Eternity’s End
Embers of War
Genre Speed / Power Metal
Pays Allemagne
Label Prosthetic Records
Date de sortie 26/11/2021

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Le talentueux groupe qu’est Eternity’s End ne décevra certainement pas ses fans avec son nouvel album Embers of War. Les incroyables musiciens de la formation allemande nous en mettent plein les oreilles avec leurs prouesses instrumentales. Très variée, cette dernière sortie se permet autant de moments calmes et lents que de sections nous transportant au-delà du prestissimo, comme le groupe sait si bien le faire. Tous les éléments de la structure typique du speed metal s’y retrouvent : refrains qui donnent envie de chanter à tue-tête, progression d’accords familière et drumbeats propres au genre.

La différence, ici, c’est qu’Eternity’s End utilise cette formule de la manière la plus excentrique possible, surtout au niveau des guitares qui, ma foi, pourraient difficilement se faire plus présentes. En effet, il s’agit d’un album qui parle aux amateurs de six cordes ; par exemple, le premier morceau, Dreadnought, ébahit les auditeurs avec une section d’une minute et demie de shred à couper le souffle. Les solos de Christian Muenzer (Obscura, Alkaloid) et de Justin Hombach (Aeos) sont d’une clarté et précision presque inégalées. L’amour de Muenzer pour la composition baroque se voit superbement mis en valeur, surtout dans des chansons comme Call of the Valkyries ou Embers of War. Ce dernier titre m’a vraiment impressionné, de ses chants latins dans l’introduction, au riff rapide et dissonant qui le suit, jusqu’au magnifique solo dans la section acoustique. Il offre une parfaite conclusion à l’album.

À noter que les solos de synthétiseur présents dans Unyielding, leur album précédent, semblent avoir été mis de côté pour laisser davantage de place aux guitaristes. Ces derniers en profitent pleinement, coupant le souffle de leurs auditeurs de par leur virtuosité. Dans la continuité des thèmes d’épopée interstellaire épique de Unyielding, Embers of War décrit un chapitre plus obscur et apocalyptique de cette histoire. En effet, les paroles décrivent différents scénarios de guerre, dans des contextes passés comme futuristes. Cela dit, il est toujours agréable de constater un enchaînement d’idées cohérentes dans la discographie d’un groupe et le chanteur Iuri Sanson développe ce concept, tout en gardant une touche old-school dans son style d’écriture.

De plus, dans la perspective de monter sur scène, Eternity’s End a pris cette année la décision d’effectuer certains changements dans son line-up. En effet, la production d’Embers of War voit l’arrivée de Justin Hombach comme guitariste, ainsi que le retour de Linus Klausenitzer (Alkaloid, Obsidious) à la basse. Ces deux nouveaux membres, aux côtés de Muenzer, Sanson et nul autre que Hannes Grossmann comme batteur, constituent une des formations les plus solides dans le metal moderne.

Tout au long de l’album, Grossmann exécute ses parties de façon plus retenue, d’une part pour que ces dernières se marient harmonieusement avec celles des autres instruments, d’autre part pour rester fidèle aux codes du speed metal. Un choix judicieux, car des blast beats tout au long de l’œuvre nuiraient à la cohésion de l’ensemble. C’est également lui l’ingénieur audio derrière la production de cet album. En plus des innombrables solos de guitare présents tout au long de l’album, se font également entendre quelques solos de basse par Klausenitzer. Moins nombreux, ils sont toutefois très efficaces, notamment dans Arcturus Prime, le premier single paru.

Comme je l’ai déjà souligné, Embers of War constitue un album incroyable pour les enthousiastes de guitare. Tout en faisant un clin d’œil aux géants du heavy/speed metal du passé, Eternity’s End élève la barre de la virtuosité dans le metal moderne, avec une instrumentation extrêmement technique, une excellente qualité sonore et un charme qui se fait rare.