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Flotsam and Jetsam est revenu de loin ! Après avoir marqué l’Histoire en 1986 grâce à la sortie de son premier album Doomsday for the Deceiver qui, outre le fait que Jason Newsted faisait alors partie du groupe avant de partir rejoindre Metallica, reste sans conteste dans le top ten des meilleurs albums Thrash jamais réalisés, No place for Disgrace constituera une très bonne séquelle deux ans plus tard. Puis la baisse de qualité et forcément, de popularité, sera rapide et inexorable, permettant juste au combo de continuer à vivoter sur la base de son nom. En 2016, un album éponyme redonne espoir au public, tandis que The End of Chaos confirme ce retour sur la bonne voie trois ans plus tard.
Aujourd’hui paraît Blood in the Water, qui marche sur les traces de son prédécesseur et semble indiquer que Flotsam and Jetsam a trouvé sa zone de confort. Le premier titre, par ailleurs plage titulaire, pourrait à lui seul résumer le contenu du disque : un côté Thrash pour la rythmique et la rapidité du tempo, et un côté Heavy progressif pour les mélodies et la voix d’Eric « AK » Knutson qui fait souvent songer à Iron Maiden et Queensrÿche.
Burn the Sky sort du même moule et Brace for Impact se montre assez typique du Thrash mélodique US des années 80, rappelant leurs années fastes, avec un peu de maestria en moins.
Au fur et à mesure que les morceaux défilent, on finit par se dire que la formule a tendance à se répéter, avec systématiquement ces alternances thrash/speed/heavy. Dans l’ensemble, les riffs sont bons à défaut d’être mémorables. De précurseur, Flotsam and Jetsam s’est mué en simple groupe de heavy/thrash, certes au-dessus de la moyenne, mais qui suit à présent une mouvance ultra-balisée sans grande originalité…
Et cela soulève un paradoxe : alors que la plupart des groupes tâchent d’estomper leurs influences au fur et à mesure qu’ils gagnent en maturité, celles de Flotsam se remarquent de plus en plus après plus de trente-cinq ans de carrière. Et quand elles se font moins présentes, la musique devient moins intéressante (The Wicked Hour).
Blood in the Water est un fort bon album dans sa forme, mais dans le fond, il pourra décevoir les fans de la première heure pour les raisons évoquées ci-dessus.