Pain, Ensiferum, Eleine, Ryujin
Kulturfabrik Kofmehl, Soleure (CH)
Date 23 octobre 2023
Chroniqueur Hugo Weyermann
Photographe Billy Stocco
https://kofmehl.net

Presque une heure avant l’ouverture des portes, des fans de Pain sont déjà sur place attendant patiemment de pouvoir entrer dans la salle.

Le temps de faire rentrer les gens, il était venu l’heure de mettre les boules Quies pour pouvoir profiter pleinement de Ryujin, formation japonaise anciennement connue sous le nom de Gyze.

Le groupe est accompagné, sur cette tournée, du batteur de The Agonist. Ils commencent par jouer deux anciens titres de l’album Asian Chaos qui sonnent un peu comme du Children of Bodom, pêchu et accrocheur, tout en y ajoutant des éléments plutôt folk. Ils commencent fort ! Ils poursuivent avec leur titre Samurai Metal, qui sonne vraiment folk, exit les riffs agressifs, laissant place à quelque chose de plus doux, voire festif. Ils invectivent la foule, lui demandant de battre la mesure avec eux. Ils ont encore deux titres à nous proposer dont Raijin and Fujin qui clôt le concert en beauté ! Une première partie des plus réussie avec une jolie communion entre le groupe et son public. Les quatre membres avaient la banane, cela s’est entendu depuis la fosse.

Se présente ensuite sur scène Eleine, formation suédoise, emmenée par l’envoûtante Madeleine Liljestam. Ils ouvrent avec deux morceaux plutôt rapides et catchy. La chanteuse annonce ensuite la chanson We Are Legion, dédiée à tous les fans qui les soutiennent. Morceau qui file la patate. Il laissera place à War das alles, chanson plus lente sur laquelle le grognard, Rikard Ekberg, nous montre l’étendue de ses capacités vocales. La chanteuse a pour habitude de se mettre un peu en retrait lorsqu’elle ne chante pas, laissant la place aux autres musiciens pour montrer qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration, qu’ils débordent de talent. Durant tout le concert mais spécialement sur Ava of Death, on sent bien l’énergie qu’ils essayent de transmettre au public malgré le peu de répondant. Ils clôturent leur performance avec Death Incarnate, avant laquelle ils divisent la salle en deux groupes (droite et gauche) et font une espèce de « concours » pour voir quel côté chante le mieux. Morale de l’histoire : c’est mieux quand tout le monde chante en chœur. Cela conclut une jolie prestation dans une Kulturfabrik quasi pleine.

20h05 pétantes (précision suisse-allemande oblige) Ensiferum monte sur scène et, dès les premières notes d’Andromeda, le public est conquis. Avec un folk metal épique, ils débordent d’énergie et le public le sent bien ! Ils jouent des classiques comme In My Sword I Trust, Twilight Tavern qu’ils introduisent en disant que c’est le meilleur endroit pour y amener un héros. Ils jouent aussi quelques titres de leur dernier album en date Thalassic avec Run from the Crushing Tides et For Sirens. Personnellement, la voix claire de Pekka Montin m’a un peu dérangé au début, puis au fur et à mesure que le concert avançait, mon oreille s’y est habituée. Le groupe finlandais poursuit avec deux titres de l’album One Man Army : Heathen Horde et la classique One Man Army. Le chanteur Petri Lindroos a demandé un circle pit que le public de Soleure lui a accordé. Ce ne fut pas long mais intense ! L’avant-dernière chanson a requis la participation du public qui a dû crier Lai Lai hei. La chanson est sympa en CD mais en live elle est superbe ! Ils ont fini leur set avec Two of Spades, chanson assez rapide qui donne un sacré coup de boost tout en ayant une superbe mélodie. Ils ont annoncé un nouvel album pour l’année prochaine. Très belle set-list avec un son au top, rien à dire à part bravo messieurs ! La salle était en fusion, fin prête à recevoir la tête d’affiche de la soirée, j’ai nommé Pain.

Les musiciens arrivent dans un brouillard épais sur fond de Let Me Out. Pendant l’intro électronique, il y a un petit film montrant deux personnages (celui de la pochette de Party in My Head qui lance un marteau sur celui de You Only Live Twice) ce qui brisa le logo de Pain, au moment précis où les musiciens commencent à jouer. Le groupe du charismatique Peter Tägtgren a, sur sa lancée, enchaîné avec End of the Line et Nailed to the Ground, avant de saluer le public en disant qu’il a la voix cassée, mais que peu importe, il allait faire les choses bien. Il introduit la chanson suivante en parlant des petites voix qui résonnent dans les têtes (surtout quand on est bourré) [rires], ce sont les Great Pretenders. Avec une transition humoristique très réussie où l’on voit le petit personnage de la pochette du single Party in my Head se faire donner un journal rose pour qu’il appelle une fille de joie pour passer la nuit avec lui, sauf qu’il s’agit du méchant personnage de la pochette de You Only Live Twice qui vient et le tue. Vient ensuite Call Me qui, en studio, a été enregistrée en collaboration avec le chanteur de Sabaton, Joakim Brodén. En live il n’était pas physiquement là mais il est apparu sur l’écran qui remplace le traditionnel drapeau en arrière de la scène. Suivent Walking on Glass et Revolution, le dernier titre que Pain a sorti, une collaboration entre Peter et son fils Sebastian, qui joue derrière les fûts ce soir. Il a une superbe batterie transparente qui dispose d’un jeu de lumière qui rend trop bien visuellement. Lui succèdent Zombie Slam, Suicide Machine et Monkey Business, trois classiques du groupe qui ne manquent pas de plaire au public. Il est ensuite temps d’un moment plus calme avec Coming Home comportant de la guitare acoustique, ce qui est aussi le cas de la chanson d’après, Have a Drink on Me. Le rythme baisse mais la ferveur du public ne fait que de s’intensifier ! Avant le début de Same Old Song, on retrouve les deux personnages, voyant le gentil essayer de se servir un verre de whisky mais n’y parvenant pas car il lui pleuvait systématiquement dessus avant que l’on voie que c’était le méchant qui se soulageait depuis un croissant de lune. Après viennent It’s Only Them et Bye/Die qui a été jouée avec des images de Super Mario, à la différence que le gentil manipulait des armes comme un lance-flammes, une hache. On voit le gentil personnage essayer de faire le parcours, mais il finit toujours par mourir, game over. Le concert se termine avec la reprise des Rolling Stones Gimme Shelter.

Et non… c’est pas fini ! Les musiciens ont eu le temps de se changer, de mettre des habits pour le moins étonnants (l’image parle d’elle-même) pour fêter comme il se doit Party in my Head ! Après avoir enlevé ces accoutrements, ils sont revenus pour finir le concert avec leurs deux bangers I’m Goining In et Shut Your Mouth. C’était fou, l’énergie du public faisait très plaisir à voir surtout que la performance scénique était tout simplement magistrale ! Les musiciens tombent tous à la fin du concert, ils ont tellement tout donné qu’ils n’ont plus la force de rester debout. On peut voir qu’à la différence d’Hypocrisy, Pain est le groupe où Peter Tägtgren prend du plaisir et est là pour déconner et prendre du bon temps alors que dans Hypocrisy, il est très sérieux, sans pour autant dire qu’il n’apprécie pas de jouer avec, loin de là.

Ce fut un superbe concert qui conclut à merveille une très belle soirée.

 

Ryujin

Ensiferum

Pain