The Night Flight Orchestra
Aeromantic II
Genre Hard Rock mélodique
Pays Suède
Label Nuclear Blast Records
Date de sortie 03/09/2021

Site Internet

La sortie d’un side-project est toujours un événement dans la vie d’un mélomane. Il lui permet de découvrir les performances de ses idoles dans des styles inattendus, repoussant le panel du possible.

The Night Flight Orchestra (NFO) n’en est pas à son coup d’essai en nous présentant son sixième album studio, un poil plus tôt que prévu. Un nouveau son qui nous vient de Suède.

Repartons début 2020. Les musiciens sont en tournée de promotion pour la sortie d’Aeromantic, stoppée prématurément pour les raisons que nous connaissons. C’est une opportunité saisie au vol pour composer, repartir en studio, et nous présenter Aeromantic II, le 3 septembre 2021, sorti chez Nuclear Blast.

Une belle surprise pour moi que de retrouver des musiciens de Metal extrême dans un album en hommage à la musique qui battait son plein dans les années 80. Car telle est leur intention. C’est ainsi que Björn Strid (Soilwork), au chant, laisse un peu de côté son côté énervé, pour se consacrer à un style clair cristallin du plus bel effet. Cette belle performance est perchée sur une base musicale qui nous balance littéralement au temps où Survivor, Toto et Europe défrayaient les rubriques des nouveautés sur un format d’écoute tout récent… le CD !!!! Et, ajouterais-je, où bon nombre d’entre nous n’étaient soit pas nés, soit pas bien vieux.

Ces années d’or du Rock vont invariablement de pair avec ces solos de guitar heroes, et vous pourrez compter sur David Andersson (Soilwork) pour ça, dont le jeu colle parfaitement au style, en duo avec Sebastian Forslund (Kadawatha). Il en résulte un jeu posé subtilement tout au long de l’album, parsemé de petites pépites techniques discrètes, comme les compositeurs le faisaient en ce temps-là. Tiens, je ne peux m’empêcher de penser à Steve Lukather (Toto) en écrivant cela.

Et que dire du synthé ! Que serait la musique de ces années-là sans son synthé aux sonorités que nous connaissons tous, sacro-(saint)thé qui harmonisait la plupart des morceaux ! Et bien oui, bien présent sous le clavier de Jon Manhattan Lönnmyr, arrivé dans NFO pour cet album, amenant quelques influences jazzy qui colorent bien le tout. Exemple de son ? Oh, rappelez-vous l’intro de Jump de Van Halen et vous aurez une idée de ce qui vous attend. Charismatique travail d’orchestration qui donne une âme à chaque morceau, laissant couler l’album d’une traite avec plaisir.

Côté harmonisation de l’ensemble, et depuis 2017, le groupe s’est doté d’un chœur féminin typé soprano-mezzo, composé d’Anna Brygard et d’AnnaMia Bonde (chanteuse live pour Amaranthe). Une belle initiative, cet ajout qui finalise parfaitement ce line-up !

Pas d’album réussi sans base rythmique solide. Là aussi, ça colle au style ! Funky et subtil, Sharlee d’Angelo laisse de côté sa basse hargneuse du côté de ses compères d’Arch Enemy et nous offre un jeu typique 80’s, d’avant-plan, avec son touché particulier. On a l’habitude, avec Sharlee et son groupe de Heavy-Rock Stoner Spiritual Beggars, que je vous invite à écouter d’urgence si vous ne connaissez pas. Il fait ici équipe avec Jonas Källsbäck (Gathering of Kings, ex-Mean Streak) et ses baguettes. Le duo donne un style des plus cools, avec quelques touches disco, un jeu aéré qui, non content de simplement supporter l’ensemble, y participe très activement avec ses subtilités et rythmiques béton.

Rappelez-vous l’optimisme qui régnait dans cette musique en ce temps-là, de celui qui vous faisait déplacer des montagnes, vous remontant le moral en flèche. Ce chouette quatorze titres produit les effets escomptés, pari gagné. Un vrai antidépresseur !