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On pourrait croire les voir venir du grand froid ; de cette Scandinavie fertile en groupe de Metal de tous genres. Il n’en est pourtant rien. Burning Witches est un groupe suisse qui réunit cinq musiciennes de grand talent. La crise liée à la pandémie du Covid-19 a anéanti certains pans de la culture mais elle n’aura pas eu raison de nos suissesses qui ont plutôt tiré profit de la situation pour nous pondre un quatrième album peu de temps après le troisième. Autant battre le fer tant qu’il est chaud ! Et le metal de Burning Witches est chaud bouillant. Et pourtant, tout n’était pas gagné d’avance. Loin de là même. Ainsi, dès la première écoute de l’album, on est frappé par une production un peu inégale laissant Laura Guldemond beaucoup trop en retrait sur le titre d’ouverture et éponyme de l’album The Witch Of The North. Sa voix y est étrangement étouffée alors que la chanteuse hollandaise dispose d’un atout guttural de très haut vol. Le groupe aurait-il voulu rassurer sa fanbase en mettant l’accent sur leur excellente nouvelle recrue, la guitariste Larissa Ernst qui remplace Sonia Nusselder ? On serait tenté de le croire tant les riffs ciselés de la nouvelle venue martèlent inévitablement les esprits dès l’entrée de jeu.
Fort heureusement, l’album monte rapidement et progressivement en puissance avec un Tainted Ritual sorti du fond des bois et, surtout, le mid-tempo We Stand as One, véritable hymne aux exploits nordiques. Car si elles utilisent tous les clichés du Heavy Metal, les musiciennes distillent leur musique avec une conviction qui force l’admiration. Les textes sont empreints de mythes nordiques qui nous plongent dans le côté le plus obscur des forêts scandinaves. Le point culminant de cet album est, à n’en point douter, l’excellentissime The Circle of Five sur lequel Laura Guldemond laisserait un Udo Dirkschneider pantois. Quelle puissance vocale ! La reprise de Hall of the Mountain King de Savatage en toute fin d’album en est la parfaite illustration. Jon Oliva n’a qu’à bien se tenir !
La musique de Burning Witches réunit tous les ingrédients d’une sorcellerie maléfique en s’inspirant des classiques des 80’s avec Thrall ou Dragon’s Dream assurés sur un tempo d’enfer par la batterie de Lala Friscknecht, la fondatrice du groupe. Et la recette n’a jamais aussi bien fonctionné ! The Witch of the North est sans aucun doute le meilleur album du groupe à ce jour.