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Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’avènement de Danko Jones il y a 25 ans déjà. Keith Richards (Rolling Stones) en personne n’avait d’ailleurs pas hésité à qualifier le trio de meilleur groupe ayant assuré la première partie d’un concert de ses Stones. C’est dire si le groupe est précédé d’une flatteuse réputation dans le milieu. La recette est d’ailleurs bien connue et n’a guère changé d’ingrédients en cours de partie : des riffs de guitare bien cinglants qui s’écrasent sur vos tympans tel un uppercut de Mike Tyson au milieu du visage.
Une fois encore, Danko Jones ne déroge pas à la règle. Le trio entame les hostilités avec I Want Out qui fait office de premier single et dont l’efficacité sur scène ne fera aucun doute. Ça dépote ferme… De son propre aveu, Danko Jones n’envisageait certainement pas de sortir un album dans une période aussi anxiogène que celle-ci, d’autant que le groupe se définit lui-même comme un groupe de scène et que la pandémie l’en privait bien évidemment. C’est le fidèle bassiste John JC Calabrese qui l’a convaincu du contraire. Danko Jones s’est donc laissé influencer par son comparse non sans une certaine amertume. Le titre Saturday est d’ailleurs sans doute né du constat de cette impuissance face à une situation où la fête est interdite ou contrôlée. Le morceau tire son essence dans les notes du célèbre Saturday Night’s Alright (For Fighting) d’Elton John. Au travers de sa musique, le groupe démontre qu’il sait aussi manier l’ironie et la dérision à la perfection.
Les clins d’œil sont dispensés ci et là. Notamment sur le titre Dangerous Kiss qui n’est pas sans rappeler les rythmiques de Gene Simmons et ses acolytes, même si le titre n’évoque jamais Kiss. Mais Danko Jones ne surfe pas uniquement sur l’humour. Le trio aborde également des sujets plus graves avec Raise Some Hell relatif au mouvement Black Lives Matter amplifié après l’affaire George Floyd. Fort heureusement, le groupe évite toutefois le piège de la caricature et de la démagogie et ne s’érige jamais en donneur de leçons de moralité.
Tout ce rock puissant se décline sur un tempo effréné pendant quarante minutes. Pas une minute de répit, ni même de baisse de tempo. La scène est l’essence même du groupe et l’hymne Let’s Rock Together en est la parfaite illustration. Le morceau fera très certainement son petit effet auprès des fans en concert.
Et ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si Start The Show, onzième titre, clôture ce dixième album. Le groupe a invité Phil Campbell, le gratteux de Motörhead et ami proche de Danko Jones, à venir y poser quelques riffs et quelques soli de guitare bien pesés…
Danko Jones le dit et le crie même à qui veut bien l’écouter : il est en effet plus que temps de passer à autre chose… Et de retrouver l’odeur sulfureuse de la scène et se laisser emporter par ces torrents de riffs… En victimes consentantes bien évidemment.
A déguster sans modération…