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Quand Germain Orliange se remet à la composition pour son projet Confort, en compagnie de différents musiciens, cela se solde par un album six titres très personnel autant lourd que psychédélique. C’est en parcourant ce labyrinthe musical que l’on se rend compte que ce deuxième opus dénommé Champ sort des sentiers battus. Il nous emmène dans la suite logique du premier album. Pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion de se perdre dans l’esprit perturbé des cinq titres sortis en 2016, ce multi-instrumentiste avait cherché à mettre les effets de la drogue en musique. Vous pourrez dire que d’autres l’ont déjà fait, et beaucoup utilisent différentes substances pour composer, mais peu ont vraiment réussi à retranscrire leurs sensations et émotions aussi bien que Charles Baudelaire le faisait du bout de sa plume. De retour en 2021, Confort vient nous raconter le déroulement d’une soirée d’été de 2015 en respectant les évènements chronologiques qui ont permis une rencontre déterminante.
Dès les premières notes du premier titre, Lueurs descendantes, le ton est donné et on se rend très vite compte que le nom de ce projet ne correspond pas à la réalité. En effet, il est difficile de ressentir du confort dans les premiers instants, ainsi que de réussir à mettre un mot sur les émotions qui nous traversent à ce moment-là. Mais très vite, notre esprit se fait happer par ces mélodies dissonantes et se retrouve secoué par l’arrivée percussive des guitares. Le rythme est donné et ce début de soirée nous annonce des mystères qui ne demandent qu’à être découverts. Le deuxième morceau, Reflexion capitale, commence en force et ne cesse d’alterner douceur et brutalité. Je pense que nous avons tous vécu ces instants où il nous faut prendre une décision difficile, où l’on oscille entre la réflexion rationnelle et la panique. Chacun pourra se reconnaître d’une façon ou d’une autre dans l’écriture schizophrénique de ce titre.
Continuons cette soirée… Impossible de vous dire ce qu’a été le thème de sa réflexion ni la décision prise, mais c’est à la vitesse d’un corps en chute libre que Germain Orliange poursuit sa soirée et nous la retranscrit dans un Metal des plus extrêmes. Parachute assimilé débute à pleine vitesse et tient le rythme très complexe durant les 4min55 de ce troisième morceau. On assiste au retour d’un Metal plus psychédélique avec Extase complète mais qui n’en reste pas moins agressif par moments. Il n’est pas évident de décoder ce moment de la soirée mais on peut sans hésiter dire que celui-ci le menait droit vers une finalité qui à jamais. Afin de se perdre un peu plus dans l’esprit du musicien français, le cinquième titre intitulé Huit nous secoue de façon répétitive dans ce qu’il est possible d’imaginer comme étant un échange entre plusieurs individus. Est-ce vraiment le cas ? Seul l’artiste pourrait nous le dire. Pour terminer cet album d’un peu plus d’une demi-heure, Confort nous invite à partager son Milieu idéal. C’est dans une douceur presque enchanteresse qu’il mêle son univers à la voix de Zoé Vaisset-Louvard et nous suggère de fermer les yeux pour partir dans cet endroit qui a marqué sa vie.
Ce sont sur ces notes nocturnes que vous êtes invité à découvrir ce projet, et à vous laisser surprendre par la complexité émotionnelle retranscrite dans ces quelques titres alliant différents univers et influences.
