Sinner
Brotherhood
Genre heavy metal
Pays Allemagne
Label Atomic Fire Records
Date de sortie 15/07/2022

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Mat Sinner (alias Matthias Lasch) fait partie de ces musiciens boulimiques qui donnent l’impression de ne jamais s’arrêter. Le bassiste a multiplié ses compositions et ses productions Outre-Rhin. Ainsi, on l’a vu avec Primal Fear, le groupe qu’il mène à la baguette avec le chanteur Ralf Scheepers (ex-Gamma Ray) puis dans le projet musical Rock Meets Classic aux côtés de Joey Tempest (Europe) ou autre Dee Snider (ex-Twisted Sister). Cette fois, c’est avec son propre groupe qu’il revient puisque Sinner célèbre ses quarante années d’existence avec Brotherhood, son 20e album studio (alors que la bio de promotion du label annonce erronément le 18e!).

Dès l’entame de l’album, on est happé par le single Bulletproof qui réunit tous les ingrédients d’un heavy metal classique à la sauce Judas Priest. Refrains accrocheurs, riffs imparables, l’album ne cesse de monter en puissance avec We Came to Rock et sa rythmique haletante. Le « Osbournien » Reach Out est quant à lui taillé pour la scène avec son refrain entêtant et son rythme mid-tempo comme seuls les Allemands peuvent nous en pondre. L’introduction de Brotherhood nous amène ensuite tout droit dans les méandres du heavy metal mélodique au parfum des eighties mais qui cogne fort malgré tout.

Car Mat Sinner, comme il aime le rappeler, ne s’entoure que d’amis pour jouer, composer et produire sa musique. Ainsi on sent, plus que jamais, la griffe de Tom Naumann, le comparse de toujours qui l’accompagne à la guitare depuis plus de 35 ans dans cette aventure sur l’excellent Refuse to Surrender notamment. Et pour cause : le guitariste s’est chargé de l’emballage final de l’album pendant que Mat Sinner se remettait de gros ennuis de santé qui l’ont poussé à se soigner dans différents hôpitaux entre juin 2021 et février 2022…

Le résultat n’en est que plus convaincant et les témoignages d’amitié ne manquent d’ailleurs pas sur la galette puisque Dave Ingram (Benediction), Ralf Scheepers (Primal Fear), Olivier Palotai (Kamelot) et Tom Englund (Evergrey) y apparaissent à un moment ou l’autre.

Le point culminant de l’album est, sans conteste, The Last Generation, qui propose une multitude d’effets sonores plus recherchés les uns que les autres. Mais la technique ne prend jamais le pas sur la qualité musicale. Ainsi les soli de guitare y sont tout simplement majestueux.

La voix éraillée et grave de Mat Sinner se prête à merveille pour les interprétations puissantes (Gravity, The Man They Couldn’t Hang) comme sur l’unique ballade (40 Days 40 Nights) qui figure sur cet album particulièrement bien ficelé. Une fois encore, Sinner repousse les limites du possible encore un peu plus loin en nous délivrant, sans aucun doute, la meilleure de ses cuvées en ce compris l’excellent Touch of Sin (1985) qui avait ouvert la voie de la notoriété aux Teutons il y a de cela 37 ans déjà…