Pyreship
Light Is a Barrier
Genre post-metal
Pays États-Unis
Label autoproduction
Date de sortie 22/04/2022

Site Internet

Pyreship est une formation américaine du Texas. Il lui aura fallu trois ans après la sortie de The Liars Bend Low (sur étiquette Black Bow Records, qui a collaboré avec Slomatics et Conan pour leurs picture discs) pour créer Light Is a Barrier. Le groupe a auparavant sorti un split avec l’excellente formation Forming the Void.

À la première écoute, je dénote une influence Isis, époque Oceanic. Détrompez-vous, ce n’est pas du plagiat, mais plutôt une intelligente utilisation et un détail parmi la multitude. Les vocaux sont utilisés de façon originale : masculins et féminins (Jenny Jordan fait un excellent travail), se chevauchent afin de passer au premier plan tour à tour. La production joue un rôle important dans la concrétisation du travail sur le chant. Il faut dire qu’au niveau studio, les musiciens ont fait les voix en une session et les instruments en une autre. C’est peut-être pour cette raison que l’on ressent une originalité admirable.

Classer Pyreship dans la case post-metal serait ingrat, la formation progresse aussi dans le noisecore, le slow-core, et pourrait même plaire à un public alternatif qui aime la passion, les émotions. Je ne parle pas d’Emo mais plutôt d’une ambiance empreinte de sincérité et d’énergie rédemptrice collant aux tripes. Un peu comme un bon sludge, mais positif. Comme si on criait devant un lever de soleil en se promettant que rien ne nous arrêtera ! J’ai vraiment un faible pour cette approche. Le titre Anathema est celui qui exprime le mieux ce sentiment.

Half the Light est quelque peu plus lourd, la basse est ronde, un peu aquatique, comme si nous étions sous l’eau, ou lorsque la pression atmosphérique nous impacte les tympans. La batterie fait bien le boulot. La force de ce titre réside dans les variations de riffs et la résilience de l’énergie dégagée. Le tout finit de façon un peu abrupte, mais ce n’est pas une faute, car Forest of Spears arrive en force en fondu, fusionné en continuité. On change un peu de cap à mi-chemin pour relancer avec davantage de mélodies, et on revient de plus belle avec des percussions un peu tribales à la Neurosis, et la guitare nous offre un air répétitif, peu banal et hyper entrainant. Ici, on peut parler d’hybride entre Neurosis et Isis, et c’est un très grand compliment.

Fait à souligner, les titres ne font jamais moins de six minutes et on ne se languit à aucun moment. C’est vraiment bon signe.

Pour la dernière piste, on entend davantage Jenny Jordan aux vocaux, ce qui est bien. Elle agit de manière passive sous les cris masculins en avant-plan. Le fait d’avoir deux guitares donne un ton génial et une profondeur qui donne un plus, car il faut se le dire, dans ce style, on peut facilement tomber dans le ton neutre et fade. De plus, elles se complètent bien dans les moments plus atmosphériques et éthérés. On plane un peu avant de redescendre dans une réalité qui implique une remontée d’adrénaline.

Cette dernière esquisse avant la toute fin est inventive et plus élaborée. Un souffle différent propulse cet extrait. Cela n’augure que du bon et si Pyreship continue dans cette même lignée, je ne peux que m’avouer conquis d’avance et veillerai à ne pas rater leurs prochaines parutions. Je suis fan.

Les fans d’Aaron Turner y retrouveront un malin plaisir (Sumac, Old Man Gloom etc).