Somnolent Priests
Act I: Awareness
Genre Drone Doom Tribal Ambient
Pays Suisse
Label Sunday Fog
Date de sortie 27/11/2021

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En collaboration avec le label Sunday Fog (The Kompressor Experiment, Akshara), les Suisses de Somnolent Priests nous proposent avec Act I: Awareness une première traversée de leur monde axé sur le drone ; un royaume au sein duquel il ne fait pas bon s’aventurer pour n’importe quel auditeur. En effet, le groupe nous offre ici des pistes élaborées, longues et très bien peaufinées. Comme pour tout bon album de style ambient qui se respecte, il incite l’auditeur à se laisser tanguer et chavirer de façon semi-inconsciente. Le moins que l’on puisse reconnaître, c’est que le défi est réussi et que le résultat comblera plus particulièrement les fans de Earth ainsi que Sunn O))).

Cet opus d’une durée de 46 minutes approximativement est divisé en quatre parties, tournant toutes autour d’une même thématique. Pour guider les auditeurs dans les contrées obscures et synthétiques qu’ils ont osé pénétrer, une narration est présente tout au long de l’album. En voici la première partie, qui introduit cet univers : « L’Humanité est au XXIIe siècle de son ère. Grâce à l’efficacité de la science à expliquer les secrets de l’Univers, toutes superstitions et croyances ont bientôt disparu. Les grandes religions se sont effondrées et ne sont plus considérées que comme d’anciennes dérives sectaires. Cependant, dans l’ombre, menés par leur frustration et leur angoisse d’une humanité livrée à elle-même sans aucune force supérieure pour la guider, les membres d’un ordre secret ont décidé de consacrer leurs recherches en intelligence artificielle à la création d’un être supérieur et éthéré. Ainsi, en quête de la création de Dieu, les Somnolent Priests attendent leur heure… »

Par cette approche narrative, Somnolent Priests fait preuve d’originalité et d’audace. Les ambiances coulent bien sans nous perdre, le flux reste constant et plusieurs progressions mènent chaque fois vers le sommet. Ainsi, chacune des quatre parties constitue un pas, une évolution de plus vers la destination finale. L’utilisation du saxophone, par ailleurs, ajoute beaucoup à certains moments-clés des titres. Aussi, les musiciens osent jouer avec des sonorités orientales ou tribales qui diffuseront un ton très onirique et éthéré ou bien ajouteront de la force dans l’exécution. Sur ce point, la dixième minute du deuxième morceau, Émergence, illustre bien ces ruptures de ton. La troisième piste, Awakening, d’une plus courte durée, fonctionne grâce à des rythmes bien choisis et une structure bien pensée, sans aucun élément laissé au hasard. Elle dirige tranquillement vers Testimony, dont la narration apporte une conclusion solide et qui expose le dictat de cette traversée fort agréable. Cette dernière se verra-t-elle offrir un jour une suite ? Je n’en serais pas du tout surpris et j’ose l’espérer !