmfar (© Billy Stocco)

Une quarantaine de minutes plus tard, le groupe néerlandais a ouvert les hostilités avec Antropomorphia de leur album Mallevs Maleficarvm. Ils ont tout de suite commencé avec du lourd ! Ils ont, sans transition, joué Dehydrated qui, avec son joli solo de guitare, a fait secouer des têtes. Le chanteur a ensuite pris le temps de saluer la foule. Puis ils ont fait résonner The Secrecies of Horror dans les murs de la grotte. Avec son intro progressive, elle a gentiment fait monter la pression jusqu’au moment fatidique où la « vraie musique » démarre et là, ils ont envoyé la sauce ! Après quoi, ils ont joué à la chaîne Morbvs Propagnationem, The Process of Svffocacion, Twisted Trvth et Land of Tears. Comment dire… c’était l’extase ! Le point fort du groupe, c’est qu’ils savent autant faire des passages rapides et agressifs que des passages plus lents et lourds, ce qui crée une plus ou moins grande imprévisibilité, comme si cela pouvait s’arrêter ou accélérer à chaque instant.

Plus les morceaux s’enchaînaient, plus les pauses entre chacun étaient longues, ce qui ne les a pas empêchés de garder l’intensité à son plus haut niveau ! Deificvs est un morceau qui, un peu plus lent que les autres, laisse transparaître toute la technicité et l’évolution de la musique de Pestilence. Ils ont ensuite alterné entre vieux (Testimony of the Ancients) et nouveaux titres (Exitivm). Dans l’ordre, Lost Sovls, Sempiternvm, Prophetic Revelations. Ils ont réussi à alourdir un morceau déjà bien costaud. Cela a fait monter la pression d’un cran supplémentaire au fond du Sunset. Ils ont fini leur set avec deux titres de Consvming Impvlse : Chronic Infection et finalement Ovt of the Body. Waow, la claque ! Il n’y a pas d’autres mots. Une puissance dingue et une exécution parfaite, ce qui est valable pour l’ensemble du concert.

Voilà une bien belle soirée qui se termine au Sunset. Une superbe organisation avec un line-up de très belle facture. Je ne vois qu’un mot pour résumer tout ça : magnifique !

Pestilence (© Hugo Weyermann)

Pestilence (© Billy Stocco)